« Ça dit que sur cette île il y a… Un méga crocodile. »
La zone autour de la mer du Diable est également connue sous le nom de Triangle asiatique des Bermudes. En raison des interférences électromagnétiques, les accidents d’avion se produisent fréquemment dans la région. Lin Hao (Gallen Lo) et sa fille Yi (Liao Yinyue) étaient passagers du vol GZ261. Alors qu’il survole la Mer du Diable, l’avion tombe en panne, provoquant un atterrissage d’urgence sur l’île aux Crocodiles. Hao et d’autres passagers conducteurs rencontrent des créatures géantes et s’engagent dans une bataille pour leur survie.
En 1993, c’était la parution d’un film au grand écran qui allait marquer notre imaginaire à jamais; j’ai nommé Jurassic Park. Steven Spielberg a su nous émerveiller en partageant sa vision d’êtres préhistoriques gigantesques et indomptables dont on ne savait alors pas grand-chose. La production de ce film ne cessait de surprendre par la multiplicité de ses techniques et de son réalisme saisissant encore aujourd’hui. Comme le veut l’expression; on n’en fait plus des comme ça.
En 2023, on me demande de faire la revue d’un film chinois paru en 2020 et laissez-moi vous dire combien je suis déçu par cette production. Près de trente ans après le magnum opus qu’est Jurrasic Park et les nombreux films subséquents, il m’est difficile de comprendre comment des effets aussi moches puissent encore exister. Sans aucun doute, je me souviens avoir écouté The Adventures of Sinbad quand j’étais jeune avec mon père (un de mes bons souvenirs, faut le souligner quand il y en a). Les effets spéciaux de géants de pierre, de pieuvres gargantuesques et autres créatures colossales du genre n’étaient pas les plus trompes l’œil, mais pour l’époque ça faisait son charme.
À la défense de Sinbad, je tiens par contre à préciser qu’en omettant ces quelques effets spéciaux trop dispendieux à l’époque pour traverser le mur du temps, le reste était fantastique. Les décors étaient grandioses; les costumes distinctifs et soignés; les cascades chargées d’énergie. Ce n’est pas comme si tout d’un coup le cinéma ne pouvait plus se permettre une seule maquette ou pirouette, non? Ce peut-il que la passion elle-même ne puisse plus venir à bout de tout ce que l’industrie demande ou l’industrie a-t-elle à ce point affectée la qualité du 7e art vers le bas?
Tu n’abuseras point du CGI, surtout si celui-ci est pitoyable.
Daedalic 20:23
Tout commença en 2001 quand les grands films furent tournés. Trois furent remis par Peter Jackson — immortel — l’être le plus sage et le plus respectable de tous. Cet évènement allait marquer le monde à jamais; nous le vîmes dans l’eau; nous le ressentîmes dans la terre et le sentîmes dans l’air. Bien évidemment, je parle de Lord of the Ring. (je ne vois vraiment pas ce que 2001 pourrait avoir de plus marquant).
À cette époque, les effets spéciaux n’étaient pas nécessairement modestes, mais ils étaient empreints d’une certaine humilité, si je puis le dire ainsi. Cela donnait ce caractère réfléchi derrière le travail accompli, la sensation qu’on avait pris le temps de penser à la meilleure méthode pour réaliser l’effet voulu une fois rendu à l’écran.
Encore une fois, cette année est un bon point de repère pour se situer dans l’avancement de tous les champs d’expertises et de connaissances; une période « checkpoint » si vous me permettez l’anglicisme (que voulez-vous, la langue anglaise a le mot checkpoint et le français « déjà vu »). Daedalic Entertainment est une compagnie de jeux vidéo qui fit la promotion de son nouveau jeu révolutionnaire basé sur l’univers de Tolkien de The Lord of the Rings intitulé Gollum. Laissez-moi vous dire qu’il est impensable de concevoir un jeu aussi laid à notre époque, à moins de le vouloir ou d’être tout simplement médiocre pour le faire (ou tout au plus, pas à la hauteur des standards qualitatifs de consommations de l’être humain moyen). Un exploit que Crocodile Island accomplit avec aisance au niveau technique.
Loin de moi de vouloir sonner comme un oiseau de malheur ou un prophète de mauvais augure, mais malgré toutes les bonnes œuvres qui ressortent encore du milieu cinématographique, la qualité croule sous le nombre. Trop de films inondent maintenant le marché pour avoir la possibilité de se démarquer et obtenir plus qu’une note passage. Ainsi, personne ne semble vouloir essayer de dépasser les standards de plus en plus à la baisse. Il faut se le dire la quantité rivalise rarement avec la quantité, mais rendu où nous en somme c’est littéralement le jeu de l’aiguille dans la botte de foin.
Le cinéma Chinois n’est pas plus mauvais ou meilleur que Bollywood ou Hollywood, et vice versa (il en va autant pour le cinéma d’ici). La question ne tourne pas autour de la provenance de la production, mais de l’expertise de ceux et celles qui y veillent. À notre ère (surtout avec les nouvelles technologies de télécommunication), cela m’étonne toujours de voir des réalisations laissées seules à elles-mêmes. Comme si on permettait à n’importe qui de participer aux jeux Olympiques tant que les vedettes de l’événement paraissent meilleures en comparaison.
Pour quand cette promesse de mondialisation? Nous avons tous un talent ou des connaissances particulières à partager dans notre domaine. Pourquoi se contenter de peu quand nous pourrions faire les choses en grand? Une chose est sûre, c’est que dans un univers de surconsommation, ne devrions-nous pas veiller à ne pas produire inutilement? À force de péter aux quatre vents, on va s’étouffer dans notre propre méthane; on n’aura pas eu besoin d’un météore venu d’ailleurs pour un tabula rasa.
Bref, écoutez Crocodile Island si vous voulez, mais rien ne vous empêche de le laisser enfoui là où reposent les autres fossiles en espérant qu’ils deviennent du pétrole bon marché.
Bande-annonce
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