Cette année, Plein(s) Écran(s) propose une section famille. Mes critiques en herbe et moi ne pouvions rater cette occasion.
On vous présente donc les 5 films de cette section qui sera présentée le 21 janvier. Mais avant de vous offrir mes textes, je vous offre la vidéo de mes petits critiques en herbe.
Un jour, sorti de nulle part, un énorme rocher fait son apparition au milieu du petit village tranquille où vit Luce. Les villageois ne peuvent même plus ouvrir la porte de leur maison.
Voici une histoire toute simple qui, encore une fois, montre que l’acceptation des gens différents peut amener à de belles rencontres.
Avec des dessins rappelant les animations carrées de Minecraft, Britt Raes crée un film avec peu de dialogues, simple à comprendre, et agréable à regarder. Au centre, il y a non seulement l’acceptation de l’autre, mais les enjeux de différences. Les villageois sont petits et tous pareils, alors que la roche est énorme et peu délicate. Elle se retrouve au centre du petit village sans avoir vraiment voulu y être, mais elle cause tout de même tout un émoi.
Ce court métrage montre bien, aussi, que c’est généralement la peur de l’autre qui nous rend intolérant, alors que ces autres, on souvent les mêmes peurs que nous.
Le résultat est donc un magnifique film à faire voir à vos petits et moins petits. 🙂
Pour Harvey, ce printemps sera le plus marquant de sa vie, car c’est la saison où son père disparaîtra.
Toujours d’actualité, impressionniste et lumineux, HARVEY, un court métrage adapté de la bande dessinée du même nom (écrite par Hervé Bouchard et illustrée par Janice Nadeau), offre un aperçu poétique du voyage imaginaire d’un enfant à travers le deuil et de ses mécanismes de survie suite à la perte d’un parent.
Dans ce court métrage printanier, l’illustratrice adopte une technique d’animation mixte, commençant avec le crayon et incorporant du collage, avant de finir avec du fusain. Cette dernière étape produit un effet intentionnel de « salissure », capturant efficacement l’essence d’un printemps québécois typique — où la neige fondue prend souvent une teinte grise et sale. C’est une perfection imparfaite.
Raconté d’une voix enfantine de la bouche de Harvey lui-même, le film présente l’histoire du point de vue d’un enfant. Harvey relate ses expériences d’une manière dont seul un enfant peut le faire, donnant la voix aux autres personnages lorsqu’ils parlent. Cette approche astucieuse donne vie à l’histoire adaptée et permet au personnage de dire : « Untel a dit… »
La fraîcheur du texte et l’animation douce de Janice Nadeau dépeignent la confusion et les peurs de l’enfance avec la clarté que seuls les plus jeunes possèdent lors des moments cruciaux de la vie. Avec l’innocence d’un enfant, Harvey nous parle du printemps où son monde a été bouleversé.
Même après de multiples visionnages, ce film reste tout aussi captivant.
Dans l’espoir de redonner le sourire à leur reine, les renards descendent chaque nuit dans la ville et fouillent les poubelles des humains, à la recherche de toutes les lettres d’amour qui n’ont jamais été envoyées.
Que serait un film pour enfants sans une petite morale à la fin? Dans le cas présent, la leçon est assez simple : à quoi bon avoir du pouvoir si l’on est tout seul? En utilisant des renards pour transmettre ce message, Rosset présente un film simple dont la narration ressemble à celle d’un livre pour enfants.
Le film vise à enseigner aux jeunes spectateurs que le pouvoir n’a pas de sens s’il n’y a personne avec qui le partager. Il utilise d’adorables créatures à fourrure pour donner vie à cette importante leçon, la rendant accessible et relatable pour les enfants. L’histoire se déroule d’une manière qui captive les jeunes esprits, un peu comme si l’on tournait les pages d’un livre d’histoire. Rosset tisse habilement une belle histoire que les enfants ne manqueront pas d’apprécier, tout en leur inculquant des valeurs et des leçons de vie précieuses. Grâce aux personnages charmants et à la narration enchanteresse, les enfants peuvent comprendre l’importance de la camaraderie et de l’empathie, ainsi que la notion que le véritable pouvoir réside dans le partage et l’attention portée aux autres. La simplicité et la chaleur de ce film en font un choix idéal pour le jeune public, car il est à la fois divertissant et porteur de sagesse.
Alfred a dû fuir son pays à cause de la guerre. Sans logement, il erre, de refus en refus. Un jour il rencontre Sonia, qui lui propose un café.
Ce film animé, dessiné au crayon, est tout à fait mignon. Les réalisateurs mettent en scène des oiseaux à titre de métaphore. Cette histoire montre non seulement comment l’ouverture peut mener à de belles amitiés, mais aussi à quel point les êtres vivants peuvent être fermés à s’ouvrir aux inconnus.
Le pauvre Alfred se fait chasser plusieurs fois avant qu’une personne ne daigne lui donner une chance.
Ce film sans dialogue est accessible pour tous les âges tout en étant agréable pour les adultes. Les personnages sont originaux tout en étant bien représentatifs d’une certaine réalité. Le principe des différences parmi les êtres d’une même espèce ne vous sonnerait pas une cloche, par hasard?
Lili (Mia Garnier), jeune fille dégourdie de 10 ans, s’est toujours baignée torse nu. Lorsque ses parents lui imposent le haut de bikini pour une sortie aux glissades d’eau, elle se révolte : pourquoi cacherait-elle son torse plat alors que ses amis, tous des garçons, n’ont pas à le faire?
Le sujet de l’égalité entre hommes et femmes est souvent abordé. Cependant, quand il s’agit de parler du droit de ne pas couvrir son torse, une barrière se dresse. Le film de Justine Gauthier est non seulement d’actualité, mais aussi pertinent que nécessaire.
Puisque des fillettes ont déjà été expulsées de la piscine parce qu’elles ne portaient pas de haut de mayo, on peut considérer le film de Justine Gauthier comme une prise de position forte sur une question qui doit être traitée dans la société. La réalisatrice a pris un risque important en choisissant une jeune fille de 11 ans pour le rôle principal, risquant ainsi la visibilité de son film. Soyons honnêtes, dans notre société très conservatrice, montrer le torse nu d’une fille de 11 ans est un gros risque lorsqu’il s’agit de nudité. Le message derrière ça est peut-être que malgré qu’on dit que ce sont les seins qui posent problème (lorsqu’on les voit en public), ce serait là un grand mensonge. Si on cache également le torse des petites filles, on ne peut pas dire qu’il est obscène de montrer ses seins en public. Ne serait-ce pas plutôt une forme de répression envers les femmes? La question se pose.
J’aimerais également souligner que dans ce film, une belle discussion a lieu entre les enfants et les parents pour faire avancer le débat. Espérons maintenant que ce genre de film sera vu et qu’il fera progresser les choses. En tout cas, mes garçons trouvent ça stupide d’empêcher une fille de se vêtir comme elle en a envie, puisque les garçons, eux, peuvent faire ce qu’ils veulent.
Notez que À mort le bikini! Est aussi présenté en compétition officielle. Allez le voir en salles, au moins Facebook ne pourra pas le censurer. 😉
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