Hidden face - Une

Hidden Face — Un thriller renfermé

« Pourquoi es-tu chez nous ? »

Hidden Face - Affiche

La violoncelliste vedette Su-yeon (Cho Yeo-jeong) disparaît de la vie de son fiancé et chef d’orchestre Sung-jin (Song Seung-heon), ne laissant derrière elle qu’une vidéo Dear John et une maison vide. Tandis que Sung-jin, blessée, tente de la remplacer à l’orchestre, Mi-ju (Park Ji-hyun) la remplace, mais finit bientôt aussi par la remplacer dans la chambre.

Des procédés reconnus

Le cinéma sud-coréen est principalement reconnu pour ses thrillers. Et en en visionnant une bonne partie, on peut vite identifier plusieurs points en commun entre eux. Plusieurs se basent sur les retournements de situation et les twists, certains osant même retourner complètement le film à mi-parcours, le tout en offrant une critique de la société sud-coréenne, notamment sur les classes sociales et la disparité entre les riches et les pauvres. Parasite de Bong Joon-ho est un exemple flagrant, utilisant tous ces procédés scénaristiques et offrant au spectateur un message clair sur la grande distance entre les différentes classes sociales et économiques dans le pays.

Hidden face - Des procédés reconnus
Su-yeon (Cho Yeo-jeong)

Cette Palme d’or oscarisée a eu un impact immense dans le monde du cinéma, mettant la Corée du Sud dans l’œil du public de cinéma lambda, comme Oldboy l’avait fait 15 ans plus tôt. Le film fut certainement une influence pour le réalisateur Kim Dae-woo, surtout connu pour ses films aux contenus érotiques comme Forbidden Quest, The Servant et Obsessed, tout comme pour son dernier film, Hidden Face, remake de la coproduction espagnole et colombienne de 2011 The Hidden Face d’Andrés Baiz.

Soo-yeon, une celliste au mode de vie fortunée, disparaît du jour au lendemain, laissant à son chef d’orchestre et fiancé Seong-jin une vidéo expliquant son départ. Il est non seulement bouleversé par le départ de sa future femme, mais voit également son concert sur le bord d’être annulé s’il ne trouve pas un substitut. Il tombe sur Mi-joo, une connaissance de Soo-yeon. Ils font connaissance, jusqu’à un soir où sous l’effet de l’alcool, ils commettent l’irréparable dans la maison de Soo-yeon, qui est plus proche de ce qu’ils pourraient croire.

Refaire encore et encore

Il s’agit du cinquième remake du film espagnol, après un film indien en 2013, ouzbek en 2014, turc en 2017 et mexicain en 2019. La version coréenne est clairement dans l’ombre de Parasite. Difficile à ne pas penser au chef-d’œuvre de Bong Joon-ho, notamment sur son message sur les classes sociales ainsi qu’à travers le décor de l’histoire, une maison de riche à l’architecture particulière qui cache un secret entre ses murs. On retrouve même à la distribution  Cho Yeo-jeong, qui jouait la matriarche Park dans Parasite et qui incarne un rôle similaire avec le personnage de Soo-yeon. Mais si Kim Dae-woo ne va pas aussi loin que son confrère dans l’exploration de ces thèmes et l’utilisation du décor de la maison, il apporte sa propre touche en se concentrant sur les rapports émotionnels et passionnels entre le trio de personnages principaux.

Hidden face - Refaire encore et encore

En effet, c’est dans ce triangle amoureux que se trouve tout l’enjeu dramatique du film. Il y a celle entre Soo-yeon et Seong-jin, avec ce dernier qui, malgré l’attachement qu’il a envers sa fiancée, ne se trouve pas dans sa place au sein du milieu fortuné où il vit désormais; celle entre Seong-jin et Mi-joo, une nouvelle relation passionnelle, avec des scènes de sexe et de nudité dans les habitudes du réalisateur, mais également adultère; ainsi que celle entre Mi-joo et Soo-yeon, un amour adolescent dont l’une ne s’en ait pas remis. Cet aspect émotionnel prend le dessus sur le film, le rendant plus singulier face aux autres films du genre.

Un peu de tout

Cependant, le film prend du temps avant de placer toutes ses cartes. Le rythme global du long-métrage est assez maladroit. La première partie, avant la grosse révélation du film, n’est pas très captivante, probablement à cause de personnages qui sont peu intéressants à suivre. Seong-jin n’est pas le protagoniste le plus fascinant, restant de marbre pendant une bonne partie du film, alors que c’est à travers lui que l’on est introduit dans cette histoire. De plus, le gros twist est plutôt maladroitement amené et aurait pu avoir plus de raffinement dans son build-up.

Hidden face - Un peu de tout

Mais c’est lorsqu’il est dévoilé que le long-métrage réussit finalement à capter l’attention. Le film utilise pleinement son concept et offre d’excellentes scènes de tension. De plus, les nombreux flash-back permettent d’offrir un nouveau sens à certaines séquences, ce qui offre également plus de profondeur nécessaire aux personnages. On peut cependant regretter la conclusion du long métrage, qui est assez confuse et en dehors du message du film.

Au final, il n’est pas facile d’être attiré par Hidden Face, notamment à cause de sa première partie assez laborieuse. Cependant, passé ce premier tiers, le film de Kim Dae-woo devient un thriller captivant aux idées intéressantes, même s’il aurait pu mieux être construit.

Bande-annonce  

Fiche technique

Titre original
히든페이스
Durée
113 minutes
Année
2024
Pays
Corée du Sud
Réalisateur
Kim Dae-woo
Scénario
Roh Deok, Hong Eun-mi et Hatem Khraiche
Note
6 /10

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Fiche technique

Titre original
히든페이스
Durée
113 minutes
Année
2024
Pays
Corée du Sud
Réalisateur
Kim Dae-woo
Scénario
Roh Deok, Hong Eun-mi et Hatem Khraiche
Note
6 /10

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