« I should have come back sooner. » [J’aurais dû revenir plus tôt.]
Une relation mère-fille tendue est mise à rude épreuve lorsque le patriarche de la famille décède et que la mère endeuillée engage un mystérieux inconnu pour ressusciter son mari. Alors que cette résurrection étrange et brutale échappe à tout contrôle, les deux femmes doivent affronter leurs différences et lutter pour leur survie – et l’une pour l’autre.
Avec The Surrender, Julia Max offre un film d’horreur surprenant qui mélange le surnaturel et le dramatique pour centrer son histoire autour du deuil. Un film d’horreur comme on n’en voit pas souvent.
La mort au-delà des religions
The Surrender mise sur l’idée de faire revivre un mort. Mais contrairement à la majorité des films qui utilisent cette thématique, on ne place pas la notion de mort ou de résurrection au sein d’une religion. Ici, on voit souvent ces histoires placées dans les rites catholiques.
Julia Max a plutôt choisi de ne pas placer le rituel de résurrection du film en un lieu ou au sein d’une religion en particulier. Elle voulait plutôt qu’il ressemble à une sorte de pratique mystique ancienne dont toutes les autres religions et langues sont issues. C’est pourquoi « L’Homme », interprété par Neil Sandilands, parle en plusieurs langues tout au long du film. Le chant principal qui est utilisé est un chant sumérien authentique, dans lequel certains mots ont été inversés.
D’ailleurs, la séquence du rituel représente les 2 tiers du film. Ainsi, le rituel pour ramener l’homme à la vie n’est pas une excuse permettant de montrer une créature effrayante, mais plutôt le sujet du film en tant que tel. Disons que ça surprend. Ainsi, le long rituel devient aussi l’occasion de traiter du deuil et des relations familiales.
Comme la majeure partie du film se passe lors de ce rituel, les personnages passent une grande partie du temps enfermé dans une seule pièce et ne sortent pour ainsi dire pas de la maison. La réalisatrice crée donc un huis clos efficace.
Quelques sursauts et des étrangetés
On retrouve donc la mère, Barbara (Kate Burton), et la fille, Megan (Colby Minifie) dans cette histoire d’horreur à l’américaine dans laquelle on mise sur quelques sursauts bien placés. Mais la réalisatrice a tout de même eu la bonne idée de ne pas bourrer son film de ces sursauts, ce qui donne de l’efficacité aux 2 ou 3 qu’elle y dissimule.
Cela étant dit, c’est surtout le travail au niveau de l’atmosphère qui donne son efficacité au film. Les bruits, la musique et surtout l’utilisation des contrastes permettent de garder le spectateur sur le bout de son siège. L’utilisation de la noirceur et des bougies réussit particulièrement à cette tâche.
Le personnage de l’Homme, bien que cliché, donne au spectateur une base connue sur laquelle s’asseoir. Sa présence permet au spectateur moins aventureux de se sentir tout de même confortable, tout en donnant le loisir aux autres de se perdre dans le rituel.
Il faut ajouter que la réalisatrice n’a pas peur de montrer des moments douloureux. Mais encore une fois, sans en mettre une quantité ridicule, ainsi chaque moment plus dur touche la cible.
Un peu plus…
Bien que le scénario ne soit pas particulièrement profond, on se retrouve avec une œuvre qui contient suffisamment d’originalité pour sortir du lot. Cela sans pour autant faire peur à un public qui cherche surtout à se changer les idées sans devoir réfléchir.
Et si on veut être complètement honnête, ce film s’apprécie facilement et livre la marchandise. Pour moi, c’est validé.
En plus, on passe tout le film à se demander si les personnages vont finir par s’entretuer eux-mêmes. Ce n’est pas désagréable du tout de rester dans un entre-deux psychologique. Et ça permet certainement de voir ce film plusieurs fois sans se tanner.
