Headcase - Une

[Fantasia] Headcase – Une sanglante et absurde critique de l’influence sur les médias sociaux

« None of it was real. If anything, it’s embarrassing to watch. »
[Rien de tout ça n’était réel. Il n’y a rien de plus gênant à regarder.]

Headcase - Affiche

Karen (Siobhan Connors), ou « Kylie » tente désespérément d’augmenter sa visibilité en ligne. La tête d’un homme pourrait être la clé. 

Oppressant, absurde et ingénieux, Headcase nous plonge dans une comédie noire intelligente et captivante. Fiction, réalité ou distorsion pour obtenir des likes, voilà dans quel frissonnant trouble nous met Spencer Zimmerman. 

Structure narrative ingénieuse 

La structure narrative de Headcase est, disons-le, plutôt intéressante! Bien que l’histoire soit linéaire, c’est plutôt dans la brutalité de son commencement que la narrative trouve sa force de frappe. L’élément déclencheur nous happe (littéralement) dans la première minute du film, créant du reste de celui-ci une chute libre vers la folie. Promettant une exquise déchéance au spectateur!

Dès les premières secondes, le montage sonore nous plonge dans une ambiance étrange et déstabilisante dans laquelle on est déjà sur nos gardes, ça promet pour la suite du visionnement!

Une critique nécessaire

Bien que Headcase soit une comédie noire, elle n’en revêt pas moins une forte critique de notre société, particulièrement une critique de l’univers des réseaux sociaux et de l’attitude exécrable et superficielle de certains influenceurs. Zimmerman dénonce très ouvertement l’appât du gain (devrais-je plutôt dire « l’appât du like »?) de ces gens qui règne sur le web et nous influencent au quotidien. 

Headcase - Une critique nécessaire

Se servant de l’humour comme porte-voix, le réalisateur met en scène une influenceuse, Karen/Kylie, particulièrement égocentrée. La jeune femme est littéralement prête à tout pour acquérir une certaine popularité en ligne, allant loin dans l’exagération et la mise en scène de ses vidéos pour attirer les clics. Une fois qu’on a dépassé les limites de la morale, jusqu’où on est prêt à aller pour une gloire éphémère? 

L’exagération du personnage principal s’insinue jusque dans le contexte du court-métrage et de sa narrativité, nous offrant un ton complètement éclaté et un humour savamment incorporé!

Lucidité déstabilisante 

Une grande force de ce court-métrage réside dans son absurdité. Absurdité qui agrémente et se confronte à la lucidité puissante qu’apporte la personnalisation de la mort qu’on nous met en scène ici. La mort qui vient hanter Kylie, et donc le spectateur, par la même occasion, créer un rappel terre-à-terre troublant, mais nécessaire. 

Facture visuelle et montage rythmé 

La caméra est brillamment utilisée et manipulée, créant une atmosphère insatiable dans laquelle on retient notre souffle tant par la montée de la tension que pour retenir le fou rire qui nous prend aux tripes! 

Le choix du 4:3 permet de nous plonger dans la vision tunnel et très égocentrée du personnage principal. Le format de l’image permet aussi de renforcer notre sentiment d’instabilité et de déstabiliser en créant un sentiment d’étouffement. Sans oublier que le rythme du film est incroyablement efficace et satisfaisant! 

Bref, la facture visuelle et le montage rythmé vous promettent un quart d’heure de pur plaisir!

Je dois avouer que j’ai eu un réel coup de cœur pour Headcase! Un film qui m’habite depuis mon visionnement et que j’aurais bien vu en long-métrage ou même en série. Le court-métrage ne s’essouffle jamais et la quantité d’éléments (assez massive) est si bien gérée! C’est divertissant, engagé, un peu gore et profondément drôle et absurde! Si vous avez la chance de visionner Headcase, je vous le suggère vivement! 

Headcase est présenté au Festival Fantasia le 26 juillet 2025. 

Bande-annonce  

Fiche technique

Titre original
Headcase
Durée
16 minutes
Année
2025
Pays
Canada
Réalisateur
Spencer Zimmerman
Scénario
Pat Moonie et Spencer Zimmerman
Note
9 /10

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Fiche technique

Titre original
Headcase
Durée
16 minutes
Année
2025
Pays
Canada
Réalisateur
Spencer Zimmerman
Scénario
Pat Moonie et Spencer Zimmerman
Note
9 /10

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