Les Rencontres internationales du documentaire de Montréal (RIDM) ont dévoilé la programmation de leur 26e édition qui se tiendra du 15 au 26 novembre 2023. Avec une sélection de 138 films en provenance de 47 pays et de nombreuses discussions et activités gratuites, les RIDM se réaffirment comme un événement majeur pour le cinéma d’auteur documentaire.
Sans oublier la multitude de cinéastes qui seront sur place pour présenter leur œuvre.
Regardons la programmation complète des RIDM 2023. Et accrochez-vous, il y en a du stock!
C’est Bye Bye Tiberias, de la réalisatrice franco-palestinienne-algérienne Lina Soualem, qui suit sa mère, l’actrice et réalisatrice Hiam Abbass, pour dresser le portrait intergénérationnel des femmes de sa famille, qui ouvrira le festival. Le film sera précédé du court métrage D’ici, d’ailleurs réalisé par Chadi Bennani, créé dans le cadre de la résidence Regard sur Montréal 2023 du Conseil des arts de Montréal. La soirée d’ouverture se tiendra le mercredi 15 novembre à 19 h au Cinéma Impérial, en présence des cinéastes.
En clôture du festival, le film québécois Novembre invitera le public à errer dans les rues de Montréal afin de faire face à ce redoutable mois de l’année. La chaleur humaine des conversations captées par les réalisatrices Iphigénie Marcoux-Fortier et Karine van Ameringen fera oublier le froid à toutes celles et ceux qui se réuniront le samedi 25 novembre à 19 h au Cinéma du Musée.
Les neuf films de la compétition internationale longs métrages mettent de l’avant des œuvres émergentes explorant les possibilités multiples du documentaire. Réunis sous l’angle de l’exploration de l’univers virtuel, Knit’s Island de Ekiem Barbier, Guilhem Causse et Quentin L’helgoualc’h capte le quotidien de survivalistes et nous transporte dans un jeu vidéo plus vrai que nature, et Notes from Eremocene de Viera Čákanyová impose une réflexion importante sur les technologies numériques.
La réalité des femmes est abordée dans Mambar Pierrette de Rosine Mbakam qui suit au quotidien une femme camerounaise alors qu’elle tente de subvenir aux besoins de son fils. Également dans Motherland de Hanna Badziaka et Alexander Mihalkovich qui présente le point de vue de mères endeuillées par le régime de terreur militarisé sévissant au Bélarus; dans Malqueridas de Tana Gilbert qui, à travers des vidéos tournées clandestinement par des mères incarcérées, accorde la parole à des femmes séparées de leurs enfants et condamnées à l’oubli, ainsi que dans This Woman de Alan Zhang qui explore les défis parsemant le quotidien des femmes de la Chine actuelle.
Le thème de la résilience est au cœur des documentaires Or de vie de Boubacar Sangaré, qui dresse le portrait édifiant d’une jeunesse travaillant au Burkina Faso dans l’industrie de l’orpaillage, et Crowrā (The Buriti Flower) de João Salaviza et Renée Nader Messora, qui témoigne de récits de résistance du peuple Krahô. A House for Wandering Souls de Pablo Lago Dantas, pour sa part, explore la dualité des désirs entre le besoin viscéral de partir à la découverte d’un autre monde et celui de préserver les traditions.
Les six films de la compétition nationale longs métrages mettent en lumière les approches audacieuses des cinéastes canadien·ne·s ainsi que les enjeux qui les préoccupent. Explorant le thème des relations, Mà Sài Gòn (Mère Saigon) de Khoa Lê célèbre les liens qui unissent les membres de la communauté queer vietnamienne au sein de leur quête d’amour et d’appartenance, alors que Journal d’un père de Claude Demers propose une douce réflexion sur la paternité, et que While the Green Grass Grows, un extrait d’un journal cinématographique en sept chapitres signé Peter Mettler, souligne la fragilité des relations et la profondeur des liens humains. Peter Mettler donnera également une classe de maître (19 novembre) pour discuter de sa méthodologie singulière.
