Alors que la première journée de Plein(s) Écran(s) bat son plein, de mon côté je me penche sur le jour 2, qui commencera dans quelques heures.
Aujourd’hui encore, ce sont 4 films québécois qui sont présentés, dont 3 en compétition. Le quatrième étant de la section Impression(s).
Serez-vous étonnés si je vous dis qu’il y a eu du bon stock? J’attire votre attention, entre autres, sur Soup is goog food de la section Impression(s). Je vous présente donc les films au programme en ce 18 janvier 2024.
Mamita retourne au Pérou pour le mariage de sa fille. Elle doit vite retourner travailler à Montréal et continuer de pourvoir aux besoins de ceux qu’elle aime.
Avec Mamita, Luis Molinié offre un film sur la dure réalité de milliers d’immigrants vivant au Québec et au Canada.
Vivant à Montréal depuis des années, seule et exilée, Mamita décide de retourner au Pérou, dans son bidonville de Laderas de Chillón. Elle réussit à se libérer une courte semaine pour assister au mariage de sa fille, Mari. Son retour s’explique par la même raison qui l’avait poussée à quitter son pays d’origine : prendre soin des siens. Elle distribue des jouets et des fournitures scolaires aux enfants de son village qui en ont besoin, et elle partage avec sa famille et sa communauté l’argent durement gagné au Québec. Le réalisateur montre ces échanges de façon simple et ordinaire, et sans insister. Comme c’est souvent le cas pour ces gens, ces dons vont de soi et ne sont pas à regarder avec emphase.
Une fois au Pérou, Mamita travaille sans relâche, aux côtés des femmes de son village, consacrant des journées entières à préparer les noces. Malheureusement, les célébrations sont de courte durée. Elle est frappée par la réalité impitoyable qui lui rappelle qu’elle devra bientôt quitter Laderas et sa fille bien-aimée pour retourner au travail, continuant ainsi de subvenir aux besoins de ceux qu’elle chérit. Les efforts perpétuels, le dévouement inlassable et le sacrifice de son exil lui pèsent terriblement. Mais jamais elle ne le montre à sa famille et surtout à sa fille.
Nous voici donc avec un court métrage qui explore le don de soi, l’abnégation et le refoulement constant et lourd des peines, de la douleur et de la fatigue que ce sacrifice éprouve chez une femme immigrante. Il dépeint la lutte quotidienne de Mamita pour concilier sa responsabilité envers sa famille avec le fardeau constant de son exil et les difficultés auxquelles elle est confrontée dans un environnement étranger. Ce court métrage met en lumière la force, la résilience et le courage dont elle fait preuve, inspirant ainsi les spectateurs à apprécier les sacrifices souvent méconnus des immigrants et à reconnaître leur contribution précieuse à la société.
Luttant pour gagner leur vie dans les marchés d’Abidjan, un groupe de jeunes délinquants tente de trouver de nouveaux moyens d’assurer sa subsistance.
Avec Element, Niava représente une fois de plus la délinquance dans un groupe de jeunes hommes paumés. Cette fois-ci, il y mélange quelques éléments mystiques de la culture ivoirienne. C’est , d’ailleurs, ces éléments qui affaiblissent le film.
La trame narrative est solide et le scénario aussi, jusqu’au moment où le réalisateur amène cette cérémonie lors de laquelle un des personnages fera un genre de pacte avec le diable afin que le groupe devienne riche. Ce qui semble marcher. Puis le film se termine sur un autre élément magique qui laisse froid.
C’est dommage, car la façon par laquelle Niava dépeint ce milieu difficile est excellente. Mais on reste sur notre faim…
Portait exploratoire de Jean-Claude Lauzon, le mouton noir du cinéma québécois, à travers le parcours psychanalytique d’une relation entre père et fils.
Marie-Josée Saint-Pierre rappelle, avec La théorie Lauzon, l’importance de Jean-Claude Lauzon pour notre cinéma national. Je dois admettre que Léolo est probablement mon film québécois préféré de tous les temps.
Ce documentaire de Saint-Pierre présente Lauzon comme quelqu’un qui n’avait pas peur de dire à voix haute ce que beaucoup pensaient tout bas. Les choix visuels dans La théorie Lauzon ne sont pas arbitraires; ils reflètent la volonté de Lauzon de sortir des normes conventionnelles. Saint-Pierre mélange habilement des images d’archives, des photographies d’archives et des dessins pour raconter cette histoire.
Au final, le résultat est stupéfiant, captivant et informatif. Quiconque s’intéresse à notre cinéma local devrait connaître Lauzon. Je suis convaincu que ce documentaire éveillera la curiosité de ceux qui ne connaissent pas encore son travail et offrira un grand plaisir à ceux qui le connaissent déjà.
Le monde de Francis s’écroule suite à l’annonce qu’il ne dispose que de cinq minutes pour quitter son appartement et récupérer ces effets personnels.
Alexandre Thériault frappe un grand coup avec Soup is good food. En ces temps de difficultés financières pour beaucoup, de rénoviction et de dépression, ce genre de film est utile. Si ce n’était de la musique trop agressive du générique de fin, on aurait presque un film parfait.
Le réalisateur raconte le présent de Francis en utilisant une image figée, en noir et blanc. Un peu comme une succession de photos qui nous montre l’histoire qui est narrée par le personnage principal. Par moment, nous avons droit à des images en mouvement qui représentent une pensée ou le passé du personnage.
Cette histoire triste et brutale montre de façon étonnante comment une personne bien entourée finit par se retrouver à la rue. Le résultat est un film social qui ne laisse pas indifférent et qui pourrait certainement permettre de changer la mentalité de ceux qui jugent un peu facilement les itinérants.
© 2023 Le petit septième