Ça y est, le Centre culturel Italien du Québec (Centro Culturale Italiano del Quebec) renait de ses cendres, tel un phénix. C’est vendredi dernier, le 12 avril 2024, qu’avait lieu le lancement de cette nouvelle mouture du centre culturel qui avait de belles réalisations à son arc avant sa fermeture il y a quelques années.
C’est de par une invitation d’Anna Colarusso, Connie Guzzo, Francesca Lo Dico et Francesco Esposito que j’ai donc eu le plaisir d’assister au premier événement du Centre culturel italien du Québec.
C’est donc avec grand plaisir que j’ai effectué un retour dans les événements italiens de Montréal. C’est à la Cinémathèque québécoise que se déroulait Cine-courts à l’italienne, soirée lors de laquelle étaient projetés 5 courts métrages de grande qualité.
L’événement est organisé en partenariat avec the Italian Contemporary Film Festival – ICFF, Vision méditerranéenne et le Ciné-Parc Dante et en collaboration avec Guernica Editions et le Com.It.Es.
Les films, réalisés par des cinéastes italien.ne.s et italo-québécois, ont été sélectionnés en collaboration avec le Festival international du court métrage Accordi@Disaccordi de Naples.
« Avec d’autres personnes passionnées et motivées, nous voulons relancer le Centro culturale italiano del Quebec, un organisme historique de notre communauté qui a pour mandat la promotion de la culture italienne. »
Francesco Esposito
La soirée a donc commencé par un cocktail au bistro de la Cinémathèque québécoise, où des petites bouchées et du vin étaient servis, et où quelques artistes proposaient de regarder leurs œuvres et celles de collègues. Mais c’est la suite qui m’a particulièrement plu.
Céleste, 80 ans, seule après la mort de son mari, aimerait danser au festival de la petite ville où elle habite. La visite inattendue de la sœur qu’elle n’avait pas vue depuis des années sera l’occasion d’une nouvelle rencontre qui lui révélera une vie secrète gardée cachée depuis de nombreuses années.
L’ultima festa amène le spectateur entre rire et drame, au cœur d’une relation familiale. Le réalisateur joue avec les valeurs traditionnelles italiennes et la modernité pour montrer comment, parfois, les gens peuvent vivre en retrait simplement par peur de la réaction de leurs proches.
Vittoria est une jeune fille exubérante de treize ans qui vit dans la province de Naples et qui rêve de devenir influenceuse. Le jour de son anniversaire, son père Fabrizio, lui offre un ticket pour défiler sur le tapis rouge de Venise. Elle entame une préparation bizarre : des vêtements composés de coupures de journaux, la recherche de la bonne tenue pour obtenir le « blue check » et de très nombreuses stories sur les réseaux sociaux! Mais le jour du tapis rouge tant convoité, quelque chose d’étrange s’est produit.
Avec cette comédie, la réalisatrice italienne utilise le rire pour montrer la tristesse de la réalité de ces jeunes qui rêvent de devenir influenceurs, comme on rêvait avant d’être une vedette de film ou de la musique. Malgré que certains moments sont surjoués, la finale du film est tellement réussie qu’on pardonne les quelques faiblesses de ce court métrage.
La veille du départ de son frère aîné pour l’université, Massimo découvre un secret qui pourrait changer à jamais leur famille.
Avec Nés un dimanche matin, Thierry Sorlini traite d’un sujet rarement montré dans le cinéma italien (notons qu’il est Québécois d’origine italienne) : l’homosexualité entre hommes. En gardant les choses simples, un seul lieu et seulement 4 acteurs, le réalisateur de Québec montre le stress que peut causer à une personne le fait d’être homosexuel dans une famille italienne traditionnelle.
En jouant avec le mystère et le drame, Thierry Sorlini am`ne le spectateur dans une histoire poignante qui offre une finale très réussit permettant aux spectateurs de réfléchir aux enjeux familiaux en lien avec les personnes des communautés LGBTQ.
Massimo est propriétaire d’une station balnéaire où il vit avec sa femme et ses deux filles. Tout a changé depuis qu’il a découvert qu’il était atteint de la maladie de Parkinson : ses journées se succèdent dans une apparente inutilité. La rencontre avec un garçon africain lui donnera l’occasion de réagir à la douleur, de la mettre de côté, de comprendre qu’il est encore capable de prendre soin de son prochain. Car plus encore que la maladie, la peur est le véritable ennemi à combattre.
Film très touchant qui touche à deux sujets délicats : la maladie, et les migrants.
La réalisation de ce court métrage est très intéressante. Tout d’abord, le réalisateur mise sur la lenteur. Après tout, la réalité pour une personne souffrant d’Alzheimer se déroule un peu au ralenti, puisque chaque mouvement peut devenir un défi en soi. J’en profite pour souligner la performance de Nando Paone, l’acteur principal.
Oscar est un homme tiraillé entre ses ambitions politiques et son désir de paternité. Deux objectifs apparemment lointains et inconciliables pour lesquels il semble vraiment prêt à tout.
Un autre bon film qui mélange politique et famille. Parce que, que serait le cinéma italien s’il ne traitait pas de la famille? 😉
Le film de Lucia Bulgheroni reste dans un format plus classique du drame avec des surprises et des dialogues frappants. C’est aussi un court qui plaira à un large public, puisqu’il offre une histoire à laquelle on peut facilement s’identifier et des personnages colorés. Sans oublier la chicane de couple, qui est toujours amusante à regarder.
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Au final, ce fut une belle soirée qu’a offerte Le Centre culturel Italien du Québec pour son grand retour. J’ai déjà hâte de voir la suite des choses.
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