Sur fond de crise politique, Silent House de Farnaz Jurabchian et Mohammadreza Jurabchian nous plonge dans l’intimité d’une demeure de Téhéran où s’entrecroisent l’histoire d’une famille iranienne sur trois générations et les soubresauts politiques de leur pays; La garde blanche de Julien Elie, dans la même démarche que son précédent film Soleils noirs, révèle un régime de terreur et de violence qui sévit en toute impunité au Mexique, tandis que Caiti Blues de Justine Harbonnier nous fait découvrir une jeune chanteuse en quête de réussite et de réalisation de ses rêves dans une société américaine à l’ère de Trump où tout semble échouer misérablement.
Les trois films de la compétition Nouveaux Regards présentent des premiers longs métrages. Sous l’angle du travail manuel d’ouvrier·ère·s du Khouzistan en Iran, Meezan de Shahab Mihandoust se questionne sur le rapport au lieu dans un univers post-guerre et post-industrialisation. Le documentaire expérimental Feet in Water, Head on Fire de Terra Long nous invite à un voyage sensoriel, hypnotique et évocateur, où les palmiers dattiers ont forgé l’identité de la vallée de Coachella en Californie, tandis que Silvicola de Jean-Philippe Marquis présente des femmes et des hommes travaillant au contact d’arbres millénaires qui témoignent avec urgence et lucidité de leur lien avec ces géants en danger.
La compétition internationale courts et moyens métrages regroupe 15 films cette année. Cinq de ceux-ci abordent le thème de l’identité soit Marungka tjalatjunu (Dipped in Black) de Matthew Thorne, coréalisé avec Derik Lynch, un artiste queer et yankunytjatjara qui retourne dans sa communauté pour se ressourcer et retrouver un sentiment de connexion, et Loving in Between de Jyoti Mistry, œuvre expérimentale et éclatée qui célèbre l’amour et l’érotisme queer en s’appuyant sur une multitude d’archives cinématographiques. On retrouve également Quiet as it’s Kept de Ja’Tovia Gary, inspiré du roman The Bluest Eye de Toni Morrison qui explore la vie quotidienne de la femme noire américaine; Four Holes de Daniela Muñoz Barroso, portrait sensible et ponctué d’humour qui apparaît comme une ode à la rencontre, à l’imagination et au bonheur modeste à se construire; et Self-Portrait Along the Borderline de Anna Dziapshipa où la cinéaste plonge dans les archives pour tenter de mieux saisir une identité qui la place de part et d’autre de la frontière séparant l’Abkhazie et la Géorgie.
Cinq courts métrages amènent une réflexion sur l’univers vivant. The Secret Garden de Nour Ouayda documente l’apparition soudaine de diverses espèces végétales, suscitant de nombreux questionnements sur leurs origines et surtout, sur leurs intentions; Last Things de Deborah Stratman propose une singulière exploration sur l’évolution, l’extinction et l’avenir d’un point de vue des minéraux; Aqueronte de Manuel Muñoz Rivas observe des passager·ère·s le temps d’un voyage en traversier; Elefsina Notre Amour de Mahdi Fleifel explore le paysage insolite d’un énigmatique cimetière de navires au cœur de la Méditerranée, nous invitant à une réflexion sur la condition humaine; et Vision of Paradise de Leonardo Pirondi compare les quêtes exploratrices du XVe siècle aux ambitions de l’univers de la réalité virtuelle, suggérant qu’elles visent toutes deux une expansion du réel.
Les catastrophes humaines sont exposées dans les films Smoke of the Fire de Daryna Mamaisur qui juxtapose des fragments de son Ukraine en guerre aux images enfantines des livres qui lui apprennent le portugais; Nocturne for a Forest de Catarina Vasconcelos qui se réapproprie une forêt autrefois interdite aux femmes, pour la réimaginer à partir des âmes de celles qui n’ont pas échappé aux bûchers; et Locus Cordis de Alhasan Yousef qui nous transmet de façon non linéaire et sensorielle son angoisse et son impuissance face au sort de sa terre natale en Syrie. La réalité du Moyen-Orient est aussi abordée plus intimement dans Mast-del de Maryam Tafakory où lors d’une rencontre entre deux femmes, l’une raconte le souvenir d’un rendez-vous avec un homme à Téhéran et Ever Since, I Have Been Flying de Aylin Gökmen qui nous amène au coeur des confidences d’un homme d’origine kurde de 60 ans, passant des doux souvenirs auprès de gens aimés à la mémoire d’événements plus violents.
