「あんたたちのことを絶対に許さない。」
« Je ne vous le pardonnerai jamais. »
Un mystérieux inconnu s’approche d’un groupe de jeunes amis dans un terrain de jeu endormi d’une petite ville, puis kidnappe et assassine brutalement l’une des filles. Accablée par le chagrin, la mère déséquilibrée de la victime, Asako (Kyoko Koizumi – qu’ a aussi vu dans Amachan), exige que les survivants ébranlés identifient le meurtrier ou fassent face à la pénitence de son choix.
Avec Penance (贖罪), une minisérie de cinq épisodes adaptée du livre de Kanae Minato du même nom, Kiyoshi Kurosawa crée une œuvre poignante sur la perte de l’innocence et le devoir. Une œuvre qui fonctionne bien au Japon, mais qui ne pourrait marcher ailleurs.
Au centre du récit de cette série de 5 épisodes d’une heure, il y à une grande violence. Bien que la violence physique soit présente – surtout hors-champ – à quelques moments, c’est surtout la violence psychologique qui ressort du visionnement. Et pas n’importe laquelle. Une violence qui prend naissance à l’enfance, alors qu’Asako utilise son autorité d’adulte sur les fillettes pour leur faire faire pénitence à cause de la mort de sa fille.
Ce genre de conséquence reste crédible dans une société qui met de l’avant la responsabilité de l’individu envers les autres. Les fillettes se retrouvent ainsi violentées psychologiquement par une femme qui veut retrouver l’assassin de sa fille.
Mais où ça devient vraiment intéressant, c’est qu’il est difficile d’en vouloir à Asako qui veut retrouver celui qui lui a volé sa fillette. Mais en même temps, comment peut-on accepter que des enfants de 10 ans portent un tel fardeau. Je dois mentionner que la majeure partie de la série se déroule 15 ans après le meurtre, alors qu’Asako reprend contact avec les 4 filles devenues adultes.
On voit l’effet qu’a eu cette « pénitence » sur leur développement, alors qu’aucune ne semble vivre une vie saine et heureuse. Bien que le volet psychologique aurait pu être traité un peu plus en profondeur, la série mise principalement sur le suspense qui mènera éventuellement le spectateur à comprendre ce qui s’est réellement passé.
Alors que les 4 actrices adultes qui jouent les fillettes – Sae (Yu Aoi), Maki (Eiko Koike), Akiko (Sakura Ando) et Yuka (Chizuru Ikewaki) – devenues grandes sont excellentes, les acteurs de soutiens sont moins convaincants. Quant à Kyoko Koizumi, sans être mauvaise, il ne s’agit pas de sa plus grande performance. Alors que par moment elle est excellente, à d’autres instants, elle surjoue et perd en crédibilité.
Il faut ajouter que les 5 fillettes sont, elles, très bonnes aussi.
Afin d’ajouter au mystère qui englobe le récit, il y a aussi une histoire de poupées volées. Ces vols se déroulent au même moment que se produit l’assassinat de la petite Emiri. Évidemment, ces vols ne font pas partie de la trame narrative pour rien.
Au départ, ça sert à créer un lien rapide entre les 5 petites filles pour permettre au spectateur de rapidement s’identifier aux personnages. Par la suite, ça deviendra un élément dramatique qui prendra place dans le premier épisode, et qui refera surface au dernier épisode.
Je terminerai en mentionnant que c’est quelque peu dérangeant de voir à quel point il y a un manque de personnages dans les plans. Par exemple, lorsque les filles jouent au ballon dans la cour de l’école, elles sont complètement seules alors que l’école ne semble pas être terminée. Disons que dès le départ, ça laisse un sentiment de facilité s’installer dans la tête du spectateur. Heureusement que l’intrigue reste bien ficelée, ce qui permet de mettre de côté ce genre d’éléments.
Il y a aussi la qualité de l’image qui n’est pas au mieux. On pourrait dire que c’est assez habituel dans les séries télé au Japon, mais comme il s’agit ici d’une minisérie, c’est assez dommage que la qualité visuelle ne soit pas là.
Malgré tout, il s’agit d’une bonne série qui mérite d’être vue. Elle sera disponible sur Mubi dès le 26 juillet.
Bande-annonce
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