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[Sommets du cinéma d’animation] Grand angle 1 | Focus ONF  — Regards d’ici et d’ailleurs

Bon début de Mai

Du 6 au 11 mai, la cinémathèque se dédie au cinéma d’animation. Cet évènement qui existe depuis 2002 rassemble à Montréal les amateurs de films d’animation en tout genre histoire de se mettre au parfum des artistes qui tapissent cette scène encore trop méconnue, mais surtout sous-estimée de ses pairs et du public. 

C’est l’occasion idéale pour constater que les films animés à la main c’est bien plus que d’écouter les petits bonshommes (ce qu’on me disait souvent quand, lorsque jeune, je me réveillais à 6h du matin). Les gens qui s’adonnent à cet art font preuve d’un dévouement et d’une expertise qui se perd peu à peu dans un monde qui s’évertue de moins en moins à maîtriser un art. 

Telles de vieilles techniques de Kung Fu, celle de manier le crayon et le pinceau s’oublie au fil du temps. Pourquoi faire avec nos mains et notre cœur, ce que l’on peut faire avec deux pouces et une paire de fesses? Eh bien, peut-être que ces artistes visuels sauront remettre les pendules à l’heure en la matière. 

Unblending — Je pense, donc je ne dors pas

*Ce film a été produit dans le cadre de la 14e édition de Hothouse, stage de formation offert aux cinéastes de la relève.

Un enfant est dans son lit incapable de dormir alors que ses pensées l’envahissent.

Unblending

Les courts métrages sont toujours intéressants à regarder. Ils sont un peu comme des chips pour les yeux; difficile de se lasser à la première bouchée, à moins de ne vraiment pas aimer la saveur du sac qu’on vient d’ouvrir (avouons-le c’est toujours le risque quand on prend des croustilles à une nouvelle saveur). En cela, ce genre de production permet de contempler une œuvre complète en peu de temps sans pour autant tomber dans le non-sens des danses Tik-Tok. Je suis toujours fasciné de constater que l’on arrive encore à raconter des histoires — avec un milieu, un début et une fin — en moins de 100 secondes.

À travers son film Unblending Michelle Ku explore l’angoisse nocturne et l’insomnie en peu de mots, mais en une multitude de couleurs. Les images sont vaporeuses et vibrantes rappelant les scènes d’un rêve tout en gardant l’aspect de cette naïveté propre à l’enfance. La finale, quant à elle, est claire et facile à comprendre, et ce, malgré la qualité très interprétative des dernières images. C’est, après tout, cette sensation d’avoir été imaginé par un enfant — ou du moins par quelqu’un qui en a encore le cœur — à la fois émerveillé et tourmenté par le monde qui l’entoure. 

Au moment où se mit à défiler le générique de fin, j’eus le sentiment que nous ne sommes pas si différents après tout. Qui ne s’est jamais retrouvé à genoux dans son lit; à supplier le sommeil de venir bercer ses pensées et calmer son mental? Si tel est aussi le cas pour Michelle Ku, on voit comment elle sait que l’expression artistique permet à l’esprit de se détendre, même si personne n’est à l’abri d’une insomnie récidiviste. C’est le message que j’aimerais vous laisser; que l’art peut toujours nous aider dans les moments difficiles, car elle nous permet de s’exprimer, de confronter ses démons et de transformer le charbon de notre âme en un combustible puissant.

Unblending est présenté aux Sommets du cinéma d’animation, les 7, 9 et 10 mai 2024.

Extrait  

Fiche technique

Titre original : Unblending
Durée : 1 minute 38 secondes
Année : 2024
Pays : Canada
Réalisation : Michelle Ku
Scénario : Michelle Ku
Note : 7.5/10

Que le soleil jamais ne voie briller tes larmes — Tout n’est que poussière dans les yeux

À travers les dessins qu’elle fait, une dame âgée raconte comment elle imagine sa vie avec son fils décédé.

Qu’est-ce que vieillir? Qu’est-ce que le deuil, la perte ou la mort? En quoi trouvons-nous de l’espoir, de la force et surtout le courage d’avancer encore? Natalie Baird et Toby Gillies ont sûrement eu les mêmes réflexions lors de la réalisation de leur film Que le soleil jamais ne voie briller tes larmes . Un court métrage unique combinant imaginaire et réalité à travers l’art de Edith Almadi ainsi que de scènes nous la montrant contemplative. Le tout est lié en un bloc par une narration de madame Almadi avec des mots d’une simplicité désarçonnante tant elle va droit à l’âme (enfin, pour ma part).

Dont Let The Sun - Une interprétation partagée des dessins dEdith quont animée les réalisateurs
Une interprétation partagée des dessins d’Edith qu’ont animée les réalisateurs

Le film offre à son public un accès sur une myriade d’émotions tant complexes qu’elles sont aisées à saisir. Les sensations vont d’une sensation de Joe Dassin et de ses mélancolies, jusqu’au calme douillet du clair de Lune de Claude Debussy, en passant par les tons joyeux et oniriques de Spoutnik de Daniel Bélanger; et tout ça, sans aucune musique.

Je ne m’attendais pas à être bouleversé; surtout pas avec autant de force. Je me posai alors la question à savoir s’il y avait une note subjective plus aiguë qu’à l’habitude dans ma réaction. Cependant, je questionnai aussi le fait que cette réalité subjective est sans doute partagée de manière objective entre nous; c’est-à-dire, que rare est cet être humain qui n’a jamais voulu refaire le monde pour ne pas avoir à souffrir du deuil. Tant qu’à parler d’animation, mes derniers mots m’évoquent l’histoire de Spider-man: Into the Spider-Verse.

Que le soleil jamais ne voie briller tes larmes est présenté aux Sommets du cinéma d’animation, les 7 et 9 mai 2024.

Extrait  

Titre original : Que le soleil jamais ne voie briller tes larmes
Durée : 7 minutes 5 secondes
Année : 2024
Pays : Canada
Réalisation : Toby Gillies et Natalie Baird
Scénario : Toby Gillies et Natalie Baird
Note : 8/10

Première partie terminée

C’est avec une bonne première impression que démarre le Sommet du Cinéma d’Animation Grand Angle. Faire grand avec peu ce n’est pas seulement le modus operandi pour faire un court métrage; c’est également ce qui sert comme fondement à l’artiste. Comme je l’ai déjà dit; il vaut mieux savoir transformer le plomb en or, plutôt que d’essayer de transformer l’or en quelque chose de moindre.

À mon avis, c’est exactement cela que nous offre ce premier volet; une réflexion sur notre unicité et la marque que nous laissons derrière nous. Comment allons-nous investir le temps qui nous est imparti et qu’est-ce qui nous lie aux autres et eux à nous. Une notion qui, je suppose, importe plus que nos différences. 

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