« Tiens, donne-moi le titre pour ton prochain dessin animé. »
Michel Gondry est un réalisateur, scénariste et producteur qui n’a plus besoin d’être présenté. Principalement connu pour son célèbre Eternal sunshine of the spotless mind (Du soleil plein la tête en version française), il est connu pour ses films décalés et éclatés, avec son style bien à lui.
Mais Michel Gondry est aussi un papa. Pour le 3e anniversaire de sa petite fille Maya, il décide de lui faire un dessin animé avec un titre qu’elle lui a donné. Une tradition se crée : Maya donne un titre, son papa invente une histoire animée avec du papier, carton et dessin de son cru. Ceci lui permet de garder un lien avec sa fille, lorsqu’il doit s’absenter hors du pays.
Narré par Pierre Niney (le filleul de Michel Gondry), ce film est une sélection de ces histoires, dont certaines sont les préférées de Maya.
Titres et histoires farfelus
Prenez garde, ces histoires se déroulent dans un monde complètement farfelu, où la logique est subjective et où un rebondissement peut surgir à chaque coin. Rien d’étonnant, lorsqu’on sait qui est le créateur derrière ces récits. Michel Gondry n’a pas peur de l’absurde et la pomme ne semble pas être tombée bien loin de l’arbre, lorsqu’on entend certains titres donnés par sa fille.
« Ce qui rendait la chose drôle était d’arriver à raccorder ses titres parfois tordus à des aventures comme celle de la mer polluée au ketchup par exemple. Les restrictions légitimaient la créativité, un peu comme lorsqu’on doit travailler en vers et qu’on se sent un peu libéré du sens des choses. », explique Michel Gondry sur le processus de création des histoires pour Maya.
Ce projet inusité met également en scène des gens du quotidien de Maya, comme ses grands-parents ou sa mère. Bien qu’on devine que Maya n’a jamais été une sirène ou une policière, on a l’impression de découvrir un certain quotidien de cette petite fille.
Ce semblant d’intimité brouille la ligne entre la fiction et le réel. Quelles mimiques de sa fille a-t-il reproduites dans les récits? A-t-il incorporé ses centres d’intérêts du moment? Ses qualités, ses défauts ou ses propres aspirations pour Maya?
Nous découvrons Maya à travers les yeux de son père.
Était-ce le bon format?
Si vous cherchez une histoire classique avec un début, un milieu et une fin, vous serez déçu. Le film dure seulement 61 minutes, mais par moment, le temps s’éternise. La succession de récits absurdes et sans réelle tension (car c’est des petites histoires pour sa jeune fille, ce qui se comprend) peut finir par devenir redondante pour un adulte. Bien qu’il est impressionnant de voir tout le travail que Michel Gondry à fait dans chacun de ces petits films d’animation, le format d’un moyen/long métrage n’était sans doute pas le mieux adapté à cette œuvre.
Puisque les histoires sont des courts-métrages, il aurait été préférable de les présenter tels quels. Le fait de les regrouper ensemble permet une distribution plus facile, mais le condensé pourrait en dissuader plusieurs.
