On poursuit notre couverture de Plein(s) Écran(s) avec 3 autres films québécois, dont un documentaire, et un film canadien. Une journée avec une belle variété de styles.
Une journée qui nous fait passer du réel au surréel, en passant par la douceur et la peine.
Voici ce que ce deuxième 24 heures vous réserve.
Audio aime raconter des histoires fantastiques. Avec l’aide de sa petite-fille de 6 ans, il tente de prouver l’existence d’un alligator géant dans les plaines vénézuéliennes.
Avec Audio y el caimán, Andrés I. Estrada propose un documentaire qui flirte avec le fantastique et qui amène à se questionner sur la véracité de ce fameux caïman.
Il y a quelque chose de singulier avec ce court documentaire. Bien que le film porte sur un reptile, on ne le voit pas et on est obligé de choisir entre y croire ou ne pas y croire. Cette situation amène une grande originalité à ce documentaire, puisqu’on ne sait jamais vraiment si on se fait mener en bateau ou non.
D’un bout à l’autre, le réalisateur suit et donne la parole à Caña, son personnage principal, qui est souvent en compagnie de sa petite-fille. Quelle belle occasion de se laisser bercer par les histoires de cet homme. Après tout, est-ce si important de savoir si le caïman existe réellement? Ne vous en faites pas, on nous dévoile la vérité à la fin. 😉
À l’occasion de la parade anniversaire de son patelin, Étienne tente l’impossible : prouver au village la beauté de la cacophonie de sa famille.
Avec À toi les oreilles, Alexandre Isabelle montre que la folie, c’est surtout ce qu’on accepte de croire.
Sans trop expliquer le pourquoi des choses, le réalisateur met en scène une famille cacophonique. Pour illustrer ces bruits qu’on a dans la tête, il utilise la musique traditionnelle. Ainsi, plutôt que d’entendre des voix ou de montrer une apparence bizarre, les personnages vivent simplement avec une musique dans la tête. Mais cette musique est illustrée par un musicien qui accompagne le personnage. Ainsi, Étienne est accompagné de son alter ego, un violoneux qui joue du début à la fin. Chaque scène se présente avec une dose de cacophonie afin de montrer comment peut vivre le personnage avec ce qui se passe à l’intérieur de sa tête.
Derrière l’histoire, il y a l’idée de l’acceptation. Chacun des membres de la famille ne pourra pas être heureux à moins qu’il ne s’accepte tel qu’il est. Étienne tentera de mettre de la fierté tant dans son propre cœur que dans celui de chaque membre de sa famille.
On se retrouve avec un beau film, chaleureux, qui fait du bien et qui pousse à réfléchir sur l’importance de s’aimer tel qu’on est et de ne pas se cacher pour couvrir nos différences. À voir, et à entendre.
Une chaude journée d’été, une maison à peine aménagée, une mère qui a besoin de respirer et un enfant qui a besoin d’exister.
Avec L’été des chaleurs, Marie-Pier Dupuis propose une fenêtre sur l’épuisement mental d’en parent séparé. Parce qu’on a tendance à juger facilement les gens qui font des erreurs, la réalisatrice remet les pendules à l’heure.
Avec des images aux tons orangés et des personnages aux cheveux moites, la compréhension est assez simple, il fait chaud, très chaud. Bien que le film soit prévisible, il reste tout de même efficace. De toute façon, on ne cherche pas à surprendre le spectateur, mais plutôt à montrer et faire comprendre ce que vit un parent seul, ainsi que pourquoi et comment certains incidents se produisent. Parce que c’est facile de dire que nous on ne ferait jamais ceci ou cela. Mais qu’en sait-on? L’épuisement, lorsqu’on a de jeunes enfants à gérer, ça peut nous faire déraper.
Ce court métrage est bien écrit, bien joué et bien réalisé. Un beau film réaliste qui fait se questionner.
Des personnes issues de la diversité appellent différentes instances ministérielles pour trouver des réponses à leurs problèmes bureaucratiques.
Aïe aïe aïe… Je ne sais pas trop si ce film fait du bien, ou s’il frustre, mais clairement, on peut tous s’identifier aux personnages. Parce que, soyons honnête, qu’on soit issue de la diversité ou non, on a tous, à un moment où à un autre, dû faire face à cette situation où on devait contacter quelqu’un, au téléphone, pour une demande officielle, pour se retrouver face à la fameuse phrase « votre appel est important pour nous » alors que clairement, il ne l’est pas.
Ici, on parle de gens qui tentent d’avoir un service au gouvernement du Canada, soit pour l’immigration, soit pour des raisons liées au genre, mais, peu importe la raison, le résultat est le même : une grande frustration et l’impression de ne vraiment pas être important. Et si en plus on ne s’insère pas dans une petite case déjà existante, on est foutu.
Pour illustrer leur propos, Romy Boutin St-Pierre et Joe Nadeau y vont d’une grande simplicité. Les 4 personnages sont devant un fond blanc, dans un même grand local, avec chacun 2 ou 3 accessoires illustrant leur lieu. Les 4 se retrouvent à attendre éternellement avec comme délicieuse musique de fond cette splendide musique d’ascenseur qu’on déteste tant.
Puis vient l’échange qui, au final, ne servira pas à grand-chose, soit parce que la personne n’entre pas dans les cases, soit parce que la situation est complexe et que l’employé de l’état n’est pas en mesure d’aider la personne et que de faire des recherches ne semble pas toujours une priorité.
Au final, on a un film ultra simple, mais franchement efficace, auquel presque n’importe quel résident canadien ou québécois pourra s’identifier.
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On se revoit demain avec le jour 3!
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