« Désolé d’avoir gâché ta soirée. Vous aviez peut-être d’autres priorités, mais nous autres on trouve que vos priorités sont pas à la bonne place. »

Il n’y a que les fous qui ne changent pas d’idée

J’en suis au jour 2 de mon marathon des séries Aetios/Radio-Canada qui paraîtront sur les ondes à partir de la semaine prochaine. On arrive au moment que vous attendiez tous; on va parler de la nouvelle saison de STAT, qui revient dans un nouveau format sur la chaîne de Radio-Canada en septembre, tous les mardis à 20h. De mon côté, ce fut un honneur de participer à ce visionnement entouré des comédiens qui découvraient avec nous les résultats de leur travail acharné. Je vous laisse deviner que ce n’est pas pareil que de l’écouter seul le soir en mangeant un sac de chips

Une belle amélioration au niveau de la réalisation et de l’écriture. Le montage toutefois encore un peu rapide laisse tranquillement sa place à des scènes un peu plus longues et ressenties. Certains spectateurs m’ont confié que l’émission populaire leur a toujours paru trop rapide au niveau des changements de plan et ainsi de suite. Vous savez, le format Tik Tok n’en est pas vraiment un qui soit appréciable sur le long terme, à moins qu’on aime avoir le tournis, bien sûr. Cependant, c’est quelque chose de beaucoup moins présent dans la saison 4 de STAT. 

Le premier épisode est assez prenant pour nous donner envie de suivre l’émission. La quotidienne maintenant hebdomadaire nous réserve apparemment de belles surprises et déjà les premiers moments sont assez révélateurs du type de changement qui viendra ébranler les fondations de l’hôpital Saint-Vincent et de son personnel. Qu’arrive-t-il avec Daniel et son bébé; qu’adviendra-t-il de la confiance entre le vaillant Jacob, interprété par Lou-Pascal Tremblay, et Emmanuelle; qui aura été touché par l’attaque sur l’hôpital à la fin de la saison 3 et quelles nouvelles embûches se dresseront sur le chemin?

Une dose de concentré

Les personnages ne sont plus coincés à devoir entretenir des conversations servant davantage à résumer ce que l’on sait déjà comme spectateur qu’à contribuer à l’intrigue. C’est l’un des avantages des émissions d’une heure à la place de 4 fois une demi-heure. Décortiquons le tout. Étant donné qu’un épisode de 60 minutes comprend généralement un temps de visionnement d’un peu plus que 40 minutes, et qu’un épisode de 30 minutes se rapproche en réalité plutôt des 19 à 23 minutes, et qu’un épisode de STAT dédie près du tiers de son temps à expliquer plusieurs fois pour ne pas perdre son spectatorat; on a vraiment gagné en contenu.

Par exemple, admettons qu’il y a une scène où Dre Granger, interprété par la toujours colorée Geneviève Schmidt, est avec un patient qui doit être déplacé en salle d’opération; on poursuivrait la scène suivante avec Emmanuelle St-Cyr, toujours interprétée par l’énergique Suzanne Clément, en train de mener tout l’hôpital à elle seule et on verrait le patient de Dre Granger passer au second plan. Décidément, Julie Perreault apporte une touche personnelle, une élégance, un souci notable à la réalisation, dynamisant un récit qui devra maintenant tenir le public en haleine pendant 1 heure. 

Et il n’y a pas que la réalisation qui donne les bouchées doubles puisque moins d’épisodes ne veulent pas dire moins de travail pour Marie-Andrée Labbé qui a aiguisé sa plume depuis ses débuts. Elle-même le souligne en mentionnant son aisance à tisser les intrigues après 3 saisons. Madame Labbé ajoute aussi que c’est maintenant davantage un travail d’élagage, ce qui lui permet de vraiment pouvoir choisir les meilleures idées pour la série. Pour ma part, j’ai remarqué effectivement un certain embellissement du sous-texte. Une des règles de base de l’écriture scénaristique reste tout de même : « Show, don’t tell » (ne dit pas, montre-le]. 

Même rengaine

Et oui, on continue d’en voir de toutes les couleurs avec des effets pratiques réussis qui donnent toute la saveur aux scènes médicales. En ce sens, le premier épisode donne son lot de haut le cœur alors qu’on reprend exactement là où on nous avait laissés (comme à l’habitude). Ça sera sans aucun doute, une joie pour les amateurs de la série de pouvoir redécouvrir la série dans un nouveau format. Certains seront peut-être éméchés, mais il ne faut pas s’en faire, car « on ne fait pas d’omelette sans casser des œufs », dit-on, et j’ajouterais à ça « et quand on retourne l’omelette, ça fait toujours du bruit ».

Parlant de sons tonitruants, serait-ce possible de baisser un peu le son de la musique d’ambiance parfois? Je sais que comme un syndrome de Pavlov, lorsque sonnent les aiguës et les basses de la musique d’introduction et tout, certains d’entre vous frémissent aussi. Pour moi c’est davantage avec effroi et non de joie que la chair de poule me gagne lorsque s’entame la musique m’apparaissant comme le leitmotiv du méchant synthétiseur qui veut me manger. Pour les autres, soyez heureux d’apprendre qu’on a toujours encore la même bonne vieille introduction : « tu tu tu tu tu, TI TI TI TI TI, pim poum pam, pim poum pam! », vous savez de quoi je parle. En tout cas, pas facile de trouver des extraits de trucs québécois sur YouTube alors on va devoir se contenter d’un classique des années 70, cher lectorat, restez vivants et à bientôt pour le dernier segment sur la programmation sur les ondes de Radio-Canada.

STAT met en vedette Suzanne Clément, Normand D’Amour, Geneviève Schmidt, Stéphane Rousseau, Lou-Pascal Tremblay, Samantha Fins, Anglesh Major, Ludivine Reding, Bruno Marcil, Antoine Bertrand, Jean-Nicolas Verreault, Emmanuel Bilodeau, Micheline Lanctôt, Jean-Philippe Perras, Caroline Néron, Martine Francke, Marc Beaupré, François L’Écuyer, Robin L’Houmeau et plusieurs autres.

Bande-annonce