Spasm Spécial Sexe 2025 - Une

[SPASM] Spécial sexe

La soirée Spécial sexe de Spasm était de retour pour faire place à des courts métrages qui explorent la sexualité dans tous ses états. Découverte, guérison, exploration, renaissance… et bien sûr, une bonne dose d’humour et d’émotion.

Un programme de 10 films était présenté hier soir au Théâtre Plaza pour le grand plaisir des fans. Je vous présente chaque film avec un commentaire sur chacun. 

Layla (Narda Rodríguez, Lucile Reynaud, Diego Hernández-Blanco, Oscar Baron, Rachel Gitlevich, Emma Ferréol) – France, 2024 | 11 minutes

Layla - Affiche

Trois garçons de 11 ans prennent possession d’un robot sexuel pour vivre leur première expérience avec elle. Au moment de vérité, ils sont trop innocents et deviennent amis avec elle.

Cette animation du collectif Gobelins est en quelque sorte une ode à l’enfance. Ces jeunes garçons ont tellement envie de montrer qu’ils sont grands, mais en fait, ils sont toujours des enfants. Et ce que montre le film, c’est qu’il n’y a pas d’urgence à ne plus être un enfant.

Les dessins ressemblent beaucoup à des BD, ou à des comic strips américains. Le style est parfait pour un film court, rappelant ainsi l’origine visuelle d’où cette histoire provient. Le résultat est un excellent court métrage qui rappelle qu’on a tous été enfants un jour et que c’est une période remplie d’une belle innocence. 

Les seins (Emma Chevalier) – France, 2024 | 5 minutes

Les Seins - 2

Un couple est en train de tourner une sex tape, mais elle a une question et il ne sait pas quoi répondre…

Avec Les seins, Emma Chevalier montre à quel point les hommes et les femmes peuvent ne pas avoir le même timing lorsqu’il est question des « grandes questions ».

Mais derrière le côté amusant du film, il y a toute la question du physique dans l’amour et dans le désir. Et, encore plus, la notion d’honnêteté. Ne me dites pas qu’il n’est jamais arrivé que quelqu’un vous pose une question en demandant d’être honnête, mais que cette personne se fâche de votre réponse honnête. Voilà de quoi il est donc réellement question dans ce film. 

Ah oui, je vous ai dit que de la première à la dernière seconde du film, la caméra est fixe, en plan rapproché sur une poitrine de femme? Oui, on remet en question l’idée du « regarde-moi dans les yeux. »

Cela étant dit, il s’agit d’un excellent film qui risque de causer un certain malaise une fois le visionnement terminé.

Give it to me (Courtney Hope Therond) – États-Unis, 2022 | 9 minutes

Give it to me - Affiche

Sur les conseils de sa psy, une jeune femme engage une prostituée pour l’aider à recréer — et à se remettre — d’une expérience traumatisante.

Avec Give it to me, Courtney Hope Thérond propose un film doux et juste sur les traumatismes et la guérison. 

En ajoutant juste assez d’humour pour faire passer le drame, la réalisatrice réussit à traiter d’un enjeu sérieux sans faire un film lourd. Elle amène aussi l’idée de la guérison par la reconstitution du trauma. Les deux actrices sont excellentes dans leur rôle respectif et la chimie est bonne. 

Le résultat est un film solide qui saura toucher ceux et celles qui le regardent.

Bande-annonce  

Objet #0001 (Petra Von Schatz) – France, 2024 | 3 minutes

Objet 0001 - Affiche

OBJET #0001 : savon à usage collectif libre de tourner autour d’un axe fixé au mur.

Avec ce film, Petra Von Schatz propose un court métrage qui joue avec le fantasme et le weird afin de bien mélanger les deux et de donner un OVNI qui laissera sa marque. 

Honnêtement, je ne peux rien écrire de plus sans vendre le punch. Et je m’en voudrais de diminuer votre étonnement envers ce magnifique bijou.

Fuck-A-Fan (Andrew MaGee) – Royaume-Uni, 2024 | 19 minutes

Fuck-A-Fan - Affiche

Chloe Cam, la star du porno la plus en vogue sur les réseaux sociaux, lance un concours « Fuck-a-Fan » pour faire exploser son nombre d’abonnés et permettre à un fan chanceux de réaliser son rêve.

Le gagnant est Thomas, un jeune homme maladroit d’Amsterdam qui vient de vivre une rupture douloureuse. Dans sa solitude et son désespoir, il ne peut s’empêcher de projeter sur elle quelque chose de plus profond qu’une excitation devant une star du porno.

Avec Fuck-A-Fan, Andrew MaGee propose un film sur le monde de la porno qui va au-delà de l’excitation. 

Plutôt que de mettre en scène des situations loufoques ou encore de faire un film excitant et sans fond, le réalisateur mise plutôt sur une histoire touchante avec laquelle il éduque le spectateur sans amener de jugement. Il n’est pas question de prendre pour ou contre la pornographie. En fait, la notion de porno est plus une excuse pour parler de relations homme-femme. 

