Alors qu’un chantier imminent menace leur cher terrain de baseball de petite ville, deux équipes de la ligue du dimanche de Nouvelle-Angleterre s’affrontent pour la dernière fois. La tension monte et des rites cérémoniels s’élèvent, tandis qu’une époque de camaraderie et d’évasion s’efface dans un avenir incertain.
Avec Eephus, Carson Lund propose un film sur le baseball amateur avec une thématique intéressante, mais mal exploitée. Le résultat est un film sans âme ni saveur qui déçoit autant l’amateur de film que celui de baseball.
La réalité de la destruction des terrains de baseball
Depuis le début des années 2000, beaucoup de terrains de baseball ont été détruits. Parfois pour les remplacer par des terrains de soccer, parfois pour construire des édifices. L’idée de la destruction de ce terrain qui représente pratiquement une seconde maison pour la plupart de ces hommes est le point le plus intéressant du film. Et aussi celui qui est le moins bien utilisé. On le mentionne au début. On y fait référence à quelques reprises. Mais jamais on ne ressent l’urgence, la peine ou un réel désir de conserver ce lieu important pour eux.
On se demande pourquoi le film commence de façon presque dramatique alors qu’on entend à la radio que le terrain sera détruit afin de construire un immeuble, puisque le thème n’est pas abordé de front. Oui, on comprend bien qu’ils tiennent à terminer ce match coûte que coûte, mais sans plus. D’ailleurs, comment se fait-il qu’un match organisé, sur un terrain officiel, programmé, se retrouve à ne pas avoir d’arbitres assez longtemps pour jouer la moitié du match et que les lumières ne soient pas allumées pour terminer le match? D’ailleurs, on en vient à se demander si ce match dure plus de 8 heures tellement ça semble s’étirer.
Ce n’est pas ça le baseball
Venons-en au volet sportif du film… Honnêtement, je me demande si les gens qui ont fait ce film ont déjà joué au baseball. Je comprends que ce ne sont pas des jeunes de 20 ans qui jouent. Mais on comprend bien que ces hommes jouent au baseball depuis très longtemps. On pourrait donc s’attendre à un certain niveau de jeu et à un certain réalisme dans les déplacements.
Chaque fois qu’on voit un des joueurs glisser à un but, on comprend bien que c’est quelque chose qu’il n’a jamais fait ou jamais su faire. Mon enfant de 9 ans sait mieux glisser sur les buts que ces hommes qui jouent au baseball depuis probablement 20 ans.
On pourrait aussi – et encore plus – penser aux relais. Chaque fois qu’un joueur attrape une balle et qu’il lance à un but, on se dit qu’il n’a pas souvent lancé une balle de baseball. Ma blonde, qui n’a jamais vraiment joué au baseball lance mieux qu’eux. Je ne parle pas de précision ou de force. Je parle simplement du mouvement de bras ou de pied qu’on fait pour être en mesure de bien lancer une balle. Des hommes qui ont joué pendant plusieurs années devraient savoir comment lancer une balle. D’un point de vue du baseball, rien ne va dans ce film. Le seul point positif est de voir Bill Lee qui lance deux ou trois phrases et une balle.
Un peu plus…
Je ne comprends pas comment on peut en arriver à produire un tel film. Ce n’est pas vraiment un film de sport, ni un drame, ni une comédie, mais bien un mélange mal assemblé des trois à la fois.
L’idée que la totalité du film se déroule lors de cette ultime partie est intéressante. On y voit les gars qui parlent de tout et de rien. Ça aussi, ça va. Mais on dirait, par moment, que ces hommes ne se connaissent pas vraiment. Pourtant, on nous laisse comprendre que la plupart jouent ensemble depuis un bon moment. Ne devrait-il pas déjà y avoir une sorte de camaraderie? On ne le sent pas.
Finalement, passez votre tour. Si vous êtes un amateur de cinéma, il y a beaucoup mieux. Et si vous êtes un réel amateur de baseball, je vous invite à visiter Mon Baseball. On y parle de baseball. Du vrai baseball d’ici! Et si vous avez envie de regarder des vidéos de baseball, c’est ici.
