« Ton grand-père se promenait souvent avec son chien, par ici. Quand on a trouvé son corps, on n’a jamais retrouvé son chien. »
Indy est le chien fidèle de Todd (Shane Jensen), un jeune homme qui décide de tout quitter pour aller vivre dans la maison de son défunt grand-père. Fou d’amour pour son maître, Indy le suit comme son ombre et le réconforte dans ses moments difficiles. Malheureusement, le changement de maison ne se fait pas sans difficulté. Les lieux sont à l’abandon depuis un moment, puisque plusieurs croient la maison hantée. Inconscient des racontars, Indy remarque tout de même plusieurs choses étranges dans la demeure. Y a-t-il vraiment une entité qui tente de prendre possession de Todd? Comment Indy pourra protéger son maître?
Au cinéma, il y a une règle que plusieurs réalisateurs suivent avec ferveur : Ne jamais tourner avec des enfants ou des animaux. Heureusement pour nous, le scénariste, réalisateur et producteur Ben Leonberg a décidé de faire fit de ce motto.
Pendant trois ans, sa conjointe (Kari Fischer, également une des productrices) et lui ont travaillé selon l’horaire de leur chien Indy.
« (Nous) avons autour de son horaire, réussi à susciter sa “performance’’ en faisant des drôles de bruits, le positionnant d’une certaine manière et en l’alléchant autour de notre maison “hantée” avec des gâteries. »
En filmant à la hauteur de son chien, Ben Leonberg parvient aisément à nous faire voir le monde à travers les yeux d’Indy et à aussi nous faire ressentir sa vulnérabilité. Quand tout nous semble plus grand, il est facile de se sentir en danger. Ses sens développés nous permettent aussi de rester à l’affût du danger que nous ne saurions voir tout de suite. Avec son odorat, on a l’impression qu’Indy semble toujours être au courant d’une présence que nous ne voyons pas encore et cela crée un tension que le réalisateur met à profit dans plusieurs scènes.
La qualité des effets spéciaux n’est pas au top, reflétant les contraintes du petit budget que le réalisateur avait. Heureusement, il a eu le bon réflexe de réduire au minimum les effets spéciaux et de ne pas les mettre en avant dans le récit.
Avoir le point de vue d’un chien, comme prémisse, est une idée assez originale, mais son exécution aurait pu rendre le récit ennuyeux. Le scénario n’a pas beaucoup de dialogues, les lieux sont limités, tout comme ses acteurs. Mais Indy est un chien qui a énormément de charisme et qui est extrêmement photogénique. Connaissant bien son chien, Ben Leonberg réussit à nous faire ressentir les émotions désirées avec la performance d’Indy.
Il est agréable de voir un réalisateur qui fait confiance à son public et qui n’a pas recours à des facilités scénaristiques pour raconter son histoire, comme faire parler Indy ou mettre une narration en voix-off. Sans réinventer la roue, le film nous offre une histoire simple et touchante, qui sait prendre son temps pour placer une ambiance et une tension, sans nous prendre par la main.
On a envie de suivre l’histoire d’Indy et on souhaite que tout finisse bien, car il est vraiment un bon chien.
Bande-annonce
© 2023 Le petit septième