Monkey In A Cage - Une

[TIFF] Monkey in a Cage – Un système corrompu

Samar, star de télévision en Inde dans les années 1990, fait désormais partie de la classe des « has been », ce genre qui s’accroche encore, mais ne réalise pas vraiment qu’il est démodé, voire ridicule. La scène d’ouverture est géniale où on le voit chanter un texte ringard sur une grande scène avec le public qui lui tourne le dos. Samar est néanmoins heureux dans sa vie et est encore séducteur. Il entre dans une nouvelle relation intime avec une jeune femme, Khushi. Tout va bien jusqu’au jour où une femme qu’il a rencontrée sur un site internet et fréquentée quelque temps tente de revenir dans sa vie. C’est le début de la fin pour le héros lorsqu’elle l’accuse de viol.

Il est alors arrêté et confronté à un système judiciaire corrompu qui le jette sans procès en prison pour une durée indéterminée.

Monkey In A Cage

Le réalisateur Anurag Kashyap a certainement vu Un Prophète de Jacques Audiard tant il consacre une grande partie du film à observer la lutte des clans dans la prison, dans une forme de reproduction des castes en Inde. D’un côté les prisonniers arrêtés sous la loi dite des violeurs, la sous-caste pour ainsi dire, et de l’autre plus haute dans la hiérarchie pénitentiaire, celle des criminels.  Faisant d’abord partie du groupe des violeurs, il subit les sévices des jeunes arrivés dans les toilettes et sa célébrité, moquée, ne l’aide pas, au contraire. Le film s’embourbe un peu trop dans un réalisme surfait de prison insalubre et dans un huis clos rempli de longueurs narratives.  Les visites de la sœur de Samar et de son avocat sont probablement la plus grande frustration du film en refusant au récit de suivre la bataille juridique qui se joue à l’extérieur de la prison, avec la honte et la pression gagnant sa famille à mesure que les médias couvrent l’affaire. Le cinéaste utilise ces moments pour que Samar réclame de l’argent dans des scènes surdramatisées. 

Film inégal, Monster in the Cage parvient un peu lourdement à reconstruire l’histoire en flash-back d’une ex vengeresse et maléfique, mais le cinéaste se plaît dans un spectacle moral un peu douteux qui trouve son paroxysme dans une scène de danse (code imposé dans le cinéma de Bollywood) dans la cour de prison. Ceci ne serait pas si gênant si le film n’avait pas la prétention de faire du cinéma social, pris dans l’étau d’un dilemme du film militant et le film de divertissement à grand public. Assurément, Anurag Kashyap est doué dans la mise en scène, les acteurs sont la plupart incroyables, néanmoins les nobles intentions du cinéaste sont gommées par une réalisation poussive, démonstrative, cherchant vainement dans le spectacle bollywoodien la justification d’un cinéma portant des valeurs humanistes. Or pour dénoncer les dérives du mouvement #MeToo en Inde qui est utilisé à mauvais escient par un appareil judiciaire imparfait où la présomption d’innocence n’existe pas, il fallait faire un film plus coup de poing et moins fleur bleue.

Monkey In A Cage - fin

Monkey in a cage est présenté au TIFF les 6, 7, 13 et 14 septembre 2025.

Fiche technique

Titre original
Bandar
Durée
140 minutes
Année
2025
Pays
Inde
Réalisateur
Anurag Kashyap
Scénario
Sudip Sharma et Abhishek Banerjee
Note
6 /10

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Fiche technique

Titre original
Bandar
Durée
140 minutes
Année
2025
Pays
Inde
Réalisateur
Anurag Kashyap
Scénario
Sudip Sharma et Abhishek Banerjee
Note
6 /10

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