Ces temps-ci, on voit des œuvres post-apocalyptiques un peu partout. On a eu The Quiet Place au cinéma, The Last of Us et Fallout, tous les deux des jeux vidéo adaptés en série, ainsi que moult romans du genre dans les dernières années.
On peut peut-être penser que l’on abuse du genre, mais dans une société marquée par les enjeux environnementaux et sociaux, il est normal que les artistes soient inspirés à montrer comment le monde peut s’écrouler et comment l’humanité peut faire pour survivre. C’est ce qu’a dû penser le réalisateur Hubert Davis en signant son tout premier long-métrage The Well, présenté en première mondiale à Fantasia 2025.
Dans The Well, l’eau du monde entier a été contaminée par un mystérieux virus qui décime la population. Sarah et ses parents survivent dans la forêt grâce à un puits dont l’eau est encore propre. Mais les choses se compliquent quand arrive Jamie, un relatif de la famille, et que le filtre du puits devient inutilisable. Sarah s’aventure donc avec Jamie à son ancien campement, là où la matriarche Gabriel domine le petit groupe de survivants.
Le film possède tous les ingrédients pour faire un film post-apocalyptique. Une catastrophe naturelle qui a bouleversé le monde, des gens qui essayent de survivre, un élément déclencheur qui va bouleverser leur quotidien, même une antagoniste qui tente de dicter le reste du monde avec ses propres croyances. De plus, le fait de baser toute la menace sur l’eau, une ressource primordiale pour l’être humain, est une idée intéressante. Malheureusement, rien ne va dans The Well.
Le film est d’une mollesse sans nom. Le rythme est hasardeux, avec de nombreuses scènes qui tirent en longueur et d’autres qui n’ont pas de réelle utilité dans le film, comme le scénario B avec les parents de Sarah qui n’amène à rien dans l’histoire. Le film est aussi très lent, car il est ponctué de longues scènes où ils ne se passent réellement rien. De plus, toutes tentatives pour créer de la tension ne fonctionnent pas. La réalisation est, elle aussi, très molle, se contentant de simples plans larges, plans moyens et gros plans sans réelle inventivité derrière. En bref, on s’ennuie très vite devant le film.
Mais le plus gros problème du film est qu’on n’a jamais l’impression que l’on est dans un monde post-apocalyptique. Le fait que le film soit entièrement tourné dans la forêt et dans des lieux industriels abandonnés n’aide pas à rendre crédible le fait que le monde soit en ruine, mais le scénario n’aide pas non plus. On ne voit presque jamais de preuve que l’eau est dangereuse et que le monde s’écroule, les personnages ne font que le dire. Sinon, on pourrait croire que le film se passe certes dans des endroits isolés, mais bien dans notre monde. De plus, le film ne raconte pas grand-chose à travers son histoire, ne faisant pas de parallèles avec notre monde et ne se posant pas de question sur notre société.
Le seul point positif du film est l’actrice Sheila McCarthy, que l’on a pu voir récemment dans Women Talking et The Umbrella Academy. Elle incarne ici Gabriel, l’antagoniste principale du film. C’est le personnage avec le plus de vie, dirigeant sa petite communauté, avec un caractère à la fois doux et inquiétant que l’actrice retransmet parfaitement. Le personnage représente ici le mieux les thèmes liés au post-apocalyptique, comme les dangers de l’endoctrinement et le caractère dominant des êtres humains. Il faut dire qu’elle a une personnalité détaillée, contrairement aux autres personnages du film. Sheila McCarthy amène un peu de vie dans le long-métrage.
The Well est un véritable gâchis. Un film post-apocalyptique vide, lent et sans grand intérêt. Hubert Davis semble avoir priorisé l’atmosphère de son film, qui n’est même pas bien géré, plutôt de raconter une bonne histoire.
The well est présenté au Festival Fantasia le 21 juillet 2025.
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