Ce film est non seulement beau visuellement, mais il passe un beau message autant pour les hommes que pour les femmes. Il y a aussi la notion de malaise. Je suis sûr que certains d’entre vous avez déjà rêvé de rencontrer une vedette, qu’elle soit du monde du porno ou non. Mais dans les fantasmes, la rencontre se déroule toujours de façon toute naturelle. Mais qu’en est-il dans la réalité? Je crois que Fuck-A-Fan montre ce que ce serait si ça arrivait pour de vrai. 

Un film à voir.

Bande-annonce  

One Happy Customer (WATTS) – États-Unis, 2023 | 6 minutes

One Happy Customer - Affiche

Une travailleuse du sexe expérimentée voit son quotidien ennuyeux changé lorsqu’un client, un vieil homme apparemment décrépit, vient chercher ses services. Et il a plus d’un tour dans son sac pour impressionner cette femme qui a tout vu.

Situé dans le quartier du Red Light, Watts installe son histoire dans un monde exalté qui mélange action en direct et animation de miniatures pour offrir une sorte de film absurde. Bien honnêtement, on tombe dans le comique insignifiant et sans réelle valeur. 

La comédie est un art en soi, et pour y réussir il faut savoir bien mélanger le vrai et le faux afin de créer un univers plausible. Ce qui n’est pas le cas ici. L’humour tombe à plat et l’histoire manque de contenu. 

Bande-annonce  

Shameless (Raghav Rampal) – Australie, 2024 | 9 minutes

Shameless - Affiche

La relation entre un fils et sa mère prend une tournure étrange lorsque sa dépendance est découverte.

Avec Shameless, Raghav Rampal touche un sujet sensible, se faire surprendre par sa mère en séance de masturbation. 

Le message est bien donné par le réalisateur, mais tout le film est sombre et manque de clarté dans son histoire. Les scènes sont difficiles à comprendre et on a de la difficulté à bien comprendre ce qui se passe. 

On peut supposer qu’une bonne partie de ce qui se déroule à l’écran se passe dans la tête du personnage, mais encore là, on le suppose et on n’en est pas certain, même une fois le film terminé. En résulte un film décevant.

Bande-annonce  

Moral Hazard (Luuk Audenaerde) – Pays-Bas, 2025 | 12 minutes

Moral Hazard - Affiche

Une femme riche et mariée tente d’échapper à son immense culpabilité après qu’elle et son mari ait accidentellement blessé une prostituée dans une soirée d’extase.

Avec Moral Hazard, Luuk Audenaerde propose un genre de thriller en format court. 

Par contre, plutôt que de chercher le coupable, on sait dès le départ qui il est. Mais on ne sait pas vraiment ce qui s’est passé et comment c’est arrivé. À mesure que le film avance, des indices sont donnés et éventuellement on comprendra ce qui s’est passé. Puis on cherchera à deviner comment cela se terminera. 

La formule reste simple, mais efficace. Et on reste sur le bout de notre siège jusqu’à la toute fin.

Bande-annonce  

Tears of Desire (Ella Hebendanz) – Belgique, 2025 | 6 minutes

Tears of Desire - Affiche

Tears of desire explore l’intensité de l’amour et la vulnérabilité partagée à travers une pratique expérimentale. Dans ce court métrage intime, l’un des partenaires installe un cathéter veineux dans le bras de l’autre, naviguant entre le désir et la précaution. Lorsque le sang coule enfin, l’acte devient une expression viscérale de passion et de connexion.

Tears of desire est probablement un des films les plus perturbants que j’ai vus dans les dernières années. 

L’utilisation d’une caméra en point de vue à la première personne et le réalisme avec lequel c’est montré crée un grand malaise. L’acte en soi est déjà surprenant, mais la fin du film est simplement perturbante. Voici clairement un film à voir si vous cherchez à franchir une nouvelle limite. 

Seed (Jacob Weldon) – Canada, 2023 | 16 minutes

Seed - Affiche

Michelle, qui est connue pour ne pas voir les « red flags », sort avec Zack, qui semble normal et sympathique.

Avec Seed, Jacob Weldon offre exactement le genre de films étranges qu’on aime voir lorsqu’on va à Spasm. 

Je ne crois pas qu’il y ait réellement une intention de passer un message ici. Mais si l’idée était de faire un film trippant, malade et jouissif, c’est réussi. Tous les ingrédients sont là. Les jeunes femmes en quête d’expériences, le beau barman et les événements bizarres. Quoi demander de plus.

Ah oui, il y a une bonne dose de dégueu. Ça aussi, ça compte, non? Vraiment le film qui ressort de cette soirée sexe.

Bande-annonce  

Le Spécial Sexe est présenté au Festival Spasm le 23 octobre et en ligne jusqu’au 9 novembre 2025.

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