« On est pas dangereux, on est de ceux qui ont l’idée de faire danser tout le monde. »
Florent Vollant, musicien iconique de la nation innue, sent l’urgence de se raconter comme il ne l’a jamais fait auparavant. Co-fondateur du célèbre duo Kashtin, également reconnu pour les succès de ses albums solos et comme acteur politique pour la défense de sa culture, Florent est aujourd’hui forcé à l’immobilité dû à un AVC. Entamant ainsi un nouveau chapitre de sa vie entouré de sa famille et de sa communauté, il demeure animé du même désir de créer, transmettre et rêver de nouveaux projets.
Réalisé par Isabelle Longnus, produit par Kim O’bomsawin et scénarisé par Florent Vollant, le documentaire Florent Vollant : Innu est un film empreint d’une âme puissante, douce et sage. Le visionnement nous apaise, nous berce. Entre vulnérabilité et honnêteté, embarquez dans le récit de vie d’un grand homme qui a tant donné au monde de la musique québécoise, et qui continue de le faire!
« Je me suis inventé un monde à travers cette musique […] »
Dans ce documentaire, on accède à un Florent Vollant généreux de son temps, de sa vie, de sa sagesse. L’homme honnête et sensible nous ouvre les portes de sa vie sans tabou. Se mettant au plus vulnérable, il nous parle de son enfance, du pensionnat, de sa passion pour la musique. Tour à tour, il nous sourit, pleure avec nous, puis son rire revient emplir l’atmosphère du film.
Vollant est, certes, un membre de Kashtin, mais il est bien plus que ça et c’est dans cette heure et demie que l’on passe avec lui que l’on apprend doucement à le connaître.
Si l’ouverture de ce grand homme nous plonge dans une ambiance des plus douce, le montage nous offre la chance d’y rester tout au long du visionnement. Le ton de couleurs des images, froid et sans contraste (ou très peu) pourrait facilement devenir déprimant, mais ici c’est tout le contraire. Ici, c’est un baume sur nos cœurs que l’équipe de production vient nous apposer.
Si le documentaire est doux et, par moment, poignant, ce n’est malheureusement pas un documentaire qui me marquera à long terme. Il manque d’originalité pour parvenir à me l’imprimer dans la tête à jamais, mais surtout, il manque de structure.
À vrai dire, il est difficile de saisir quel est le réel sujet de ce documentaire, ce qui m’a fait décrocher plus d’une fois. Les images sont belles, l’ambiance est agréable, mais où allons-nous? Cette question ne trouvant pas de réponse claire lors de mon visionnement, j’avais l’impression de perdre mon temps. Le documentaire a plein de belles idées, mais on s’y perd un peu…
Ceci étant dit, c’est un documentaire nécessaire dans ce qu’il permet d’offrir aux artistes autochtones : une voix.
S’il y a bien une chose qui a su me bouleverser dans Florent Vollant : Innu, c’est bien cet amour que l’homme porte à la relève. Le film est à la fois empreint de tristesse et de nostalgie, par le récit de vie de Vollant, mais aussi plein d’espoirs et de larmes de joies et d’émotions par la place centrale des enfants dans la relève pour le maintien de la culture autochtone.
En bref, je pense que, même s’il ne me marquera pas à long terme, le documentaire Florent Vollant : Innu vaut le détour. Ne serait que pour l’âme qui l’habite ou pour en apprendre davantage sur ce grand homme!
Florent Vollant : Innu est présenté au FIPA, le 8 août 2025.
Bande-annonce
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