Pleins Écrans - jour 6 - Une

[Plein(s) Écran(s)] 2025 | Jour 6

Jour 6 du festival Plein(s) Écran(s) 2025. Encore 4 films québécois sont au programme. 

Je vous présente tout ça avec ma petite analyse. On y retrouve aussi le film le plus beau que j’ai vu depuis le début de cette édition. 

En compétition

UWD (Brigitte Poupart et Myriam Verreault) – Québec | 18 minutes

Chassé-croisé poétique dans un monde fichu où chacun survit seul au désarroi collectif, hanté par leur doux passé.

UWD
Travelling Distribution

Avec UWD (Until We Die), Brigitte Poupart et Myriam Verreault offrent une œuvre magnifique, entre le film post-apocalyptique et le film de danse. 

Aucune parole, aucun dialogue… Ce court métrage utilise une trame musicale puissante qui dirige l’émotion du spectateur vers une mélancolie ressentie. Dans ce monde post-apocalyptique très réaliste, chaque personnage semble envahi d’une profonde mélancolie. On comprend bien que nous ne sommes pas à des centaines d’années d’ici, mais bien proche, à constater ce qu’est devenu notre monde. Chacun se remémorant ces moments plus heureux, alors qu’ils sont maintenant dans un endroit déprimant, hostile. 

Sans un seul mot, donc, les personnages nous amènent dans une réalité dystopique, une vision d’un avenir proche. Mais ce qui rend ce film fort original, c’est que les personnages bougent comme dans une chorégraphie de danse contemporaine réglée à la fraction de seconde. Les mouvements sont fluides et doux, ce qui entre en contraste avec l’atmosphère brutale et la saleté ambiante. 

En ce cinquième jour, je viens probablement de trouver mon coup de cœur. 

Hello Stranger (Amélie Hardy) – Québec | 17 minutes

Entre deux brassées de lavage à la buanderie du coin, Cooper raconte le récit de sa transition de genre.

Hello stranger

Avec Hello Stranger, Amélie Hardy donne la parole à Cooper Josephine Holt, un garçon qui a transitionné pour devenir femme. Elle explique comment elle en est arrivée là et pourquoi. 

Cooper Josephine soulève un point particulièrement intéressant à l’époque où de plus en plus de jeunes semblent se retrouver dans cette situation. Elle dit, à un moment, que s’il avait pu agir de manière « féminine » lorsqu’il en avait envie, peut-être qu’il n’aurait pas ressenti le besoin de devenir une femme. 

Ça apporte un questionnement qui est au centre du film : est-ce que par notre rigueur à dire que certaines activités sont pour les filles et certaines autres pour les garçons, nous poussons des jeunes à vouloir transitionner afin de pouvoir être comme ils sont sans qu’on ne les empêche ou qu’on leur dise que ce n’est pas pour eux? La réalisatrice donne toute la latitude à son personnage, et c’est une bonne chose. C’est vraiment Cooper qui raconte son histoire de la manière qu’elle veut la conter. 

Ce qui ressort donc de ce court documentaire c’est qu’en mettant des étiquettes partout, on finit par obliger les garçons à agir d’une certaine manière et les filles à agir d’une autre manière. Et, bien que je n’avais jamais pensé à  cela de cette façon, il semblerait qu’en mettant ces attentes sur les comportements, on crée, en quelque sorte, ces crises d’identités de genre.  

Spécifions que le propos n’est pas que les transitions n’existeraient pas si on laissait les enfants et les grands agir et aimer ce qu’ils veulent, mais plutôt qu’il y aurait probablement moins de gens qui en arriveraient à devoir transitionner. En tout cas, Hello stranger pousse vraiment à réfléchir. 

Été 2000 (Laurence Olivier et Virginie Nolin) – Québec | 20 minutes

Sarah, 9 ans, voit son éveil à l’amour et à son identité sexuelle freinée par une agression.

ETE 2000

Avec Été 2000, Laurence Olivier et Virginie Nolin proposent un film qui touche un sujet sensible qui rappelle qu’il y a encore de l’éducation à faire. 

À quel moment un geste devient-il une agression? C’est un peu ce dont traite été 2000. Combien de fois entend-on un adulte dire à une fillette : « ben, c’est un garçon, ils sont comme ça ». Le film a beau se passer en 2000, on retrouve encore ce genre de commentaire en 2025. 

Laurence Olivier et Virginie Nolin mettent en scène 4 personnages qui passent la majeure partie de leur temps au skate park, ensemble. La façon dont elles dépeignent le milieu des « skateux » est assez réaliste, jusqu’à la manie de toujours se filmer. L’utilisation de deux formats d’image montre le passage de la caméra de tournage à la caméra de l’Adolescente (qui fait partie de l’histoire). Ce changement de caméra aura une incidence sur l’histoire et est donc justifié. 

Le sujet est bien traité et les actrices sont excellentes. Le problème de ce film est que le sujet est beaucoup trop grand pour un film de 20 minutes. Lorsque le film se termine, on a l’impression que ça ne devrait que commencer. 

Par contre, on voit bien que les deux réalisatrices maîtrisent le langage cinématographique, et je serais curieux de voir ce qu’elles pourraient faire avec le même sujet dans un long métrage.

Impression(s)

The Lemonade stand (Paul O’Bomsawin) – Québec | 5 minutes

Le stand de limonade traite de la relation entre Paul et sa fille Lyric au fil de leurs apprentissages au sujet des plantes et des remèdes.

The lemonade stand

Avec The lemonade stand, Paul O’Bomsawin offre un court film sur une relation père-fille et comment ils ont pu se rapprocher.

Ce film tente probablement de montrer comment, en créant quelque chose de simple, on peut réussir à s’intégrer à un groupe auquel on n’appartient pas. Mais la structure du film est maladroite et au final on reste surtout avec l’impression que si ce père avait été là pour son bébé, elle n’aurait pas eue à chercher une façon de se faire accepter par cette communauté. 

Au moins, ce film reste mignon dans sa naïveté. C’est là sa plus grande qualité. 

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