Love me tender - Une

[Cinemania] Love Me Tender – De la libération à la survie

« Tu as de l’espoir dans les yeux encore. »

Love me tender - Affiche

Une fin d’été, Clémence (Vicky Krieps) annonce à son ex-mari qu’elle a des histoires d’amour avec des femmes. Sa vie bascule lorsqu’il lui retire la garde de son fils. Clémence va devoir lutter pour rester mère, femme, libre. 

Love Me Tender, actuellement présenté au Festival Cinemania à Montréal, est une libre adaptation du roman homonyme et autobiographique de Constance Debré, paru en 2020. Cette ancienne avocate y relate une quête personnelle, après avoir mis de côté sa carrière d’avocate ainsi que sa vie maritale, afin de pouvoir vivre pleinement de son travail d’écrivaine et de son amour pour les femmes. Deuxième long-métrage de la cinéaste Anna Cazenave Cambet après De l’or pour les braves en 2021, cette nouvelle œuvre met en scène une protagoniste en proie à des batailles judiciaires, tandis qu’elle souhaite s’adonner à ce qui apporte du sens à son existence.

Réussite ou défaite?

La question fondamentale de ce long-métrage pourrait être : est-il possible de vivre pleinement ses désirs sans un rappel constant des normes sociétales? Comment parvenir à être à la fois mère, ancienne compagne vivant des amours libres, et faire fi des ragots voire des manipulations commises par un tiers, en l’occurrence son ancien conjoint? Clémence (Vicky Krieps) est déjà séparée de son mari Laurent (Antoine Reinartz) lorsqu’elle lui annonce son attirance pour les femmes, concrétisée par de récentes rencontres amoureuses. Ils sont encore en bon terme… jusqu’à ce moment-clé, autour d’un café,où tout bascule. Comment comprendre la proportion que prend cette nouvelle? Jalousie, impression d’avoir été floué et utilisé, rancune? L’enfant, Paul (Viggo Ferreira-Redier), est alors manipulé, empêché par son père de voir sa mère durant une période de bataille judiciaire qui durera plusieurs années.

Love me tender - Réussite ou défaite
Clémence (Vicky Krieps) et Paul (Viggo Ferreira-Redier)

Réussite ou défaite? Clémence n’exerce plus le métier d’avocate, profession au sein de laquelle elle avait acquis une certaine notoriété. Elle a également quitté le domicile familial, souhaitant vivre de sa plume de façon indépendante. Elle rencontre des femmes, a des relations amoureuses. Mais une tension constante l’accable, telle une voix intérieure qui lui rappelle son devoir de mère, le devoir de se battre afin de pouvoir garder contact avec son fils et le voir grandir, évoluer, malgré le ressentiment de Laurent. Mais le lien entre la mère et l’enfant semble se fissurer, et ce, de façon progressive et inéluctable.

Errance et ruptures

Du superbe appartement parisien occupé avec Laurent, Clémence occupe ensuite un studio, puis partage une colocation avec un jeune homme qui deviendra son ami. Des séances de natation rythment son quotidien, tout comme les visites dans la maison de son enfance, où réside son père. La protagoniste garde la tête haute, refuse de céder, malgré les allégations à son encontre et un certain manque de soutien juridique et sociétal, mis en relief par la cinéaste. La grande indépendance de l’héroïne semble cacher une certaine froideur des sentiments, mais Vicky Krieps joue avec nuance et sensibilité le rôle de Clémence, qui refuse avant tout de piétiner ses propres désirs. Pourquoi vivre, si cela signifie être sans cesse à contre-courant de sa propre volonté? De cette errance, du fait de ses déplacements et de sa situation professionnelle, naissent des rencontres. Ces rencontres sont le plus souvent éphémères, mais comptent parfois davantage. Une comptera particulièrement, celle avec Sarah, une journaliste patiente et solide, interprétée par Monia Chokri. Mais une nouvelle rupture n’est jamais bien loin…

Love me tender - Errance et ruptures

De la réussite à la défaite, de l’errance aux ruptures; Love Me Tender met en relief et interroge avec brio la question des choix de vie, ainsi que de leurs conséquences qui nous dépassent parfois. L’intime, la justice et la maternité s’entremêlent, se croisent et occasionnent des chocs, davantage que des batailles gagnées. Il semblerait que la route soit encore longue, avant une tolérance entière vers une acceptation de l’autre. 

Love me tender est présenté à Cinemania le 9 novembre 2025.

Bande-annonce  

Fiche technique

Titre original
Love Me Tender
Durée
134 minutes
Année
2025
Pays
France
Réalisateur
Anna Cazenave Cambet
Scénario
Anna Cazenave Cambet
Note
8 /10

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Fiche technique

Titre original
Love Me Tender
Durée
134 minutes
Année
2025
Pays
France
Réalisateur
Anna Cazenave Cambet
Scénario
Anna Cazenave Cambet
Note
8 /10

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