Affinity - Une

Affinity – Quelque chose qui ne s’explique pas

« Ohh! Wait a minute. I know you. »
[Oh! Attends une minute. Je te connais.]

Affinity - Affiche

Un ancien SEAL atteint de syndromes de stress post-traumatique sauve une femme dont il tombe amoureux, avant de la perdre aux mains de mystérieux ravisseurs. Il rassemble une équipe d’élite pour la récupérer, mais découvre bientôt la vérité choquante : elle a été créée par un scientifique en deuil de sa femme..

Compétition de Topless

Depuis que je travaille pour LPS, j’ai embarqué dans la tradition des Tops 5 de l’année, mais avec un petit quelque chose en plus. Je décerne aussi à chaque fin d’année le prix Cul-de-sac au film qui se sera démarqué dans par son…audace à mener à bien un projet cinématographique, mais surtout à le diffuser publiquement. Dans ce cas-ci, Affinity, réalisé par Brandon Slagle, est un peu le « Star Wars Kid » des nominés pour 2025. Par moment, c’est très divertissant, spécialement les scènes de combats très bien chorégraphiées. La caméra est dynamique et on suit l’action avec aisance; points bonus pour Marko Zaror (John Wick : Chapter IV) dans le rôle du protagoniste Bruno, qui exécute les mouvements dans une efficacité qui rappelle pourquoi il y a le mot « art » dans arts martiaux.

Affinity - Topless

Le film, en ce sens, n’est pas mauvais. Il est, disons, tolérable. Néanmoins, malgré le fait qu’au moment où j’écris cet article IMDb affiche une note de 7.7, je ne jugerai pas le tout aussi légèrement. Je vais être honnête, la note globale sur une moyenne de 25 votes dont 12 qui sont des 10/10, m’apparaît légèrement biaisée. Ce que je trouve intéressant dans tout ça? Affinity démontre comment on ne peut pas faire un chef-d’œuvre seulement parce qu’on veut vraiment fort et que les raisons qui font d’une œuvre une réussite ne peuvent pas être reproduites pour recréer le même effet. Ce qu’on apprécie d’un film s’apparente à une personnalité; c’est-à-dire que les multitudes de caractéristiques qui nous font dire que l’on aime une personne peuvent se retrouver chez un autre individu et pour les mêmes raisons, cette dernière peut aussi nous déplaire.

J’ai quand même apprécié une des scènes du début tournées en plan d’ensemble fixe sur la cuisine du restaurant où travaille Bruno. Une conversation entre le protagoniste et son ami Joe, interprété par Louis Mandylor, alors qu’ils préparent le repas et s’étouffent avec la nourriture (on ne parle pas la bouche pleine) ajoutant beaucoup de naturel à leurs performances. J’aime les films d’action entre autres parce que lorsqu’on voit ce que ça prend pour rendre une scène de combat convaincante, on réalise qu’être un acteur c’est bien plus que de donner sa réplique en gros plan. Sur ce point, Affinity livre la marchandise.

Beding bedang

Brandon Slagle est un réalisateur de films de série B, pas ma tasse de thé, mais ça ne l’empêche pas d’avoir développé une bonne expertise à filmer les scènes d’action; et sûrement à trouver de bons cascadeurs aussi. Je vais en profiter, tant qu’à y être, pour bifurquer sur la dégringolade des programmes doubles au cinéma — jadis — et de mettre un point sur l’interrogation : « C’est quoi un film série B? ». Durant l’âge d’or du cinéma hollywoodien, entre la fin des années 1920 et le début des années 1960, les grandes productions cinématographiques étaient présentées en programme double. On présente d’abord une combinaison des dernières nouvelles ou autre bulletin informatif avec un petit dessin animé et un film de série B servant d’introduction au programme principal; d’où la tradition de commencer sur une courte phrase comme : « Place au programme principal ». 

Affinity - Bedang

De nos jours, ce sont les annonces et les publicités qui remplacent cette formule. Les raisons sont toujours les mêmes: il faut rentabiliser les salles. Maintenant, les gens veulent en avoir pour leur argent… en produits dérivés. Les chaudières de popcorn à l’effigie des récents blockbusters qui épuisent jusqu’à l’assèchement la formule que les films comme Jaws ont mis en place avec des campagnes publicitaires à la grandeur du pays. Avec ce phénomène  agglomérant et rapide, pas besoin de se demander si les salles seront pleines, enfin, pour les premières semaines. On voit aisément où le modèle est défaillant : il est extrêmement demandant en coût, mais surtout à devoir constamment produire un nouveau produit pour vite succéder à l’autre. Il faut garder les salles pleines, même si c’est avec de la marde; sinon, on ferme!

Finalement, un film de série B en est un avec un budget modeste et qui a pris peu de temps à produire. Avec le temps, ce genre de métrages, pouvant varier de court à long, sont devenus de véritables phénomènes cultes constitués d’une masse d’amateurs souvent bien distincte des œuvres classées A à AAA… si on peut le dire comme ça. C’est évident qu’il apparaît difficile de juger d’un film de série B compte tenu des coûts moyens rattachés aux productions d’envergure du genre Superman 2025 (également en lice pour le prix Cul-de-sac 2025), mais ça ne veut pas dire que moins de budget peut s’absoudre de tout facteur qualitatif à la narration ou à la caméra.

Comme dans Three Ninjas

Quand notre opposant est trop fort à armes égales, on doit frapper fort dans les points faibles; c’est aussi le propre d’un film de série B pour qu’il soit bon, à mon avis. Comme je l’ai déjà beaucoup souligné, Affinity se démarque par des scènes de combats dynamiques et rythmées qui ressemblent à un mélange entre Taken, avec Liam Neeson, et John Wick, avec Keanu Reeves. Au niveau du scénario, par contre, on a plusieurs lacunes, le genre de bémols qui m’empêche de vouloir le proposer à quelqu’un d’autre. Le jeu est bien, sans plus, mais ce n’est pas faute d’avoir essayé.

Affinity - Comme dans three ninjas

En outre, je ne peux pas dire que j’ai vraiment apprécié mon expérience, mais je ne peux pas m’avancer en énonçant fermement que cela fut horrible, même si certains moments l’étaient. L’expérience est ainsi balancée par la grande disparité entre certains éléments fondamentaux nécessaires à maintenir une cohérence interne stable et efficace. Des répliques pas trop recherchées, une intrigue qui manque de clarté et qui demande à être amenée avec plus de tact qu’une chute finale un peu garrochée, comme on dit.

C’est donc avec regret que je termine ces mots sur une mauvaise note. Soyez concis et structuré avant de vous lancer dans un projet simplement avec une bonne idée. On sait trop ce qu’il advient des projets qui ne sont que des « idées originales de… ». Le temps est compté, en effet. N’est-ce pas pour cela qu’il faut bien l’appartenir? Cher lectorat, vous aussi décidez de ce que vous faites des tik-tok qui vont et viennent. Rappelons-nous toutefois, que plein de petits gâchis n’équivalent pas un seul travail bien accompli. Une belle idée, c’est bien; mais un beau projet, c’est mieux.

Bande-annonce  

Fiche technique

Titre original
Affinity
Durée
86 minutes
Année
2025
Pays
États-Unis
Réalisateur
Brandon Slagle
Scénario
Gina Aguad, Christopher M. Don et Liam O'Neil
Note
4.5 /10

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Fiche technique

Titre original
Affinity
Durée
86 minutes
Année
2025
Pays
États-Unis
Réalisateur
Brandon Slagle
Scénario
Gina Aguad, Christopher M. Don et Liam O'Neil
Note
4.5 /10

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