La Fabrique des Monstres - Une

La fabrique des monstres – Soyez horrifique!

« We are monsters. This is time to let out your monstrousness. »
[Nous sommes des monstres. Il est temps de laisser libre cours à votre monstruosité.]

La fabrique des monstres - Affiche

Dans le vieux château de Grotteskew, un savant fou fabrique, rafistole, et invente sans cesse des monstres farfelus. P’tit Cousu (Pierre Lebec), sa toute première création, petit être étrange composé de pièces détachées, et oublié avec le temps, sert de guide aux nouvelles créations de son maître. Jusqu’au jour où un cirque débarque en ville…

À la recherche d’une nouvelle attraction, son propriétaire Fulbert Montremonstre (Alain Eloy) tente par tous les moyens d’accéder à cette fabrique de monstres. P’tit Cousu pourrait bien être la future vedette de son spectacle…

Avec La fabrique des monstres (Stitch Head), Steve Hudson revisite le mythe de Frankenstein dans un film familial parfait pour Halloween. Une comédie d’aventure qui s’amuse avec les clichés du genre de l’horreur.

De drôles de monstres

Qui dit films d’Halloween, dit monstres. Mais on ne fait pas un film de monstres pour enfants de la même manière qu’on fait un film de monstres pour adultes. Adapté du roman de Guy Bass en noir et blanc et aux images plus effrayantes, le film prend une allure un peu différente puisqu’une animation 3D destinée à un public familial nécessite une autre esthétique. La dimension macabre des dessins de Pete devait accueillir au de la couleur et de la lumière afin de demeurer accessible au jeune public dans un film. Le réalisateur a conservé les ombres, les recoins inquiétants du château, l’apparence étrange et maladroite des monstres, mais en y ajoutant une dose d’humour et des couleurs vives.

La Fabrique des Monstres - De drôles de monstres
Crédit photo © Gringo Films, Senator Film Produktion

Le genre dans lequel s’inscrit le film s’inspire de l’histoire de Frankenstein, mais le réalisateur confronte les éléments non réalistes de Frankenstein avec la réalité. Par exemple, il pose des questions comme : si le professeur crée des monstres, qui s’occupe d’eux? Où habitent-ils? Et surtout, comment font-ils pour cacher leur monstruosité pour que les villageois ne brûlent pas le château?

Mais il n’y a pas que Frankenstein qui a inspiré Hudson. Il utilise un humour un peu plus discret, jouant avec les éléments de l’arrière-plan afin de créer de l’humour, un peu comme le faisait Buster Keaton. Le jeu pince-sans-rire de Buster Keaton fonctionne uniquement parce que la caméra est aussi imperturbable que lui. Keaton a aussi été la source d’inspiration principale pour P’tit Cousu (Stitch Head) et son air pince-sans-rire.

Des valeurs à partager

Si le film est placé dans un contexte de science-fiction, les thèmes, eux, sont très réalistes et s’adressent non seulement aux enfants, mais aussi aux adultes. L’histoire parle avant tout d’enfants qui grandissent sans adulte. Ou à tout le moins sans l’amour d’un adulte. C’est l’un des thèmes les plus poignants de l’histoire de l’animation. Peu importe l’âge que l’on a, cette histoire fait écho à la fois à notre désir de liberté et à une de nos peurs les plus profondes; celle de ne pas être aimé.

La Fabrique des Monstres - Des valeurs - Crédit photo © Gringo Films, Senator Film Produktion
Crédit photo © Gringo Films, Senator Film Produktion

Pour P’tit Cousu, un château rempli de monstres n’est pas synonyme d’émerveillement ou de terreur, mais davantage un travail épuisant, solitaire et sans avenir, dont il n’arrive pas à s’échapper. C’est ainsi qu’il est séduit par les promesses d’amour, de gloire et de beauté de Montremonstre. Il quitte donc le château pour les rêves qu’offrent le show-business et la célébrité.

Il est difficile de ne pas faire de lien avec mon texte de ce matin sur Mukbang. Dans un monde où les YouTubers et les Instagramers donnent l’impression de la gloire facile et de l’amour que ça apporte (supposément), un film comme La fabrique des monstres amène une voix importante. 

Ce sont finalement des valeurs d’amitié, d’acceptation de soi et de dépassement de soi que le film propose. 

Un peu plus…

Il y a aussi une démonstration de la dureté du capitalisme. On montre bien, et de façon pas si amusante, comment fonctionne le capitalisme, comment ce mode de vie rend acceptable de blesser les gens si ça nous permet de faire plus d’argent.

La Fabrique des Monstres - Un peu plus - Crédit photo © Gringo Films, Senator Film Produktion
Crédit photo © Gringo Films, Senator Film Produktion

Mais ne vous en faites pas, le film reste très amusant et s’adresse à tout public. Il ne tombe pas dans les jugements. Il fait simplement montrer les choses telles qu’elles sont dans un monde comme le nôtre. 

Soyez aussi assuré que le film vous fera rire tout en touchant la petite émotion intérieure qui vous donnera le cœur un peu lourd. Pour l’adulte, le message reste de voir qu’il y a une différence entre être aimé et avoir des fans. Oui, je vous l’assure.

Bande-annonce  

Fiche technique

Titre original
Stitch Head
Durée
92 minutes
Année
2025
Pays
Allemagne / Luxembourg
Réalisateur
Steve Hudson
Scénario
Steve Hudson
Note
8 /10

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Fiche technique

Titre original
Stitch Head
Durée
92 minutes
Année
2025
Pays
Allemagne / Luxembourg
Réalisateur
Steve Hudson
Scénario
Steve Hudson
Note
8 /10

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