「結婚式ば、せんごとになった」
[Le mariage a été annulé.]
Kazunari, un acteur en difficulté à Tokyo, revient dans sa ville natale de Saikai, dans la préfecture de Nagasaki, après une série de déceptions : sa carrière vacille et ses fiançailles, autrefois porteuses d’espoir pour sa famille et ses amis, ont été annulées. Accompagné de son ami proche Uehara, il est chaleureusement accueilli par sa famille, qui tient une petite boutique de tofu, et par des visages familiers du passé. Pourtant, il ne parvient pas à se défaire du malaise de l’échec et erre dans des rues familières qui lui semblent désormais lointaines. Au cœur de ce vide émotionnel, il rencontre Miki, parente d’un ami d’enfance, qui le conduit aux ruines de Saikai Paradise, un parc d’attractions abandonné qui symbolisait autrefois les rêves de leur ville natale.
Avec Saikai Paradise (西海楽園), Keiko Tsuruoka offre une fiction qui se mélange habilement avec le documentaire alors que les personnages secondaires sont tous des proches des acteurs principaux.
Nombre des acteurs de Saikai Paradise jouaient pour la première fois. La famille et les proches de l’acteur principal Kazunari Yanagitani, sa mère, propriétaire d’un magasin de tofu, son grand-père centenaire, ainsi que ses vrais amis d’enfance, livrent de belles performances devant la caméra, mêlant réalité et fiction.
Évidemment, cela donne un petit air de documentaire au film. Par exemple, la belle séquence d’ouverture montre la mère de Kazunari Yanagitani qui prépare du tofu. Cette scène montre bien à quel point les détails ont une importance pour la réalisatrice dans sa façon de montrer la réalité. Ce n’est pas sans rappeler les sublimes scènes de laque de son précédent film Tsugaru Lacquer Girl (バカ塗りの娘).
La façon de filmer les autres scènes emprunte beaucoup au cinéma direct. La caméra est là, immobile, et capte les échanges entre les personnages qui se parlent de choses du quotidien. On découvre la région de Nagasaki et la petite ville d’où vient le personnage. On oublie même qu’il s’agit en fait d’une fiction.
Saikai Paradise (西海楽園) est un film lent, presque relaxant. On se laisse transporter dans ce lieu et pour quiconque a déjà quitté sa petite ville natale pour la grande ville, ce film viendra toucher une fibre intérieure et on se sent touché, comme si ça parlait de soi.
Même si on est loin du cinéma typique avec une histoire et un héros, n’importe qui peut apprécier l’expérience. Surtout qu’il s’agit d’une histoire de rupture difficile et de comment les proches réussissent ou non à faire oublier la peine à celui qui souffre de honte.
Saikai Paradise (西海楽園) est présenté au VIFF les 9 et 11 septembre 2025.
Bande-annonce
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