Ceux qui me suivent savent que je ne suis pas un grand amateur d’animation. Mais, par moment, je me laisse tenter. J’ai donc pris le temps de regarder quelques films aux Sommets du cinéma d’animation 2024.
J’ai ainsi eu envie de vous parler de 2 des films qui y sont présentés. Un premier plutôt mignon qui, avec une touche différente au niveau visuel, traite de façon amusante des relations de couple. Le deuxième est un trip sur l’acide qui décoiffe.
Comment ranimer la flamme après vingt-cinq ans de vie commune? La comédie érotique d’Izabela Plucinska, entièrement réalisée avec de la pâte à modeler, pénètre dans l’intimité d’Alice et Henri, un couple de quinquagénaires usé par la routine.
Avec Sexe pour blasés, Izabela Plucinska touche à un thème un peu tabou. En effet, il est commun qu’après de nombreuses années ensemble, un couple perd un peu cette passion sexuelle qui, souvent, anime le jeune couple. Et pourtant, c’est comme si ça n’existait pas.
Bien que plusieurs films aient été faits sur le sujet, rarement des animations en ont traité. Pour rendre son sujet moins lourd, la réalisatrice utilise une animation qui donne une apparence de pâte à modeler à ses personnages. De plus, le ton s’approche du comique, sans pour autant tomber dans la comédie pure.
Fait plutôt rare en animation, ce court métrage montre une nudité sans gêne, réaliste et décomplexée. Les personnages sont nus de la première seconde, jusqu’à la toute dernière. Cela dit, on est loin d’un film érotique, puisque rien n’y est vraiment excitant. Et c’est là que ce film est bien réussi. Il montre que lorsqu’on se sent forcé d’essayer quelque chose, c’est rarement très excitant.
La réalisatrice mise aussi sur des corps qui ne représentent pas le stéréotype de la soi-disant perfection, mais plutôt des corps plus proches de la réalité d’un grand nombre de personnes dans la cinquantaine. Au final, même si ce film n’est pas excellent, il a le mérite d’être bien fait et de montrer une autre façon de faire les choses.
Sexe pour blasés est présenté aux Sommets du cinéma d’animation, le 11 mai 2024.
Bande-annonce
Un homme cherche une réponse, mais se retrouve dans un cauchemar.
Avec Drizzle in Johnson, Ivan Li propose un nouveau film trash qui décoiffe. En effet, celui que j’aurais envie de nommer le maître de l’animation trash est de retour après son complètement fou Fruit, que j’ai eu la chance de voir lors du dernier festival Spasm. Pour les curieux, je vous le mets à la fin du texte. Notez qu’il faut absolument le voir dans la noirceur, avec le son dans le tapis. Vous ne le regretterez pas. Je vous assure qu’il s’agit d’une expérience que vous n’avez jamais vécue.
Le nouveau film de Li est un mélange des genres qu’on pourrait classer comme satire érotico- comique d’une grande violence. En mélangeant diverses techniques d’animation 3D, l’utilisation de logiciels d’intelligence artificielle et une imagination débridée, le réalisateur offre un film qui risque fortement d’en choquer un grand nombre.
Ce court métrage, qui est aussi le plus long de Li, n’est pas sans rappeler ces films érotiques violents produits au Japon, dans lesquels des créatures tentaculaires violent des jeunes femmes. Mais ici, l’animation 3D est bien différente du 2D japonais, et l’apparence très charnelle de la créature se rapproche beaucoup plus de quelque chose qui pourrait être réel.
Le film passe d’un rythme lent au début à un rythme effréné utilisant l’effet stroboscopique et les éclairages violents pour déstabiliser et absorber le spectateur. L’univers complètement déjanté du film fait que le spectateur se déconnecte totalement de la réalité le temps du film.
Pour ceux qui ont vu les autres films de Li, on peut y reconnaître son style propre, allant jusqu’aux sourires effrayants de ses personnages « humains ». Et comme dans Fruit, les séquences de sexe brutal en effrayeront plusieurs.
Mais pour quiconque et à la recherche de quelque chose de différent, de déstabilisant, de puissant, Drizzle in Johnson est un baume sur un univers cinématographique souvent trop homogène.
Drizzle in Johnson est présenté aux Sommets du cinéma d’animation, les 8 et 11 mai 2024.
Fruit
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