« I’m a retired serial killer. »
[Je suis un tueur en série à la retraite.]

Un écrivain en difficulté, en plein divorce, se lie d’amitié avec un tueur en série à la retraite qui devient par hasard son conseiller conjugal le jour et son conseiller meurtrier pour son prochain livre la nuit.

Avec Psycho therapy: the shallow tale of a writer who decided to write about a serial killer, Tolga Karaçelik offre une comédie noire aussi délirante que réussi, mettant en vedette l’acteur parfait pour ce genre de rôle. 

Une parfaite comédie noire

Pour qu’une comédie noire soit réussie, il faut réussir à pousser un thème sombre assez loin pour qu’il devienne cocasse, sans aller trop loin et qu’il devienne ridicule. Ça peut sembler simple, mais ça prend non seulement un scénario solide, mais aussi des acteurs qui donnent le ton juste. 

Pour son film, Tolga Karaçelik a trouvé l’acteur parfait. Quelqu’un qui a déjà joué ce genre de rôle auparavant et qui sait comment incarner un gentil méchant : Steve Buscemi. 

Pour ceux qui ont vu Fargo (Coen), je n’ai rien à expliquer. Pour les autres… Prenez le temps de regarder ce film culte. La grande différence ici, c’est que Buscemi ne joue pas un gars un peu idiot, mais plutôt l’inverse. Mais il réussit à rendre ce tueur en série à la retraite franchement sympathique. Et ses répliques sont délivrées avec une justesse désarmante. 

Ensuite, il y a les quiproquos qui servent à mettre en place les situations incroyables que vivront nos deux hommes. Ah oui, il y a aussi la femme insatisfaite de notre pauvre écrivain qui s’invite dans l’aventure. Le mélange est harmonieux et le ton est juste assez grinçant pour que ça fonctionne. 

Quand on réinvente un concept surutilisé

Les séries et les films sur les tueurs en série sont devenus monnaies courantes. Netflix étant le plus grand diffuseur de ce genre d’intrigue, surtout lorsqu’il s’agit de documentaires cheaps sur un ancien tueur. Les autres films et séries dans lesquels un mari ou une épouse engage quelqu’un pour assassiner son partenaire sont aussi très populaires. Il est donc assez difficile de faire quelque chose d’original et d’intéressant avec ce thème. Et pourtant…

Psycho therapy: the shallow tale of a writer who decided to write about a serial killer mise non seulement sur la relation de couple qui ne va pas, mais aussi sur le désir de perdurer de ces tueurs et celui des écrivains de trouver de nouveaux sujets et de nouvelles sources pour s’abreuver. 

Et comme l’intrigue vient du fait que le tueur (interprété par Steve Buscemi) tente d’apprendre à notre cher auteur comment capturer et tuer quelqu’un, le comique s’invite rapidement dans les situations incroyables dans lesquelles nos deux amis se placent. Et, bien évidemment, rien ne va comme prévu. 

Je notais Fargo un peu plus haut. On doit effectivement faire le lien entre Psycho therapy: the shallow tale of a writer who decided to write about a serial killer et les films des frères Coen. Le mélange de comique et de suspense, sans oublier les meurtres, rappelle des œuvres comme Fargo, mais aussi Burn after reading ou The ladykillers. Le tout avec une touche d’originalité.

Un peu plus…

Ce film pourrait, par contre, débuter avec un peu plus de rythme. Les premières minutes sont un peu longues. La collaboration entre les deux hommes pourrait débuter un peu plus rapidement, et la nuit folle qui compose la seconde partie du film aurait pu s’étirer un peu plus. La fin est un peu trop « ouverte ». On a l’impression que le film n’est pas complètement fini et qu’une scène manque. 

Mais malgré ces critiques, Psycho therapy: the shallow tale of a writer who decided to write about a serial killer demeure un excellent film et un divertissement génial. Un humour noir qu’on voit rarement dans le cinéma américain lorsque le nom Coen n’est pas au générique. J’ai mentionné que le personnage joué par Buscemi est présenté à la femme en tant que conseiller matrimonial? Deux scènes où il fait semblant de l’être permettent de beaux rires. 

Ce long métrage à tout ce qu’il faut pour qu’on le regarde encore et encore. 

Bande-annonce