Des 14 films présentés en compétition nationale courts et moyens métrages, certains font la part belle aux différentes formes d’art. La déconstruction de Baveuse City de Chloé Pilon Vaillancourt propose un récit musical introspectif de la rappeuse montréalaise Marie-Gold, alors que Jill, Uncredited de Anthony Ing rend hommage à celles et ceux qui ont toujours été en arrière-plan grâce à un collage d’extraits de plus de 50 ans de cinéma et de télévision. Tourné en 16 mm, Somehow Continue de Karl Lemieux porte un regard créatif sur les préparatifs d’une performance en plein air de la chorégraphe Dana Gingras, et Let the Red Moon Burn de Ralitsa Doncheva nous transporte dans une tradition ancestrale de danses du feu célébrée chaque été en Bulgarie. La nature est aussi bien présente dans les films Cold and Dark de Peter Hošták, qui s’intéresse à un petit groupe de bûcherons slovaques et leur cheval de trait, Kubo; Immortelles de Mark Durand qui allie une narration poétique de l’artiste Bettina Szabo à des images envoûtantes de nature et Procès verbal de Matthew Wolkow qui pose la caméra sur le nid d’une famille de geais bleus qui s’anime dans une œuvre expérimentale animalière singulière, à l’humour et à la poésie procédurale d’une stupéfiante beauté.
Certains films de cette section reviennent sur le passé pour une meilleure compréhension du présent. Élaboré à partir de films de commande produits entre 1920 et 1970, Holiday Native Land de Nicolas Renaud et Brian Virostek articule une lecture de l’imaginaire colonial où la violence des archives résonne avec le présent. Four Mile Creek de Ryan McKenna alimente les réflexions des descendant·e·s d’une femme morte de la variole au début du XXe siècle à partir de reconstitutions, d’archives et d’entrevues. Dans The Great Kind Mystery de Ella Morton, l’artiste inuk et mi’kmaq Amy Hull évoque la complexité de son rapport à la nostalgie et à sa terre natale à l’aide d’histoires d’enfance accompagnées d’images en Super 8 et en 16 mm. Avec pour toile de fond le monde de la fête foraine et ses tribulations, le va-et-vient des manèges rappelle celui des pensées de Kim, un jeune québécois qui interroge son avenir dans L’artifice de Isabelle Grignon-Francke.
La famille est au cœur des films Nine Easy Dances de Nora Rosenthal qui propose des petites capsules d’une vie familiale empreinte de douceur et de rires, interrompues par le chaos du tournage et les aléas incertains d’une maisonnée vieillissante, et Orpheus de Malaika Shostakovich et Mustafa Uzuner qui, à travers le regard patient d’un frère et d’une sœur, invite à repenser le quotidien au rythme de Jonny, leur frère atteint de paralysie cérébrale et du trouble du spectre de l’autisme, alors que Outside Center de Eli Jean Tahchi nous sensibilise sur les défis que peut représenter la pratique du sport d’équipe pour des communautés marginalisées.
Les cinq films de la section Essentiels rassemblent les récentes œuvres de cinéastes chevronné·e·s et les films remarqués lors de l’année festivalière. Wang Bing (Les âmes mortes – un film qui dure plus de 8h15) revient au festival avec Youth (Spring), présenté en compétition officielle à Cannes, qui pose un regard sans filtre sur la réalité des jeunes travailleur·euse·s des ateliers textiles de Zhili, en Chine. De l’autre côté de la planète, The Echo de Tatiana Huezo, Prix du meilleur documentaire et Prix de la meilleure réalisation dans la catégorie Encounters à la Berlinale, est une immersion sensible à hauteur d’enfant dans un quotidien rythmé par la nature et les traditions dans le village d’El Eco, au Mexique. Un autre portrait de la jeunesse, Apolonia, Apolonia de Lea Glob, est un travail de plus de dix ans, déjà récompensé de nombreux prix dont celui du meilleur long métrage documentaire à IDFA, qui nous montre le monde singulier d’Apolonia Sokol et l’émergence d’une identité artistique résiliente et inébranlable.
