Malgré le fait que l’on vit dans une société mondialisée qui fait en sorte que de nombreuses créations étrangères traversent nos frontières, il reste des œuvres qui nous échappent. C’est même le cas pour le Japon. Car si l’Occident s’ouvre de plus en plus à la pop culture nippone, notamment pour les animes, il n’y a pas tout qui attire l’attention. Par exemple, certaines séries tokusatsu (qui utilisent des effets spéciaux). Si l’on peut être familier avec les noms Power Rangers, Ultraman ou même Kamen Rider, on connaît moins des franchises comme Garo.
Créée par Keita Amemiya et débutée en 2005 avec une première série télévisée, la saga suit Kouga Saejima (Shoichiro Kitada), un jeune homme qui peut se transformer en Golden Knight Garo, plus haut titre des guerriers Makai, dont la mission est de protéger l’humanité contre des entités maléfiques appelées Horrors. La série se distingue par son sous-scénario où le héros est en relation avec une jeune femme infectée par les Horrors et est destinée à mourir. Si cette première série ne fait que 25 épisodes, la série s’est diversifiée en d’autres séries, en films, en jeu vidéo et en animation. 2025 marque les 20 ans de la franchise. Pour cette occasion, le créateur de la série offre un tout nouveau film, Garo : Taiga, que Fantasia a l’honneur de présenter.
Événement
Si ce film est un événement pour les fans de la franchise, c’est parce qu’il se concentre sur le personnage de Taiga Saejima, le père décédé du héros de la première série et ancien Garo, dont l’histoire n’a pas encore été explorée. Il fait face, ici, à un dangereux Horror qui souhaite s’emparer du pouvoir des quatre gardiens élémentaires du monde. Aidé par une jeune prêtresse et son ancien mentor, Taiga fera tout pour sauver le monde.
Garo : Taigo est une adaptation de tokusatsu. Nous avons donc droit à du tokusatsu sur grand écran. Tout est présent : héros courageux et méchant machiavélique, de nombreuses scènes d’action, des gens en costumes et en maquillage qui semblent en avoir trop sur le dos et beaucoup d’effets spéciaux. Keita Amemiya propose du grand divertissement comme il en fait depuis des années.
Il faut dire que tout ce qui est propre au tokusatsu est assez plaisant à voir. Oui, les costumes et les effets spéciaux peuvent faire cheap, mais ça fait le charme du genre. On a aussi droit à des scènes d’action qui ne sont pas trop déplaisantes à voir, sauf un climax qui va dans un délire de peinture chinoise sans qu’on ne comprenne pourquoi.
Malheureusement
Cependant, le reste du film n’est pas très intéressant. Les personnages n’ont aucune personnalité et se contentent de faire de l’exposition. Le pire étant Taigo, le protagoniste, qui n’est aucunement d’attachant. Le seul personnage qui est intéressant est le compagnon du héros, qui est un anneau qui parle.
Le scénario n’est pas non plus passionnant, car on s’ennuie plus dans des scènes où les personnages racontent leur vie et on ne souhaite que de voir de l’action, ce qui n’arrive pas autant que ça.
Peut-être que le problème est que l’univers nous semble détaché. Le public japonais n’aura pas ce problème, car Garo est plus populaire. Mais à l’international, les spectateurs risquent d’être perdus. Il aurait fallu faire une sorte d’origin story, racontant comment Taiga se retrouve à devenir un chevalier et comment il évolue pour devenir un Garo. Cette idée est beaucoup plus intéressante qu’une simple histoire de méchant à abattre et pourrait offrir une bonne porte d’entrée dans la franchise pour les nouveaux venus. C’est ce qu’ont fait certains grands noms de la pop culture japonaise avec des films comme Ultraman : Rising ou Shin Kamen Rider.
Si l’on passe à côté d’un scénario extrêmement pauvre et cliché, Garo : Taiga nous offre de bons petits moments de tokusatsu. Si les fans du genre peuvent se divertir un peu, ce ne sera pas le cas de tout le monde.
Garo : Taiga est présenté au Festival Fantasia le 19 juillet 2025.
