Prosecutor - Une

The Prosecutor : La justice frappe (à coups de poings)

« Nous devrions condamner les coupables et disculper les innocents. »

The Prosecutor - Affiche

Donnie Yen est sans aucun doute un des plus importants acteurs qui provient de Hong Kong aujourd’hui. Sa carrière n’a pas commencé récemment, son premier rôle remontant à 1984 dans Drunken Tai-Chi de Yuen woo-Ping (immense chorégraphe ayant notamment travaillé sur The Matrix) et devenant populaire en 1992 lorsqu’il a affronté Jet Li dans Once Upon a Time in China 2. Mais s’il est reconnu, c’est surtout pour avoir été la star de la saga Ip Man de 2008 à 2019, où il a interprété dans quatre films le grand maître des arts martiaux Yip Man, qui a notamment été le maître de Bruce Lee. Le succès de ces films lui a aussi permis de se tailler une belle place à Hollywood, ayant joué dans Blade II, Rogue One : A Star Wars Story ou bien John Wick : Chapter 4.

Mais outre son travail d’acteur, il a aussi œuvré derrière la caméra. Il a surtout été directeur d’action pour les films où il jouait, mais il a également réalisé quelques projets, et pas que des très récents. Son premier film, Legend of the Wolf, date de 1997. Il fut suivi par Ballistic Kiss, Shangai Affairs, The Twins Effect, Protégé de la Rose Noire (il était co-réalisateur sur ces deux derniers films). Il est revenu à la réalisation en 2023, après une pause de 20 ans, pour Sakra, ainsi que pour notre film du jour, The Prosecutor.

Faire sa justice

Le film se base sur une véritable affaire judiciaire, dans laquelle un jeune homme a été condamné à 23 ans de prison après avoir accepté de servir de relais pour un colis contenant de la drogue. Le jugement a été modifié deux ans plus tard, quand il a été révélé que le coupable a été mal guidé par son avocat aux antécédents criminels, ce qui a démontré qu’il y avait des problèmes dans le milieu juridique à Hong Kong. À partir de cette histoire, Donnie Yen et son scénariste Edmond Wong (qui a écrit la saga Ip Man) ont ajouté Fok Chi-ho, un ancien policier devenu avocat pour la poursuite, interprété par Yen, qui fera face à tous les obstacles pour faire sortir le jeune homme de prison, que ce soit en affrontant le système judiciaire corrompu avec ses talents d’avocats ou bien de dangereux criminels avec ses talents martiaux.

Prosecutor - Faire sa justice

Avec ce pitch, on comprend bien que Donnie Yen ne s’intéressait pas vraiment à retranscrire la réalité, mais plutôt à offrir une histoire dans laquelle la justice gagne face à la corruption. Le film se divise en deux parties. La première se rapproche d’un drame juridique à la To Kill a Mockingbird, A Few Good Man ou Just Mercy. Comme ces films, le protagoniste tente d’aider une personne dont le sort a déjà été décidé, faisant face à un système judiciaire souvent en défaveur de la population pauvre, voire corrompue. C’est cette partie qui se rapproche plus de l’affaire ayant inspiré le film, qui avait poussé certains à juger les failles de la prosécution à Hong Kong. C’est néanmoins le point faible du film, amenant un bon message, mais traité de façon assez niaise, avec des antagonistes caricaturaux, et elle reste sous-développée par rapport au reste du film.

Avec de l’action

La meilleure partie du film reste les séquences d’action. Donnie Yen a une longue expérience en la matière et il le démontre parfaitement. Que ce soit la scène d’introduction, intense et avec un bout tourné en plan subjectif qui nous en met la plein la vue, l’excellente scène sur le toit où Donnie Yen affronte à lui seul une vingtaine d’hommes de main, ainsi que le combat final, dont une séquence fait très mal. On notera quand même quelques maladresses dans la réalisation, notamment des plans aériens un peu vains.

Prosecutor - Avec action

The Prosecutor a l’ambitieuse idée de mélanger les deux genres en un seul film. Si ce choix est louable et assez original, il reste que le résultat final manque cruellement d’équilibre. La partie juridique est loin d’être mauvaise, étant plutôt inspirante et avec de bons personnages, mais elle nous ennuie assez vite quand on voit l’intensité et la folie des scènes de bagarres, que l’on aimerait voir en plus grand nombre. C’était un mélange risqué, et il aurait fallu en faire plus pour qu’il soit bien homogène.

The Prosecutor n’est pas un mauvais film. C’est un bon divertissement dont les scènes d’action plairont aux fans de films d’arts martiaux et de Donnie Yen. Cependant, il aurait pu en faire plus et nous offrir une proposition de cinéma intéressante.

Bande-annonce  

Fiche technique

Titre original
誤判
Durée
117 minutes
Année
2024
Pays
Chine / Hong Kong
Réalisateur
Donnie Yen
Scénario
Edmond Wong
Note
6 /10

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Fiche technique

Titre original
誤判
Durée
117 minutes
Année
2024
Pays
Chine / Hong Kong
Réalisateur
Donnie Yen
Scénario
Edmond Wong
Note
6 /10

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