Fight Or Flight

Fight or Flight — Classe économique ou cinq étoiles?

« I feel great. »
[Je me sens super bien.]

Fight or Flight - affiche

Lucas Reyes (Josh Hartnett), un mercenaire chevronné, monte à bord d’un avion à Bangkok et doit ramener un hacker recherché globalement aux autorités étasuniennes. Le seul problème, l’airbus est rempli de tueurs à gages qui ont eu vent de son escale et souhaitent mettre la main sur la rançon. 

Attacher sa ceinture

Cela faisait un bon bout de temps que je n’avais pas vu une nouveauté dans le genre film d’action. Malgré la bouillie pour les chats qu’on sert depuis plusieurs années à ce niveau dans le cinéma étasunien, je fus agréablement surpris d’assister à un visionnement aussi divertissant. Fight or Flight, réalisé par James Madigan et coécrit par Brooks Mclaren et D. J. Cotrona, offre une dose de rafraîchissement dont le style action comédie avait bien besoin. L’ambiance générale teintée d’humour est passée au malaxeur avec des ingrédients frais et sélectionnés avec soin. 

Fight Or Flight
Lucas Reyes (Josh Hartnett)

Le film débute lentement, mais sûrement, le temps que l’on nous présente Lucas Reyes, interprété par Josh Hartnett, le meilleur mercenaire, maintenant déchu et oublié, que l’on rappelle à l’action afin d’obtenir la rédemption de son passé qui… Oui, enfin bref, l’habituel là. On placote beaucoup dans le premier acte, toutefois laissez-moi vous rassurer. Lucas en a assez de fuir et de se battre et il aimerait une vie tranquille. Seulement, voilà, il n’y a pas d’endroit décent où il puisse se reposer sans être assailli de tous bords tous côtés.

L’introduction amène donc le public à facilement s’identifier au personnage et à souhaiter qu’il puisse bénéficier d’un peu de solace loin de troubles dont ils ne méritent pas d’être la victime. L’agente Katherine Brunt, interprétée par Katee Sackhoff, qui contacte Lucas est aux commandes de l’opération qu’elle mène d’une main de fer par sa figure à la fois énigmatique et charismatique. Toutefois, elle ne sera pas la seule à l’accompagner dans sa mission puisqu’une fois à l’intérieur de l’avion il devra s’allier à des agents de bord, dont Isha et Royce, interprétés par Charithra Chandran et Danny Ashok, deux employés dépassés par les évènements.

Service de qualité

Que ça fait donc du bien, pouvoir enfin dire d’un film d’action que je le réécouterais. J’ai la sincère envie de pouvoir le faire découvrir à mon entourage, mais vous, cher lectorat, avez la chance d’en entendre parler en primeur! Fight or Flight renverse même l’anticipation de prendre l’avion. D’habitude, la tension monte comme on décolle, puis on s’apaise en vol pour ensuite atterrir sans trop de nervosité; mais pas ici. On prend son temps, mais une fois en l’air on n’est pas prêt de redescendre aussi facilement.

Un mercenaire se charge d'éliminer une cible de grande valeur lors d'un vol en avion, mais lorsqu'un assaut d'assassins rivaux s'abat sur eux deux, il se rend compte qu'ils doivent faire équipe pour survivre.
Un mercenaire se charge d’éliminer une cible de grande valeur lors d’un vol en avion, mais lorsqu’un assaut d’assassins rivaux s’abat sur eux deux, il se rend compte qu’ils doivent faire équipe pour survivre.

C’est évident que je ne regarde pas tout ce qui se fait au cinéma. Soyons honnêtes, avec la quantité immense d’œuvres différentes dans le monde; une seule vie n’est probablement pas assez pour contempler tout le catalogue que l’humanité a à offrir. Pourtant, le cinéma d’action est un genre qui en arrache depuis une décennie ou deux, surtout lorsqu’on considère que les meilleurs d’entre eux sont souvent associés à d’autres genres comme la science-fiction, l’horreur ou les superhéros. Mais de temps à autre un joyau brillant scintille parmi les cailloux ternis, une veine de matières précieuses qui donne envie d’aller creuser.

