« We’re gonna need more body bags. »
[On aura besoin de plus de sacs mortuaires.]
Lorsque la police fait une descente dans une maison à El Paso, elle la trouve pleine de Latinos morts et un seul survivant. Surnommé « Le Voyageur » (Efren Ramirez), il est conduit au commissariat de police pour y être interrogé. Là, il raconte les horreurs de sa vie, faisant la chronique de portails menant vers d’autres mondes, d’êtres mythiques, de démons et de morts-vivants; il parle de légendes d’Amérique latine.
Avec Satanic Hispanics, Alejandro Brugues, Demian Rugna, Eduardo Sánchez, Gigi Saul Guerrero et Mike Mendez proposent une Anthologie d’horreur qui fait passer le spectateur par toutes les gammes d’émotions.
Les mythes et légendes d’Amérique latine regorgent d’histoires parfaites pour le cinéma d’horreur. Et c’est de ces légendes que se sont inspirées les réalisateurs de Satanic hispanics pour créer ce film d’anthologie.
Ainsi le film est divisé en 5 histoires – ou chapitres — toutes reliées par celle du Voyageur. Petit truc plutôt amusant, le Voyageur laisse entendre que ce sont toujours les « gringos » qui mettent les latinos en danger parce qu’ils ne croient pas. Un peu comme une façon de dire que les mythes et légendes d’Amérique latine ne sont pas connus des Américains et que ce sont toujours ces mêmes Américains qui finissent toujours par mettre les hispanophones en danger. Comme quoi même un film d’horreur peut cacher un petit volet politique…
Contrairement à ce qu’on voit généralement dans les films d’anthologie, le fil (l’histoire qui les relient toutes) conducteur est clairement défini. Le Voyageur est là pour raconter toutes ces histoires qui mèneront éventuellement à une compréhension de sa raison d’être plutôt qu’à une finale dans laquelle toutes les histoires se croisent. Il n’y a donc aucun doute quant à savoir qui sera dans la fameuse séquence finale.
Les cinq séquences, réalisées par 5 réalisateurs différents sont trop inégales pour que le résultat final soit gagnant. Alors que la première séquence est effrayante, d’autres sont simplement drôles et d’autres carrément ennuyantes.
Heureusement, le chapitre 1, The traveler, est de loin le plus excitant à suivre, surtout qu’il se poursuit entre chaque autre partie. Il y a le chapitre 5 qui mélange plutôt bien l’humour et l’action afin de garder le spectateur en selle et de le préparer à la finale. Le chapitre 2, También lo vi est plutôt réussi, avec de beaux moments intrigants. Le réalisateur utilise une certaine forme de minimalisme pour rendre son film captivant. Sans être réellement effrayant, il amène quelques sursauts et une ambiance très réussie. C’est aussi la seule séquence qui se déroule principalement en espagnol, ce qui est plutôt agréable dans un film mettant en vedette des réalisateurs latinos.
Ce sont les histoires du milieu du film qui sont ennuyantes et plutôt ratées. Le chapitre 3, El vampiro, est trop ridicule pour être efficace. On a l’impression d’être dans une comédie d’horreur, ce qui détruit complètement l’ambiance que les deux premières parties avaient mise en place. Quant au chapitre 4, Nahuales, il est simplement raté. Les acteurs ne sont pas crédibles, l’histoire manque de punch et les effets visuels ne donnent pas l’impression qu’on attendrait. Ce chapitre était assez mauvais pour que je décroche. Heureusement que j’avais une critique à écrire et qu’il était impensable que je ne termine pas le film.
Au final, Satanic hispanics permet à un groupe de réalisateurs d’origine latine de mettre en valeur leur façon de raconter des histoires d’horreur. Et même si deux des 5 chapitres sont franchement mauvais, le résultat reste tout de même satisfaisant.
Clairement, il s’agit d’une belle occasion, pour ceux qui ne les connaissent pas, de découvrir certains bons réalisateurs d’Amérique latine, dont Mike Mendez (The Traveler), Demian Rugna (También lo vi) et Alejandro Brugues (The Hammer of Zanzibar).
Ma déception? Le film d’Eduardo Sanchez.
Bande-annonce
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