Relayant le cri du cœur d’une médecin légiste, Pure Unknown de Valentina Cicogna et Mattia Colombo, récompensé à Visions du Réel, est une enquête sur des migrant·e·s décédé·e·s en mer Méditerranée qui dévoile la négligence de tout un système. Exposant les contradictions entre deux mondes voisins, Fauna de Pau Faus, juxtapose un laboratoire dédié à l’expérimentation animale et le quotidien contemplatif d’un berger.
Les dix films de la section Contre-courant représentent des œuvres audacieuses qui défient nos perceptions du monde et du cinéma. Parmi cette sélection, quatre films exploitent une thématique artistique, témoignant de son importance au sein de notre quotidien. Dans Still Film de James N. Kienitz Wilkins, Nouveau monde! (Le monde à nouveau) de Nicolas Klotz et Elisabeth Perceval ainsi que dans Éloge de l’ombre de Catherine Martin, c’est l’art cinématographique qui est placé au cœur des documentaires, alors qu’Olivier Godin fait plutôt de la danse l’élément central de La suite canadienne.
Inspirés de thématiques plus politiques et sociales, La Bonga de Sebastián Pinzón Silva et Canela Reyes ainsi que Sofia Foi de Pedro Geraldo témoignent d’une histoire d’exil forcé, en représentant avec efficacité les émotions liées au deuil. Tommaso Santambrogio joue également sur ce registre avec The Oceans Are the Real Continents, un film qui illustre la mélancolie des séparations.
Au sujet de dures réalités, le film Landshaft de Daniel Kötter examine la menace d’une guerre imminente entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan, tandis qu’Another Spring de Mladen Kovacevic reconstitue l’épidémie de variole en Yougoslavie et que Whispers of Fire & Water de Lubdhak Chatterjee illustre le quotidien de gens qui vivent et collectent du charbon au milieu des flammes et de la fumée.
Les 16 films de la section Horizons nous plongent au cœur de préoccupations humaines et placent l’individu au centre de tout. L’impuissance abordée dans Background de Khaled Abdulwahed prend la forme d’une correspondance à distance douloureuse entre un père et son fils tandis que Hummingbirds de Silvia Del Carmen Castaños et Estefanía “Beba” Contreras nous immerge dans les angoisses et les incertitudes de deux jeunes immigrées américaines sur un ton léger et poétique. Perséides de Laurence Lévesque, nous transporte dans une épreuve de résilience face à une fatalité inévitable, la perte progressive de la vision de sa protagoniste.
Nous retrouvons bien des inégalités dans Celles qui luttent de Sarah Baril Gaudet, un film qui met de l’avant des guerrières québécoises sur le ring, entre passion et injustices du quotidien, mais aussi dans In the Shadow of the Light de Ignacia Merino Bustos et Isabel Reyes Bustos, où un village entier est pris au piège et ses habitant·e·s laissé·e·s pour compte. Coconut Head Generation de Alain Kassanda aborde cette thématique en nous transposant dans un ciné-club transformé en lieux de débats pour des jeunes étudiant·e·s nigérian·e·s. Going to Mars: The Nikki Giovanni Project de Joe Brewster et Michèle Stephenson nous dépeint le portrait intime d’une femme devenue l’une des voix les plus influentes des mouvements de lutte pour la justice et l’équité sociale aux États-Unis.
À travers son récit, Miko Revereza nous offre un portrait intime et introspectif de l’identité migrante dans Nowhere Near tandis que Vintersaga de Carl Olsson ausculte une société suédoise aux prises avec la douce mélancolie de l’hiver, semblable à Caches de Nicolas Paquet, qui nous dévoile une véritable introspection ressourçante au contact de la nature. Ces confessions peuvent aussi prendre forme en abordant des sujets plus douloureux, comme dans Après-coups de Romane Garant Chartrand, où des femmes se confient sur les violences conjugales qu’elles ont subies ou encore avec Lesser Choices de Courtney Stephens qui nous entraîne dans le souvenir d’un avortement illégal vécu dans les années 60 à Mexico.
