Bird - Une

Bird – Une rencontre, un fantasme

« I am Bird. »
[Je suis Bird.]

Bird - Affiche

À 12 ans, Bailey vit avec son frère Hunter et son père Bug, qui les élève seul dans un squat au nord du Kent. Bug n’a pas beaucoup de temps à leur consacrer et Bailey, qui approche de la puberté, cherche de l’attention et de l’aventure ailleurs.

Andrea Arnold, grande réalisatrice britannique à l’origine notamment de Fish Tank (2009) et American Honey (2016), revient sur les écrans après un passage remarqué à la télévision et un premier documentaire sur le monde animalier, Cow, il y a trois ans. La cinéaste est rarement aussi convaincante que lorsqu’elle traite de la question de l’adolescence au sein d’un contexte social difficile et souvent délétère.

S’échapper du quotidien 

Bailey (Nykiya Adams) est une adolescente qui semble se battre jour après jour afin de trouver sa place au sein des groupes qui l’entourent. Ceux-ci consistent en son père Bug, interprété par Barry Keoghan, son frère Hunter, qu’incarne le jeune Jason Buda, ainsi que la bande d’amis de ce dernier, des adolescents un peu plus âgés qu’elle. Si ses proches comptent pour elle, son père reste très jeune et inconséquent, tandis que son frère traîne et passe une bonne partie de son temps dans des affaires de petits malfrats. 

Bird - échapper du quotidien - Crédit photo Atsushi Nishijima

Lorsque Bug lui annonce son mariage avec sa nouvelle compagne, Bailey se rebelle et déclare ne pas vouloir y assister, acceptant difficilement ce qui semble être la nouvelle marotte de son père. Un événement fâcheux organisé par la bande de Hunter va l’amener à dormir à l’extérieur du squat où elle réside avec sa famille… Mais une rencontre impromptue va l’aider à revendiquer ses désirs et à se défendre face à des individus toxiques (le nouveau compagnon de sa mère) et un quotidien parfois décourageant (le squat, ses habitants, le bruit ambiant). 

Rappelons qu’Andrea Arnold est connue pour ses récits fortement ancrés dans la réalité d’une Angleterre peuplée de personnes démunies socialement, mais avec au centre une héroïne (le plus souvent) à fort caractère, refusant un destin à l’encontre de ses convictions.

Une fantastique rencontre 

Si le film débute selon ce principe, il semble cependant manquer un but à cette jeune adolescente. Ici, la danse comme le voyage manquent en tant que remparts face à la brutalité quotidienne, à l’inverse de ses précédents films. La réalisatrice décide cette fois de convoquer le fantastique, sous la forme d’un individu nommé « Bird » (Franz Rogowski), qui dialogue avec Bailey et la protège, comme un oiseau de bon augure. Cette dimension animalière qui semble tarauder une partie des cinéastes actuels, permet à Andrea Arnold de déplacer son propos et de lui ajouter une autre facette. Atterri d’on ne sait où, Bird porte en lui-même un objectif, que Bailey prendra à cœur. Portés par une amitié inattendue, Bailey trouve enfin un individu en dehors de son milieu d’origine, qui la perçoit d’un œil nouveau.

Bird - Une fantastique rencontre

Si ce nouveau long-métrage n’atteint pas la force de Fish Tank, il reste servi par des acteurs au meilleur de leur forme, qu’il s’agisse de Barry Keoghan, Franz Rogowski ou encore la jeune héroïne (une découverte), Nykiya Adams. La mise en scène tient sa force d’un mélange de fantastique, de poésie et de réalisme, et la bande sonore est, une nouvelle fois, tout à fait appropriée. Je recommande donc ce film pour ses nombreuses qualités, autant esthétiques que scénaristiques.

Bande-annonce  

Fiche technique

Titre original
Bird
Durée
119 minutes
Année
2024
Pays
Royaume-Uni
Réalisateur
Andrea Arnold
Scénario
Andrea Arnold
Note
8 /10

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Fiche technique

Titre original
Bird
Durée
119 minutes
Année
2024
Pays
Royaume-Uni
Réalisateur
Andrea Arnold
Scénario
Andrea Arnold
Note
8 /10

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