Collection Radu Jude - Mubi - Une

Rules don’t apply : Shorts by Radu Jude | Mubi

Avec l’arrivée de Do not expect too much from the end of the world, plus récent long métrage de Radu Jude, sur Mubi, la plateforme propose 5 courts métrages du maître de l’ironie. 

Je profite donc de cette occasion pour me plonger dans l’univers du réalisateur roumain. 

The tube with a hat (Lampa cu căciulă), 2007 | 23 minutes

The tube with a hat

Très tôt le matin, Marian, un garçon de 7 ans originaire d’un petit village roumain, réveille son père et le persuade d’aller en ville réparer leur vieux téléviseur. Le père et le fils commencent à y transporter le téléviseur, en espérant trouver Bichescu, un spécialiste, qui réglera leur problème.

Avec The tube with a hat, Jude présente un film plutôt classique, mettant en scène une famille pauvre, dans une Roumanie triste et déprimante. 

On peut voir, avec ce premier court métrage, qu’il place déjà sa propre façon de montrer ses histoires, ses personnages. Peu de personnages, qui partent d’un point pour aller à un autre, pour finalement un peu tourner en rond… Des personnages vivant dans une Roumanie terne et déprimante, où l’ironie et le ridicule des situations prennent une large part du récit.

Loin d’être son meilleur film, The tube with a hat demeure une œuvre intéressante pour comprendre le parcours du réalisateur.

Shadow of a cloud (O umbra de nor), 2013 | 30 minutes

SHADOW OF A CLOUD

Par une journée torride à Bucarest, le prêtre Florin Florescu arrive dans une maison tranquille pour administrer les derniers rites à une femme mourante. Mais tout le monde n’est pas content du visiteur et de son rituel chrétien.

Shadow of a cloud est exactement ce que j’espérais en me lançant dans le visionnement de cette collection de courts métrages de Radu Jude. Il s’agit donc d’un film lent, où le rire provient des situations légèrement grotesques et de l’ironie mise en place par le réalisateur. 

Une légère connaissance des rites chrétiens et de la culture roumaine peut aider le spectateur à mieux comprendre les situations cocasses, mais ce n’est pas absolument nécessaire. Le réalisateur joue sur les croyances, mais aussi sur l’espace physique dans lequel se retrouvent ses personnages. 

Le résultat est un film lent, mais vraiment amusant. Un court métrage qui s’attaque à l’hypocrisie qui entoure les rites religieux et la mort. À voir!

The Marshal’s two executions (Cele două execuţii ale mareşalului), 2018 | 10 minutes

THE MARSHAL'S TWO EXECUTIONS

Deux visions différentes de l’exécution du dictateur roumain Ion Antonescu s’affrontent. D’un côté se trouvent des images muettes enregistrées en 1946 par le caméraman Ovidiu Gologan, et de l’autre des scènes d’un film biographique tourné cinq décennies plus tard par le réalisateur Sergiu Nicolaescu.

Je ne sais pas trop quoi dire ici, sauf que c’est vraiment dérangeant de regarder une vraie exécution, même si celle-ci a été filmée il y a plus de 60 ans. Disons que ce film permet de remettre en perspective la notion de peine de mort…

Plastic semiotic, 2021 | 22 minutes

PLASTIC SEMIOTIC

La vie des êtres humains, vue de la naissance à la vieillesse. Pourtant, cette vie généralisée est représentée par les jouets des enfants. Des poupées Barbie, des dinosaures jouets et des modèles réduits de voitures sont assemblés pour recréer les incontournables de la vie, notamment les vacances, les embouteillages et la mort.

Avec Plastic Semiotic, Radu Jude offre un film qui, de base, est tout simple, mais qui est d’une originalité incroyable. En utilisant des jouets, avec des plans fixes qui ne servent qu’à observer, le réalisateur réussit à faire rire, à émouvoir et à faire réfléchir. 

Il est très intéressant de voir que pour faire un bon court métrage, tout ce dont on a besoin, c’est une bonne idée et de l’imagination. Le réalisateur utilise simplement de vieux jouets pour reproduire des scènes de la vie. 

Le film commence assez fort, avec une reproduction d’une femme enceinte, suivie d’un accouchement. Il faut avouer que c’est quelque peu perturbant de voir Barbie, les jambes bien ouvertes, en train de donner naissance à un bébé. 

Ainsi se poursuit le film, avec des plans parfois drôles, parfois inquiétants, par moment carrément effrayants. Des séquences de morts violentes sont aussi intégrées afin de montrer toutes les possibilités que la vie peut offrir. 

Vraiment un film qui mériterait une grande visibilité.

Caricaturana, 2021 | 9 minutes

CARICATURANA

Inspiré par une idée du réalisateur soviétique Sergei Eisenstein, le réalisateur Radu Jude feuillette silencieusement des lithographies satiriques de l’artiste français du XIXe siècle Honoré-Victorin Daumier. Bientôt, les textes originaux des caricatures sont lus. Enfin, les caricatures servent de commentaire à l’actualité.

Malheureusement, je n’ai pas pu voir celui-ci. Mais il sera aussi disponible dans la collection offerte par Mubi.

***

Pour les curieux, Mubi propose aussi les deux longs métrages de Jude, Do not expect too much from the end of the world et Mauvaise baise ou porno barjo. Ça en vaut la peine, je vous l’assure. 

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