La thématique de la transformation sociétale est au cœur de Onlookers de Kimi Takesue qui étudie le comportement des touristes lors de leur séjour au Laos, avec Nafura de Paul Heintz qui nous délivre un véritable manifeste émancipatoire sous toutes ses formes ou bien encore avec K-Family Affairs de Arum Nam qui tente de trouver sa manière de participer aux changements sociétaux en Corée du Sud. En attendant les robots de Natan Castay, quant à lui, nous plongent dans l’univers des turkers.
Cette année, cinq œuvres seront projetées dans ce volet. Mademoiselle Kenopsia de Denis Côté, un film au confluent de la fiction, de l’essai documentaire et de l’expérimental qui raconte l’histoire d’une femme qui s’obsède à surveiller et occuper des intérieurs anonymes, sera présenté en première québécoise aux RIDM, accompagné d’une classe de maître animée par Olivier Bilodeau.
Pour souligner les 40 ans du documentaire La turlute des années dures de Richard Boutet et Pascal Gélinas, le festival propose de voir ou de revoir cette œuvre qui a connu un grand succès lors de sa sortie. Le film qui, avec une vigueur politique avisée, accorde une place centrale aux chansons populaires de la Grande Dépression, sera projeté dans une version récemment restaurée par la Cinémathèque québécoise, en collaboration avec l’ONF, dans le cadre du Plan culturel numérique du Québec.
Toujours au sein de cette section, D’Est de Chantal Akerman sera présenté dans une version restaurée par la Fondation Chantal Akerman et la Cinémathèque royale de Belgique. Cette œuvre résolument politique dresse un portrait remarquable d’un monde en mutation en nous invitant à contempler, sans dialogue, l’Europe de l’Est au lendemain de la chute de l’URSS.
Pour clore cette section, les RIDM et l’ONF s’unissent pour célébrer le lancement du coffret DVD Alanis Obomsawin : Un héritage. Lors de cet événement spécial, la cinéaste présentera deux films tirés de ses débuts, Christmas at Moose Factory (1971) et Amisk (1977), et discutera du processus de sélection qui l’a guidée dans la composition des 12 DVD de ce coffret. Cette activité gratuite (sur réservation) se tiendra le 22 novembre à l’Office national du film (ONF) – Salle Alanis-Obomsawin.
Les six œuvres de la section États du monde explorent les répercussions associées à un événement traumatisant. Dans WaaPake (Demain) de Jules Arita Koostachin, il est question du trauma engendré par les pensionnats autochtones, alors que dans Koromousso – Grande soeur de Jim Donovan et Habibata Ouarme, il s’agit de celui relié au phénomène de l’excision. In the Rearview de Maciek Hamela et Far from Michigan de Silva Khnkanosian traitent davantage de traumatismes découlant d’un contexte de guerre, qu’il se déroule en Ukraine ou au Haut-Karabakh. Stolen Time d’Helene Klodawsky effleure pour sa part le thème du capitalisme et de ses conséquences, en relatant la croisade d’une avocate contre l’industrie des maisons de retraite à but lucratif, tout comme Éviction de mathilde capone qui témoigne de l’expulsion de locataires queers.
Cette année, les RIDM tournent leur regard vers la Syrie dans le cadre d’un programme centré sur le groupe Bidayyat, un incubateur de production dont l’objectif est d’initier de jeunes Syrien·ne·s aux traditions nationales et régionales de l’art documentaire. Le Focus Bidayyat : nouveaux départs met en valeur des films inventifs et primés issus de l’organisation, en présentant cinq projections, trois tables rondes et une classe de maître.
Le public pourra y découvrir Little Palestine, Diary of a Siege de Abdallah Al-Khatib, Still Recording de Saeed Albatal et Ghiath Ayoub, Our Terrible Country de Mohammad Ali Atassi et Ziad Homsi, Coma de Sara Fattahi et Douma Underground de Tim Alsiofi. Ce programme spécial comprend aussi deux œuvres de Rania Stephan, Threshold et In Fields of Words : Conversations with Samar Yazbek.
