« I’m not gonna just eat random drug some crazy person on the beach gave us, no. »
[Je ne vais pas juste manger de la drogue qu’un gars bizarre nous a donné sur la plage, non.]
Chloé (Kimberly Laferrière) et Jack (Rogan Christopher) se rendent à Miami pour leur lune de miel, cherchant à renforcer leur connexion. Dans l’atmosphère vibrante des lumières flashy et des rivages ensoleillés, ils choisissent de se lancer dans une rencontre avec le peyotl. Ils ne le savent pas, mais la variété particulière et puissante qu’ils ont acquise déclenche une étrange envie de dévorer la chair humaine. Alors qu’ils sont aux prises avec leur relation toxique, leur suite d’hôtel se transforme en un espace rempli d’amour, de désir et d’amertume. Chloé se rend compte que le seul moyen de se libérer de son conjoint émotionnellement violent et de son mariage troublé est de le consumer, littéralement.
Avec Do not disturb, John Ainslie propose un film qui se veut choquant, mais qui finit plutôt par être illogique et vide. Ne crée pas un Fear and Loathing in Las Vegas qui veut…
On dit souvent qu’une bande-annonce, c’est trompeur. Dans ce cas-ci, ce sont plutôt les 5 premières minutes qui le sont. En effet, Do not disturb commence en force, avec une musique qui bouge et qui laisse entrevoir un film dans lequel il y aura sexe, sang et rythme. Mais après la scène d’ouverture, on tombe rapidement dans une lenteur qui ne donne pas beaucoup de moments de joie.
La scène dans laquelle le couple arrive à l’hôtel permet de garder un peu d’espoir, mais rien n’en ressort. On suppose que le réalisateur voulait causer un genre de malaise qui ferait sourire les spectateurs. Mais les personnages principaux sont tellement antipathiques que l’effet ne passe pas. On a juste envie de donner un coup de pelle à neige en pleine face de Jack – notre monosyllabe digne d’un film de Hollywood. Mais le spectateur ne réussira pas plus à s’identifier à Chloé à qui on aurait tout autant envie de lancer une peinte d’acide en plein visage.
Je sais, parfois, des personnages antipathiques ça peut être vraiment intéressant. Mais après ce moment de haine intense du début, les personnages finissent par provoquer une simple apathie chez le spectateur. Il y a même ce personnage insignifiant qui apparait sur la plage donnant l’impression de sortir tout droit du dernier Hangover (Lendemain de veille). Son rôle est tout simplement de garrocher des cactus (drogue super hallucinogène) à notre couple toxique. Et pas 2 ou 3, là. 6 ou 7 bons Ziplocks.
Ce qui m’amène à parler de tout ce qui n’est pas logique dans ce long métrage.
Il ne faut pas confondre le réalisme et la logique. Un film peut être complément déconnecté du monde réel si son univers est logique et se tient. Mais lorsqu’on situe notre film dans une réalité bien réelle, il faut garder une certaine logique. Ici, cette partie fait grandement défaut.
Disons qu’on est prêt à accepter que l’homme sur la plage soit assez buzzé pour donner toute cette drogue qui doit valoir un méchant motton. Et disons qu’on accepte aussi que le couple soit assez stupide pour le bouffer aussi rapidement et en aussi grande quantité d’un seul coup… Je sais, ça fait déjà 2 trucs assez gros à accepter. Mais supposons que ces deux éléments peuvent se justifier par la suite de l’histoire.
Je vais, ici, vendre quelques punchs, soyez avertis. Comment ce couple qui est complètement défoncé réussit à tuer une femme et tout camoufler afin qu’aucune preuve ne soit visible, ni même pour eux? Parce qu’évidemment, après l’avoir tué, ils ne s’en souviennent pas, à cause de la drogue. S’ils sont tellement défoncés qu’ils ne se souviennent de rien et qu’ils ont même de la difficulté à marcher parce que leur corps est engourdi, comment ils ont pu nettoyer la chambre à la perfection et cacher le corps?
Ce même corps, lorsqu’ils le retrouvent sous le lit (oui, toute une cachette), est en état de décomposition suffisant pour qu’un bras s’arrache lorsque Jack tire dessus pour sortir le cadavre de sous le lit. Et jamais ils n’ont même eu l’impression que ça puait un petit peu dans la chambre? Je ne suis pas un expert en la chose, mais il me semble qu’un corps en décomposition risque de sentir au moins un peu.
Mais le point qui me dérange le plus, ce n’est même pas ça. C’est tout dire… Lors de leurs moments de folies provoqués par les fameux cactus, Chloé dévore littéralement la chair des gens. Mais pas avec un couteau ou un outil et une bonne cuisson. Non, non. Elle prend une bonne mordée. Encore là, je ne suis pas un spécialiste en cannibalisme, mais arracher un bout de peau me semble beaucoup plus difficile que ça. Parce qu’on ne parle pas de mordre violemment un lobe d’oreille ou un organe masculin qui dépasse. Non. On parle plutôt d’un bras, du visage, du dos ou encore de la langue.
Une fois le morceau arraché franchement facilement (comme si on croquait dans un steak un peu filamenteux), elle le mâche et l’avale. Et elle recommence. Tout va bien. On mange de la chair humaine, ce qui fait légèrement crier la personne attaquée. Assez faiblement pour le pas attirer l’attention.
Mais que fait-on avec un cadavre pour s’en débarrasser? On le découpe à coup de petit couteau à patates. Vous savez, ce petit couteau que nous avons tous dans la cuisine? Couteau qui vient d’on ne sait où d’ailleurs. Et une fois ce cadavre en morceaux, on loue un jet-ski au bord de la plage et on va déverser les pièces de la longueur d’un avant-bras dans la mer. Parce qu’un cadavre peut se mettre dans un sac assez petit pour ne pas attirer l’attention lorsqu’on décide de l’apporter sur un jet-ski.
Une fois toutes ces choses illogiques, il reste du jouissif? Même pas. À aucun moment je n’ai eu un réel plaisir. Pas de grandes scènes excitantes ou dégoutantes malgré la thématique.
Kimberly Laferrière s’en sort malgré tout plutôt bien. Quant aux autres acteurs et actrices, ils sont, tout au plus, corrects.
Ai-je besoin d’ajouter que vous feriez mieux de regarder autre chose?
Bande-annonce
© 2023 Le petit septième