Amantes - Une

[VQFF] Amantes – Ode à la sororité queer

« Ne cherche pas à fuir ce qui se présente à toi. »

Amantes - affiche

À travers les histoires d’amour d’un groupe soudé d’ami.e.s et d’amant.e.s, Amantes explore la nature contradictoire et complexe des relations queer contemporaines. Tour à tour, en tant que spectateur.ice nous partageons le quotidien de Nour (Nabila Nina Mekkid), musicienne et amoureuse passionnée de Camille (Mailys Favraud), qui elle, souhaite ralentir le rythme de cette relation. Puis dans celui de Laura (Sarah Labhar), Rebecca (Caroline Cristofoli) et Ophélie (Angélique Zaïni), un trouple lesbien qui se questionne à fonder une famille. En parallèle, Gabrielle (Maïa Le Fourn), psychologue, se bat contre de forts sentiments pour une patiente et un amour encore vivant pour sa partenaire, Ruby (Tessa Bazin), qui s’éloigne, accaparée par son travail. 

Empruntant un ton léger, Caroline Fournier nous présente un film engagé et nécessaire. La cinéaste crée un film universel à travers des réalités marginales. Avec l’amour comme point commun de chaque communauté, une quête de soi, du nous et une fluidité tant dans la trame narrative que dans l’expression de ses personnages, Amantes est un film à la gloire de la sororité. 

L’amour comme sujet universel

C’est ici que je fais mon premier aveu… j’étudie en études féministes, de même, je suis une jeune adulte queer… J’étais donc le public cible pour ce film. Est-ce la raison pour laquelle je l’ai tant aimé? Peut-être, mais je pense que c’est bien plus que ça. 

Amantes est un film qui nous emporte aisément et rapidement dans son univers. Bien que la trame narrative tourne autour d’une bande d’ami.e.s lesbiennes, l’identité queer n’est pas le sujet principal de ce long-métrage. Caroline Fournier met la communauté queer de l’avant sans pour autant en faire un sujet de débat ou un véhicule d’engagement. Elle représente la diversité dans une universalité et une normalité nécessaires. Ce n’est pas parce qu’on est queer qu’on se doit de militer à chaque instant de nos vies, et ça Fournier le saisit bien. 

Amantes, malgré sa représentation d’un amour hors des normes est un film universel qui saura plaire aux cinéphiles aguéri.e.s, aux spectateurs occasionnels, aux féministes engagé.e.s, aux allié.e.s , bref à pratiquement tout le monde. L’amour est un thème universel, qu’importe le type d’amour représenté, on peut tous s’y raccrocher. Caroline Fournier nous présente un film nécessaire dans ce qu’il représente la marginalité de l’amour, mais surtout parce qu’il est rassembleur.

Quête de soi, du nous 

La réalisatrice applique des concepts féministes et queers importants pour la communauté. Des concepts que j’ai moi-même étudiés en classe. Pourtant, et heureusement, elle le fait dans une subtilité maîtrisée. Le film n’est pas un film éducatif, il est plutôt une œuvre tirant un portrait juste d’une communauté marginalisée en empruntant des enjeux qui lui sont propres pour parvenir à un résultat vraisemblable et réconfortant. 

Parmi ces concepts importants dans les études de genres et les études féministes que sollicites Fournier, il y a la question du nous. À travers la quête identitaire personnelle de chaque femme que l’on voit à l’écran, c’est la quête du nous qui ressort de manière puissante de ce long-métrage. Le nous comme communauté, comme sororité, comme besoin de se reconnaitre dans l’autre, ne pas se sentir seule. Afin de réussir cet exploit, de rendre le film rassembleur, chaleureux, Caroline Fournier tisse une toile bien serrée entre ses protagonistes par le biais d’un film chorale où tout s’entrecroise et où, sans nécessairement le savoir, toutes se connaissent. 

Amantes - Quête de soi
Image gracieuseté du VQFF

C’est par la solidarité que Camille, Laura, Rebecca, Ophélie, Gabrielle, Ruby et Nour trouveront les réponses à leurs questions, qu’elles se trouveront, se choisiront. Amantes se définit comme l’histoire d’une sororité à toute épreuve, c’est rassurant pour la féministe que je suis et ça me réchauffe le cœur de savoir qu’en tant que personne queer, il y aura toujours des lieux où je me sentirai en sécurité, dans lesquels je pourrai être complètement et pleinement moi. Amantes c’est l’image d’un lieu immatériel dans lequel les rivalités n’existent plus et où les émotions ont leur place. 

Fluidité 

S’il est risqué de créer un film avec autant de protagonistes, Caroline Fournier crée plutôt une belle fluidité. Les changements entre les personnages sont fluides, agréablement, presque comme une danse. 

Le montage apporte, lui aussi, une belle fluidité. Il s’adapte au ton du film et à ses péripéties, un montage qui se fait oublier, mais dans le meilleur sens de l’expression. 

Un film coloré 

Visuellement, Amantes est un film coloré. Que ce soit dans ses décors ou même les costumes de ses actrices, la couleur omniprésente dans le long-métrage permet de donner ce ton léger que je mentionnais plus haut. 

Le détail apporté à la direction artistique est à soulever tant il est bien fait. Les tons changent en fonction de l’humeur des personnages, des drames qui traversent leur vie. 

Bref

Si vous avez la chance de visionner Amantes de Caroline Fournier, je vous le suggère vivement! J’ai eu un réel coup de cœur pour ce film profondément féministe. Il souligne que l’art peut être engageé tout en étant profondément divertissant et léger! 

Amantes est présenté au VQFF le 12 septembre et sera disponible en ligne du 22 au 28 septembre 2025.

Bande-annonce  

Fiche technique

Titre original
Amantes
Durée
104 minutes
Année
2025
Pays
France
Réalisateur
Caroline Fournier
Scénario
Caroline Fournier
Note
8.5 /10

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Fiche technique

Titre original
Amantes
Durée
104 minutes
Année
2025
Pays
France
Réalisateur
Caroline Fournier
Scénario
Caroline Fournier
Note
8.5 /10

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