Un cocktail de lancement aura lieu le 17 novembre dans le Foyer Luce-Guilbeault de la Cinémathèque québécoise.
Membre de la nation Ho-Chunk et descendant de la Pechanga Band of Luiseño, Sky Hopinka développe une pratique artistique plurielle. D’une grande valeur poétique et politique, les oeuvres cinématographiques de cette rétrospective déploient notamment une réflexion complexe sur la langue, véritables incarnations de la culture et véhicules de sa transmission, ainsi que sur le territoire et sa dépossession coloniale.
Divisée en trois parties, dont deux programmes de courts métrages, la sélection comprend les titres Dislocation Blues, Fainting Spells, I’ll Remember You as You Were, not as What You’ll Become, Jáaji Approx., Just a Soul Responding, Kicking the Clouds, Lore, Sunflower Siege Engine et When you’re lost in the rain. Elle se conclura avec maɬni – towards the ocean, towards the shore, premier long métrage du cinéaste. En complément, l’installation The Island Weights conçue par l’artiste pluridisciplinaire sera exposée au centre OBORO du 22 au 25 novembre. Cette rétrospective consacrée à Sky Hopinka est co-présentée par VISIONS.
Cette programmation spéciale met de l’avant des formes documentaires qui explorent la narration à travers d’autres pratiques que le cinéma, telles que la performance musicale avec projection en direct, le théâtre documentaire et la conception sonore. Une performance intitulée Sonia Wieder-Atherton en concert : hommage à Chantal Akerman aura lieu le 17 novembre au Cinéma du Musée. Julie Faubert présentera Cinéma Moderne, novembre 2023, une création audio qui défie les frontières entre documentaire et fiction. Elle sera accessible du 15 au 26 novembre au Cinéma Moderne, et le vernissage sera le 18 novembre.
Toujours au Cinéma Moderne, les RIDM proposent trois séances d’écoute de documentaires sonores avec l’aide de la documentariste Jenny Cartwright, les 18, 22 et 23 novembre. À noter qu’une séance d’écoute publique aura également lieu le 26 novembre à la Salle Crave de la Cinémathèque québécoise.
Une discussion sur les pratiques documentaires dans les arts performatifs sera aussi présentée le 25 novembre à la Cinémathèque québécoise. Cette table ronde mettra en relation des artistes provenant de différentes disciplines : Adam Kinner et Olivier Godin (chorégraphe et réalisateur de La suite canadienne), Karl Lemieux (artiste pluridisciplinaire, réalisateur de Somehow Continue) ainsi que Mélodie Noël Rousseau et Geneviève Labelle (comédiennes et cofondatrices de la compagnie de théâtre Pleurer Dans’ Douche). Cette activité gratuite permettra d’explorer le champ des possibilités d’une expression créative documentaire.
Cette année, trois cinéastes canadien·ne·s dont le film sera projeté en première lors de la 26e édition des RIDM ont été invité·e·s à programmer un documentaire ayant inspiré leurs démarches de création. Ainsi, Julien Elie (La garde blanche), Khoa Lê (Má Sài Gòn) et Nour Ouayada (The Secret Garden) participeront au volet Doc-à-doc, présenté par Télé-Québec. Les uns après les autres, ils présenteront les films Resurrection de Eugenio Polgovsky, Nuits de Diane Poitras ainsi que Lunar Almanac, Altiplano et Merapi de Malena Szlam. Les projections gratuites et ouvertes à toutes et à tous seront suivies d’une séance de discussion entre les invité·e·s.
Afin de mettre en lumière la créativité des créateur·trice·s autochtones, ainsi que l’importance des enjeux qu’ils et elles exposent, les RIDM et le Wapikoni mobile s’associent pour une sixième année consécutive afin de présenter trois courts métrages d’une incroyable pertinence. Programmés en première partie des films de la compétition nationale longs métrages, le public pourra découvrir d’inspirants récits dans 6 minutes/Km de Catherine Boivin, Nin Kamashitshet : Celui qui se bat d’André-Charles Ishpatao et W8linaktegw ta niona de Myriam Landry.
