« Come to the forest. »
[Viens dans la forêt.]
Après la mort prématurée de son père James (Charles Aitken), un jeune garçon (Rupert Turnbull) se retrouve seul dans une vaste propriété de campagne avec sa belle-mère Laura (Julia Brown), récemment veuve. Sa belle-mère, qui a du mal à gérer la tâche écrasante de la parentalité, s’éloigne, laissant leur lien fragile en danger d’effondrement. Au milieu de la tension croissante, le garçon commence à entendre des sons inquiétants résonner dans les couloirs. Bientôt, il est hanté par la présence d’une créature grotesque ayant une ressemblance familière et troublante avec son défunt père. Mais alors que les avertissements du garçon sont rejetés comme l’imagination d’un enfant en deuil, l’entité sinistre resserre son emprise sur leurs vies en ruine.
Avec Daddy’s head, Benjamin Barfoot offre un film à l’ambiance intéressante qui offre de bons moments. Mais un film à la fin brouillon qui laisse le spectateur sur sa faim.
Daddy’s Head traite du deuil et de la déconnexion d’une façon rarement montrée. Dans le cas présent, un jeune ado se retrouve seul avec sa récente belle-mère. Ça amène la question suivante : la jeune belle-mère doit-elle prendre l’enfant à sa charge ou laisser l’enfant à quelqu’un d’autre puisqu’il n’est pas le sien?
Alors que cette question reste au centre du récit, le réalisateur place une ambiance sombre dans laquelle l’obscurité prend toute la place, ce qui permet de faire apparaitre la créature dans des zones d’ombres et de ne jamais vraiment la montrer avant la fin. Le film se déroule dans un rythme plutôt lent, plutôt effrayant… un rythme maussade, parfait pour une histoire de deuil.
Comme c’est la norme dans les films d’horreur occidentaux, ce sont principalement les sursauts qui procurent le sentiment de peur chez le spectateur. C’est dommage, car avec l’ambiance inquiétante qui s’installe, le réalisateur aurait pu travailler à créer un sentiment de terreur plus viscéral. Si seulement c’était le pire défaut du film…
Mais il y a deux principaux problèmes avec Daddy’s head. Tout d’abord, il y a un grand manque de logique. Certaines décisions ne font pas vraiment de sens, alors que d’autres sont un peu… trop…
Par exemple, on peut penser au fait que le garçon n’a aucune famille. Sa mère est morte quelques années auparavant, il n’a pas de frères, ou de sœurs, il n’a aucune tentes, grands-tantes, oncles, ou autre personne qui pourrait avoir le moindre intérêt envers lui. Ce n’Est pas impossible, mais disons que c’est un peu poussé. La belle-mère ne veut pas d’enfants, mais elle voulait le père, donc elle acceptait l’enfant. Lors des funérailles, pas une seule fois elle n’a un contact physique avec l’enfant pour le réconforter. Si on ajoute à ça le fait que la maison est au beau milieu de la forêt, on se dit que ça fait beaucoup de trucs improbables qui s’additionnent. On finit par ne pas trop y croire.
On ajoute le grandiose de la baraque et l’atmosphère glaciale qui règne au sein de cette famille et on se dit que ce serait plutôt bien, au final, que ces gens se fassent trucider par une créature effrayante.
Et il y a la fin… Le climax, ou devrais-je dire le coït interrompu? La fin est tellement décevante que tout ce qu’on pouvait tout de même espérer est détruit.
C’est dommage de voir un film qui, a priori, semblait être original et effrayant finir par une grande déception. C’est ce qui arrive lorsqu’on oublie que même dans un film d’horreur, il doit y avoir une logique.
Heureusement, les effets visuels sont bien. On se réjouit des 3 ou 4 bons sursauts qu’on fait pendant le film. À ce niveau, les attentes sont comblées.
Peut-être que la prochaine fois, Barfoot pourrait, au moins, prendre le temps d’expliquer d’où vient le désir de son méchant. Il n’est pas nécessaire de tout expliquer. En fait, c’est mieux de laisser un peu de flou. Mais ici, on ne comprend ni ce qui motive la créature, ni comment elle s’est retrouvée là. Un des deux aurait été pertinent.
Mais ne soyons pas trop déçus. Le mois d’octobre est encore jeune et d’autres films d’horreur devraient nous donner de quoi se faire peur.
Bande-annonce
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