« Timothée est méchant, mais de nos jours c’est une qualité. »
Zoé (Théa De Boeck), 7 ans, en a assez que Timothée (Sam Scournaux) lui mène la vie dure. Pour se venger, elle demande au Père Noël une sarbacane à air comprimé, parfaite pour détruire le jouet préféré de Timothée. Sauf que le cadeau qu’elle reçoit à Noël n’est pas celui qu’elle attendait. Hors de question d’en rester là ! Zoé doit retrouver le Père Noël (Patrick Timsit) pour qu’il répare son erreur, quoi qu’il en coûte!
Avec À la poursuite du Père Noël, James Huth propose un conte de Noël dans la tradition anglo-saxonne. Il s’agit d’un film pour toute la famille qui mélange des thèmes difficiles et un humour simple permettant aux plus jeunes comme aux plus vieux de passer un bon moment.
Le merveilleux et le dur
Contrairement à la tradition anglo-saxonne, il y a peu de films de Noël familiaux français. Pour que ce type de films fonctionne, le méchant doit être réussi, comme dans les dessins animés de Disney. Ainsi, la jeune Zoé se retrouve en face de Cerise de Gélas (Isabelle Nanty) et de sa descendance. Nanty offre un personnage juste assez caricatural pour qu’on la déteste, mais sans qu’elle ne devienne effrayante.
Le cœur du film – et ce qui risque de toucher les enfants d’âge primaire – est composé du thème de l’intimidation à l’école. On retrouve donc Zoé, une petite fille moderne et malicieuse, qui commande une arme au Père Noël pour se venger du garçon qui la harcèle à l’école. Un beau personnage qui malgré ce plan assez violent, conserve l’innocence et l’insouciance de l’enfance.
Les enfants vont se retrouver dans ces personnages qui représentent bien leur réalité. Malheureusement, les enfants de 7-10 ans savent trop bien ce qu’est l’intimidation et le désir de se libérer de son oppresseur.
Par contre, il ne faut pas croire qu’À la poursuite du Père Noël est un film dur à regarder. Au contraire, en plaçant son histoire dans un conte de Noël, le réalisateur se permet de montrer un monde à la limite du merveilleux. La magie de Noël (et la magie tout court) reste présente du début à la fin.
Pour les fêtes
Ce film arrive à point nommé, dans un monde de plus en plus dur et matérialiste, où les gens rêvent de moins en moins. Et ça s’applique aux enfants aussi. Cette jeunesse qui a vécu la pandémie et qui doit composer avec l’anxiété du réchauffement climatique a, selon les experts, plus de difficulté à rêver que les générations précédentes. Et quoi de mieux qu’un film de Noël pour aider. Un conte de Noël est, après tout, une fenêtre sur le merveilleux et le rêve.
Je ne révèle rien de surprenant en disant que le film se termine bien. C’est un conte de Noël, après tout. Mais contrairement à la majorité des films de ce genre, on ne dit pas si le personnage est vraiment ou non le Père Noël. Ainsi, les enfants peuvent se laisser aller à ce que leur imaginaire leur dicte.
Zoé et Luigi (le Père Noël) sont des hypersensibles, qui souffrent de la fracture sociale, et qui sont victimes d’injustice. C’est ce qui les unit au départ. Ayant été tous deux victimes de bully, ils se comprennent. Leur cause est noble. Beaucoup plus que de simplement vouloir avoir un cadeau précis ou LE jouet. C’est un autre point qui différencie À la poursuite du Père Noël des autres films de Noël.
Un peu plus…
Ce qui est bien, aussi, dans ce long métrage des Fêtes, c’est que la fillette ne devient pas une sorte de héros, trop fort et intelligent pour des méchants adultes. Elle est futée, attachante et intelligente, comme un enfant peut l’être. Elle a besoin d’un adulte pour vaincre les méchants.
Pour l’adulte qui aime avoir un peu de réalisme dans ses films, c’est rafraîchissant. Oui, j’ai apprécié un film comme Maman j’ai raté l’avion, (Home alone), mais ce film reste complètement déconnecté de la réalité, alors que celui-ci est plutôt crédible.
Donc, sans être un grand film ou un classique instantané, le film de James Huth a ce qu’il faut pour se creuser une place dans les films de Noël qu’on peut revoir à plusieurs reprises.
