« Jesus Christ, does everybody have a gun?!? »
[Criss, est-ce que tout le monde a un gun?!?]
En 1970, dans un arrêt routier de Yuma County, à plus de 100 km de toutes autres stations-services, un groupe de gens se retrouve coincé ensemble dans un restaurant à cause des pompes d’essences vides qui les empêchent de continuer leur chemin. Parmi ces gens, deux hommes dangereux qui tentent de s’échapper dans leur Ford Pinto verte vers le Mexique après avoir volé 250 000$.
Malheureusement pour tous, les nouvelles voyagent vite, même dans ce coin perdu, et plusieurs reconnaîtront la fameuse Ford Pinto verte, mettant ainsi la vie de ces pauvres voyageurs en danger.
Pour son premier film, le réalisateur et scénariste Francis Galluppi nous plonge dans une intrigue qui nous tient en haleine. Dans un paysage isolé et chaud, cette histoire se tient principalement au cœur d’un restaurant où la serveuse Charlotte (Jocelin Donahue) et le vendeur de couteaux (Jim Cunnings), se trouveront à être les principaux otages de deux frères cambrioleurs Beau et Travis (Richard Brake et Nicholas Logan).
Ne pouvant continuer leur route, à cause du retard d’un camion d’essence qui tarde à venir remplir les pompes de la station-service, Charlotte et le vendeur de couteaux devront user de prudence et d’ingéniosité, s’ils veulent se sortir des griffes des deux frères qui leur promettent de leur laisser la vie sauve si personne ne fait « quelque chose de stupide » d’ici l’arrivé du camion d’essence. Les choses se corsent au fur et à mesure que d’autres voyageurs, en quête d’un plein d’essence, affluent dans le restaurant, causant de plus en plus de tension pour Charlotte et le vendeur de couteaux, qui voient le redoutable Beau peaufiner son plan d’évasion.
Même s’il n’y a pas de chevaux et de cowboys, on ne peut s’empêcher de penser à un western face à ce film. Un paysage désertique, la chaleur, des bandits, des héros moralement ambigus et, surtout, des fusils. Beaucoup de fusils! Chaque personnage est bien développé, grâce à des dialogues bien écrits qui savent tantôt nous faire rire, tantôt nous maintenir en tension.
Le magot de 250 000$ sera une source de confrontation constante, testant la moralité de certains personnages, dont la cupidité brouillera leur jugement.
Alors que l’on pourrait espérer une grosse bataille finale pour clore le film, Francis Galluppi va à l’encontre du genre et la finale se verra plus intimiste. Même si elle se termine avec un gros BOUM et qu’on éprouve un plaisir malsain à voir notre anti-héros s’enfoncer toujours plus bas, la fin vient alourdir le rythme de l’histoire et semble rendre le récit plus long que ce qu’il devrait. Si certains se verront lassés par cette finale, d’autres pourront toutefois y voir une manière de se renouveler dans ce genre de film souvent très cliché et sans surprise.
Une mention spéciale à Richard Brake, l’interprète de Beau, qui crève l’écran et vole chaque scène où il se trouve. Malgré une distribution talentueuse et très bien choisie, Richard Brake est celui dont la performance ressort du lot, de par son emprise sur la situation qui se ressent dans presque tous plans du film.
Un bon film, dont l’intrigue saura vous tenir sur le bord de votre siège.
Bande-annonce
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