Josh Hartnett livre une excellente performance qui m’a permis d’associer un peu de son excentrisme à un autre rôle que celui qu’il incarnait dans le film The Trap sortit l’année dernière. C’est ce genre d’observation comme qui nous fait constater à quel point l’apport d’un réalisateur est fort, même sur les acteurs. Hartnett semble en contrôle de son jeu et démontre que le genre film d’action lui va à merveille. Un peu comme Mark Wahlberg qui… à fait un film avec M. Night Shyamalan, The Happening, pour ensuite faire un film d’action comédie l’année suivante. Étrange ça, surtout si l’on considère que Mark Wahlberg va aussi être dans un long métrage dans un avion cette année appelé Flight Risk (je vous laisse deviner si c’est une histoire d’amour ou de terroriste).

Avoir un pilote dans l’appareil

Il n’y a pas à dire, ça parait quand l’équipe au montage est bonne ou pas. Un mauvais enchaînement peut facilement transformer une enfilade de scènes magnifiques en un cafouillis inintéressant et nauséabond. La réalisation, les acteurs, le scénario sont des choses essentielles pour faire faire un film. Cependant, le montage — ce qu’on appelle du « video editing » en anglais — semble souvent être mis de côté donnant l’impression d’un épuisement de fin de parcours. Il faut aimer ça monter l’histoire — scène par scène, plan par plan, 23.976 (ou 24) images par secondes — parce que c’est quand on voit la ligne d’arrivée qu’il ne faut pas lâcher et même redoubler d’effort.

Fight Or Flight

Ayant moi-même participé à des productions cinématographiques, je conçois que pour la majorité de l’équipe, lorsque l’on plie bagage et que l’on dit au revoir au plateau de tournage, le film est terminé, quasiment fini comme ils disent. Toutefois, c’est encore une étape cruciale à laquelle il est difficile de s’investir à 110% si on n’y va pas à tête reposée. On revoit les mêmes scènes encore et encore et encore en ajustant des paramètres comme le son, la luminosité, le temps et l’espace! C’est là que la sculpture prend forme et même parfois la vie elle-même s’insuffle en elle et l’anime. Je ne suis pas réalisateur seulement pour regarder des gens à travers des caméras et encore moins pour commander une équipe. Je le fais pour ce moment fatidique où tous les morceaux du casse-tête sont sur la table et que la responsabilité tombe sur mes épaules de les façonner pour les emboiter les uns dans les autres. 

Rien n’est plus agréable que de pouvoir mener à bien un projet, mais au cinéma comme au lit; l’orgasme c’est l’extase associée à la culmination du processus continue et non la sensation de relâchement qui suit. Si on se laisse aller trop vite, on risque plutôt de décevoir l’autre qui va sentir qu’on ne se souciait pas vraiment du plaisir commun, mais seulement du sien. Je suis content de voir que Fight of Flight est un film qui décide au final de prendre l’avenue du combat plutôt que de la fuite. Merci de nous ramener cette époque où les films d’action ne coûtent pas tous 100 millions de dollars en production. On parle d’un peu moins que 20 millions pour le plus récent film de James Madigan; l’équivalent maintenant de ce que ça avait coûté de produire le premier Terminator

Bande-annonce  

Fiche technique

Titre original
Fight or Flight
Durée
97 minutes
Année
2024
Pays
États-Unis
Réalisateur
James Madigan
Scénario
Brooks McLaren et D. J. Cotrona
Note
8.5 /10

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Fiche technique

Titre original
Fight or Flight
Durée
97 minutes
Année
2024
Pays
États-Unis
Réalisateur
James Madigan
Scénario
Brooks McLaren et D. J. Cotrona
Note
8.5 /10

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