« Ce n’est pas seulement une berceuse. C’est… une prophétie… un présage. »
En proie aux ténèbres dans son cœur, María José (Macarena Gómez) est prête à affronter la fin de sa vie lorsqu’elle reçoit la visite d’une étrange jeune fille. Alors que les habitants de son village commencent à subir des morts horribles, María José est accusée d’avoir invoqué un mal qui est murmuré comme une légende locale depuis des générations. Elle doit affronter son propre passé ou risquer de réaliser une prophétie qui entraînerait la fin du monde.
Avec Everyone will burn (Y Todos Arderán), David Hebrero propose un film qui, à défaut d’être particulièrement original, est cool et fait place à une finale plutôt jouissive.
Everyone will burn est un peu difficile à classer. On aurait tendance à dire qu’il s’agit d’un film d’horreur. Mais il ne fait pas vraiment peur et n’est pas vraiment dégoutant. Vous me direz qu’un film d’horreur qui ne remplit aucun de ces 2 rôles ne vaut probablement pas la peine. Normalement, je dirais oui. Mais le long métrage de David Hebrero mérite de s’y attarder.
La rencontre entre les deux personnages principaux – deux rôles féminins – donne un beau moment de cinéma. Quoi de mieux qu’une femme sur le point de se suicider et une fillette possédant des pouvoirs psioniques qui veut la sauver pour intriguer le spectateur?
D’ailleurs, la scène d’ouverture est un des moments forts de cette œuvre, puisqu’elle se termine par une belle combustion spontanée. Bon… pas si spontanée que ça, mais quand même.
Un certain malaise reste, lorsqu’on regarde ce film espagnol. Je ne crois pas que certains détails passeraient ici. Par exemple, l’intrigue tourne autour du mythe voulant que les enfants nains soient des créatures du diable. Des démons qui seraient sur terre pour semer le chaos et ouvrir la voie au diable. Tout comme les enfants ayant un retard mental.
Hebrero n’utilise pas un de ces enfants, mais bien un de chaque. Et ce qui est le plus choquant, c’est que la fillette est effectivement une envoyée du diable. Mais le film reste bien ficelé et les moments de meurtres ou de violence sont réussis. Parlez-en au garçon qui se voit forcé de pousser son poing profondément dans sa bouche…
Visuellement, le réalisateur mise sur une image qui rend bien l’époque dans laquelle se déroule le récit, c’est-à-dire la fin du siècle dernier. Cette image un peu fade crée une impression de milieu de vie un peu paumé. Un endroit où la religion possède encore une mainmise sur le peuple et où les croyances aberrantes peuvent effectivement exister.
La scène d’ouverture, avec le personnage qui flambe debout, au milieu de la route, et la scène finale, sont les deux moments forts du film. Du coup, comme le début et la fin sont solides, on est prêt à accepter que le reste du film soit moins spectaculaire. Et malgré tout, l’expérience reste très satisfaisante.
Je placerais Everyone will burn dans la catégorie des « pourquoi pas ».
Bande-annonce
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