« He’s coming back. »
[Il revient.]
Graham (Christian Willis) est un homme hanté par son passé depuis la mort de son père et l’éloignement de ses deux frères. Jake (Dirk Hunter), le frère du milieu, contacte Graham en lui disant que quelque chose ne va pas du tout : leur plus jeune frère Phillip (Charles Cottier) est possédé par leur père décédé. Graham accepte à contrecœur d’aller voir par lui-même. Une fois les trois frères réunis, ils se rendent vite compte qu’ils ne sont pas préparés aux forces qui s’opposent à eux et apprennent que les péchés de leur passé ne resteront pas cachés. Mais comment vaincre une présence qui vous connaît de fond en comble? Une colère si puissante qu’elle refuse de rester morte?
Avec The demon disorder, Steven Boyle propose un film d’horreur un peu brouillon, mais qui se regarde bien tout de même. Parfois, on peut s’amuser même si les faiblesses sont grandes.
The demon disorder a beaucoup de failles, mais il y a une chose qui est vraiment réussie : l’ambiance. Et dans un film d’horreur, l’ambiance a beaucoup d’importance.
Ainsi, les premières scènes donnent le ton avec une image qui rappelle les films d’épouvante des années 1990. Avec cette image un peu granuleuse et ses plans qui laissent le spectateur imaginer ce qu’il ne voit pas, le réalisateur donne exactement ce qu’il faut au spectateur pour qu’il se questionne sur ce qui se passe à l’écran et où tout ça risque de s’en aller.
Dirk Hunter est particulièrement bon dans ce rôle qui pousse le spectateur à se questionner sur ses intentions. Son personnage inquiétant rend ce film intrigant malgré son scénario par moment trop faible.
Le principal problème de The demon disorder, c’est qu’il y a beaucoup trop de scènes ambigües. Bien que parfois un peu d’ambigüité soit une bonne chose pour créer un peu de confusion chez le spectateur, ici cette confusion n’aide pas l’histoire. Plutôt que de créer de l’incertitude chez le spectateur, elle rend l’histoire dure à suivre. Par moment on ne sait plus trop qui est qui et qu’est-ce qui se passe. Et à trop se creuser la tête, on en vient à décrocher de l’ambiance et on n’a plus aucunement peur.
Par exemple, il y a cette scène au grand potentiel horrifique dans laquelle un personnage en attaque un autre et le mord au point de lui arracher un gros morceau de peau. Alors qu’il aurait été possible de donner un beau haut-le-cœur au spectateur, les choses partent trop rapidement en vrille au point qu’on n’oublie presque la morsure. Une morsure qui aura une grande importance dans la suite des choses. La scène se poursuit pratiquement sans que le personnage ne semble avoir mal.
Il y a d’autres scènes où le côté visuel n’est pas assez exploité. La naissance du démon est un autre exemple d’occasion raté. Ça commence d’une belle façon pour donner au spectateur un moment de forte intensité horrifique, pour ensuite tomber à plat parce que le réalisateur ne montre pas suffisamment ce qui se passe.
Dans un film d’horreur, on peut facilement pardonner les maladresses lorsque des éléments importants donnent les sensations recherchées au spectateur. Par exemple, un scénario faible passera bien si les scènes dégoûtantes sont bien faites. Une intrigue faible passera aussi si les sursauts sont efficaces et donnent des sensations fortes au spectateur.
Malheureusement, ici, les forces entrent en conflit avec les faiblesses. Ainsi, les moments qui pourraient être vraiment dégoûtants sont anéantis par les mouvements de caméra trop violents.
Ce film n’est pas un échec total. Il reste plutôt agréable à regarder. Mais il ne donne pas vraiment ce qu’on recherche lorsqu’on se lance dans un film de ce genre.
Bande-annonce
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