Animée par Nicolas Pham, la traditionnelle Soirée de la relève Radio-Canada permet de faire découvrir des courts métrages documentaires de cinéastes de la relève québécoise. C’est une occasion unique pour le grand public d’apprécier les réalisations de voix qui s’illustreront sur nos écrans. Cette année, les films Casa Bonjardim de Camille Salvetti, Clémence de Myriam Ben Saïd, Where Motion Has Not Yet Ceased de Juliette Balthazard, ZEITGEIST de Louise Blancheteau, It Is What It Is de Nicole Doummar et La ravissante de Diego Gros-Louis seront présentés à cette soirée ouverte à toutes et à tous (sur réservation) le 19 novembre au Cinéma Cineplex Odeon Quartier Latin.
La plupart des films seront ensuite disponibles gratuitement sur ICI TOU.TV dès le 20 novembre.
L’Allemagne à l’honneur! Depuis 15 ans, L’inis entretient une amitié avec l’école de cinéma HFF de Munich. Dans une ambiance festive de biergarten, les invité·e·s pourront découvrir quelques œuvres fortes ayant été produites ici et là-bas, en présence des équipes. Ce sera l’occasion de discuter de documentaires, de rencontrer des artisan·ne·s inspiré·e·s et de fêter à la mode bavaroise. Cette activité aura lieu le 24 novembre à la Salle Norman McLaren de la Cinémathèque québécoise.
Pour une neuvième année à la Cinémathèque québécoise, les RIDM ont le plaisir de convier jeunes et moins jeunes les dimanches matin à des projections pour toute la famille afin d’initier les cinéastes en herbe au cinéma d’inspiration documentaire. Cette année, deux programmes seront proposés au jeune public.
Première Vue consiste en une série de projections de cinéma expérimental destinée aux jeunes de 5 à 17 ans, proposée par la lumière collective, un studio d’artistes montréalais qui souhaite à la fois décloisonner le genre expérimental et sensibiliser le public jeunesse à différents types d’images et de contenu cinématographique. Le programme « Une approximative légèreté » sera organisé et animé par le cinéaste Guillaume Vallée qui, suite à la projection, réalisera un atelier de peinture sur pellicule avec le public (19 novembre).
Encore cette année, le Carrousel international du film de Rimouski propose une sélection de courts métrages pour les six ans et plus sous le thème Des familles, des histoires. L’humour, la tendresse et l’étonnement sont au rendez-vous dans ce programme de courts métrages d’animation qui réjouira toutes les générations et qui sera composé des films Entre deux sœurs, Archie, Parapluies, Je suis un caillou, L’effet de mes rides, 100 Miles et Harvey (26 novembre).
La cérémonie de remise de prix se tiendra à la Salle Norman-McLaren de la Cinémathèque québécoise le 25 novembre à 17 h, où 13 prix seront décernés aux films gagnants de la sélection 2023.
Prix spécial du jury de la compétition internationale longs métrages
Grand prix de la compétition nationale longs métrages – présenté par TV5 et PRIM
Prix spécial du jury de la compétition nationale longs métrages – présenté par Télé-Québec et Grandé Studios
Prix Nouveaux Regards – présenté par la SCAM et Post-Moderne
Prix du meilleur court ou moyen métrage international – présenté par URBANIA
Prix du meilleur court ou moyen métrage national – présenté par SLA Location
Prix spécial du jury de la compétition nationale court ou moyen métrage – présenté par Paraloeil
Prix Magnus-Isacsson – présenté avec la participation de l’ARRQ, DOC Québec, Funambules Médias, Cinema Politica et Main Film
Prix du jury étudiant – présenté par la Caisse Desjardins du Plateau-Mont-Royal
Prix du jury des détenues – grâce au soutien de la Ville de Montréal et de la Société Elizabeth Fry du Québec
Prix de la Soirée de la relève Radio-Canada – présenté par Radio-Canada
Prix du public – présenté par le Fonds des médias du Canada (NOUS | MADE)
Passeport RIDM : 140$ (Étudiant·e·s & 65 ans et + = 115 $)
Billet individuel : 14$ (Étudiant·e·s & 65 ans et + = 11,50 $)
Billet séance famille 8 $
Carnet de 5 billets : 58$
Bande-annonce
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