MAGNETOSPHERE - Une

Magnetosphere – Un film aléatoire 

« Have you heard of something called synaesthesia? »
[As-tu déjà entendu parler d’une chose qu’on appelle synesthésie ?]

Magnetosphere - affiche

Maggie,13 ans, navigue à travers les aléas de grandir, son premier amour et son déménagement dans une nouvelle ville. Parallèlement, elle découvre qu’elle a la synesthésie : une condition rare qui lui permet de voir les sons, d’entendre les couleurs et bien plus encore.

Plein de bonnes intentions et de belles idées, Magnetosphere est un flop dès les premières minutes. Ultra coloré, mais toujours un peu à côté de la plaque tant dans la direction artistique, l’humour et les jeux d’acteurs.

Une bonne idée mal exécutée

Magnetosphere offre une proposition originale et super intéressante! Quoi de mieux que le septième art pour représenter la synesthésie et transformer le spectateur, lui-même, en synesthète le temps d’un visionnement? L’ambiance bon enfant du long métrage ouvre aussi la porte à une audience plus large, mais surtout plus jeune, ce qui est génial pour sensibiliser sur cette condition rare! Cependant, l’exécution est beaucoup moins charmante. J’y reviendrai plus tard à cette exécution douteuse, à travers les différents aspects du film. 

MAGNETOSPHERE - Une bonne idée male exécutée

Si ce n’était que de l’exécution, ce serait déplaisant, mais acceptable, cependant, je trouve que l’on tombe trop facilement dans le cliché de la représentation de la synesthésie, on reste en surface et on ne développe pas suffisamment cet aspect qui aurait pu promettre une direction artistique à couper le souffle… pourtant, ce n’est pas le cas. Ici, on parle des mêmes choses en boucle… Une chance visiblement mal saisie, voire ratée de sensibiliser convenablement sur cette condition. 

C’est ici que je trahis mon jeune âge, mais la direction artistique, particulièrement le choix des effets spéciaux, me fait penser à une émission qui aurait pu passer au début des années 2010 sur Yoopa. C’est grossier, pauvre et vide. Et que dire de ces effets spéciaux! Certains sont incompréhensibles, d’autres ressemblent étrangement à des filtres Snapchat. C’est profondément dommage, dans le cas d’une représentation de la synesthésie, la direction artistique aurait dû être le point fort du film. Pourtant, c’est bâclé, comme si c’était une étape qu’on avait oubliée de faire et qu’on a fait à la va-vite. 

L’humour (peut-on appeler ça de l’humour?)

Magnetosphere est catégorisé comme une comédie pour les jeunes, seul problème… Les blagues ne cessent de mourir d’elles-mêmes. Nous ne sommes pas dans de l’absurdité, nous nous trouvons réellement et simplement dans un fouillis d’idées mal liées, un brainstorm non abouti. 

MAGNETOSPHERE - Humour

Rien n’est drôle, parce que tout sort de nulle part. À commencer par la toilette dans la cuisine. Oui, oui, vous avez bien lu. Alors que la famille de Maggie emménage dans une nouvelle maison, la jeune fille souligne à ses parents qu’une toilette trône dans le milieu de leur cuisine. Cet élément des plus étranges et des plus aléatoires revient souvent tout au long du film, introduisant même un plombier/exterminateur dans le récit. Un personnage flou et bizarre qui ne tisse de relations avec personne et n’apporte pas grand-chose à la narrative, ni même au comique de Magnetosphere, pourtant, celui-ci fera des apparitions récurrentes. 

Ajoutez à ça, le jeu d’acteur qui sonne faux. Chaque acteur présent dans le film joue trop. Tout est exagéré à un niveau qui nous fait décrocher. 

Mais qui est le public cible?

Mon grand questionnement tout au long de mon visionnement tenait dans mon désir de savoir à qui s’adressait Magnetosphere. Les thèmes et enjeux abordés, de même que l’âge du personnage de Maggie (13 ans) porte à croire que le public cible serait des jeunes d’âge fin primaire, début secondaire. Mais sincèrement, je pense que j’aurais été insulté que l’on me fasse visionner ce film à cette époque de ma vie. Le long métrage, s’il s’adresse bien aux jeunes de 10-13 ans, donne vraiment la sensation de les prendre pour des idiots et de les traiter comme des enfants d’âge préscolaire. Que ce soit par la direction artistique très enfantine, ou même le fait que la confidente de Maggie est sa poupée Barbie, et même les expressions utilisées. 

MAGNETOSPHERE - - Mais qui est le public cible

Ce qui m’amène à me demander si ce n’est pas un film adressé à un public plus jeune que je ne le croyais, mais encore là, quelque chose cloche. Les enjeux et les thèmes abordés sont trop matures pour que ce soit adressé volontairement à un public de moins de 10 ans.

Un autre point, donc, qui nous fait immanquablement décrocher…

Un peu de positif malgré tout

Malgré les gros aspects négatifs de Magnetosphere, je dois dire que certains petits éléments sont agréables et appréciés lors du visionnement. À commencer par la présence d’un jeune personnage queer. C’est rafraîchissant de voir un personnage issu de la diversité être pleinement intégré dans le film sans que son orientation sexuelle devienne sa personnalité, ni ne soit questionnée ou devienne centrale. En tant que jeune adulte queer, j’aurais aimé avoir des modèles comme ça à l’écran étant plus jeune.

MAGNETOSPHERE - Un peu de positif

Bien que le film soit inégal à plusieurs égards, il n’en est pas moins mignon et je dois avouer que c’est venu me chatouiller le corps par moments. 

En bref…

Le grand problème de Magnetosphère réside dans son incapacité à créer une narrative solide et des liens forts entre chaque élément qui le composent. En tant que spectateurs, on est toujours un peu perdus et, quand on réussit à entrer ne serait-ce qu’un tout petit peu dans l’univers, on en est rapidement sortie par l’apparition d’un nouvel élément insipide.

Bande-annonce  

Fiche technique

Titre original
Magnetosphere
Durée
90 minutes
Année
2024
Pays
États-Unis / Canada
Réalisateur
Nicola Rose
Scénario
Nicola Rose
Note
4 /10

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Fiche technique

Titre original
Magnetosphere
Durée
90 minutes
Année
2024
Pays
États-Unis / Canada
Réalisateur
Nicola Rose
Scénario
Nicola Rose
Note
4 /10

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