Le Festival SPASM a fait son grand retour pour sa 22e édition, et sans paraphraser un zombie affamé, il faut dire que cette soirée du 20 octobre dernier avait vraiment du mordant! Si vous découvrez seulement maintenant le Festival, attendez-vous à avoir un choc. C’est l’incarnation même de l’audace du cinéma québécois, francophone et international, oscillant entre l’insolite, le décalé et le purement tordu.
Jusqu’au 31 octobre 2023, le Théâtre Plaza à Montréal va vibrer, sursauter et probablement avoir quelques petites crises d’angoisse. Mais pour ceux qui aiment se faire peur en pantoufles, tranquilles chez eux, la diffusion en ligne vous attend, telle une bouée dans une mer de sang.
Anciennes affiches du Festival
Allez, soyons francs, la soirée Cabaret TRASH a mis la barre haut, très haut… ou très bas, tout dépend. Véritable festival d’humour à la limite du tolérable, où chaque surprise était plus déjantée que la précédente. Entre sketches limite gênants, instants osés et scènes loufoques, on ne savait plus si on riait, s’étranglait d’incrédulité ou si on était tout simplement horrifiés.
Et là, on se surprend à penser :
« Mes yeux ont-ils vraiment été témoins de tout ça? »
Les inclassables #1
La soirée débute par les inclassables #1. Cette sélection a été comme d’ouvrir une boîte de chocolats et découvrir que, pour une fois, il n’y a aucun Mon Chéri à l’horizon. Chaque court-métrage s’est révélé être cette douceur tant désirée, celle qu’on espère trouver à chaque bouchée bien que certaines étaient plus digestes que d’autres.
Mais parlons de la cerise (au rhum) sur le gâteau, mon petit coup de cœur pour cette première partie avec l’animation franco/belge, Ronde de nuit.
Ronde de nuit (Julien Regnard) – Belgique / France 2021 | 12 min
Une soirée huppée dans un manoir. Christina quitte la fête furibonde, suivie par Georges, son mari, parfaitement ivre. Sur le chemin du retour dans la voiture, une dispute provoque un brutal accident, et leur voiture finit encastrée dans un sapin. Alors que Georges reprend peu à peu connaissance, Christina, elle, a disparu.
Ronde de nuit c’est une véritable ode cinématographique qui rappelle les chefs-d’œuvre de Kubrick. Imaginez un croisement entre le mystère érotique de Eyes Wide Shut et l’intensité oppressante de Shining. Ce court-métrage animé est sublimé par des graphismes en noir et blanc qui ne sont rien de moins qu’époustouflants, conférant à chaque scène une esthétique à la fois intemporelle et profondément envoûtante.
Mais sérieusement, où est passée Christina?
Note : 10/10
Cabaret trash
La soirée se poursuit avec le Cabaret Trash en deuxième partie et si vous pensiez avoir déjà vu le pire, détrompez-vous! Ce segment là a été un peu comme trouver un cadavre dans son gâteau d’anniversaire… et décider de le manger quand même parce que, franchement, qui peut gâcher un bon glaçage au chocolat?
AvecHairsucker, on découvre un monde où traîner la nuit avec une belle chevelure n’est pas vraiment une bonne idée. De son côté, Hardrocks nous plonge en plein cœur du Paléolithique, à un moment où l’humanité, sur le point de geler sur place, ne tient qu’à un fil ou plutôt à un coup de chance inespéré. Des satires comme Cruise, nous rappellent avec un clin d’œil sarcastique que la vie d’un pauvre opérateur téléphonique est parfois aussi stable qu’un château de cartes sur un trampoline. Et quand on tombe sur des films comme Birds whose legs break off ou Sexy baby, on se dit : « Ils ont vraiment osé faire ça?! »
Pour finir, Gnomes m’a tellement marqué que je vais éviter les champignons lumineux pendant un moment, et Diva qui explore les plaisirs féminins avec un kink qui pourrait probablement vous inspirer pour une nouvelle sauce à spag.
Le programme complet :
Hairsucker (Michael Jones et Paddy Jay) — Australie | 4 minutes
La nuit, quand vous dormez, il vient manger.
Michael Jones et Paddy Jessop forment un duo de cinéastes spécialisés dans les récits d’horreur à la fois divertissants et marquants. Ils travaillent actuellement sur une version longue de Hairsucker et développent parallèlement d’autres scénarios d’horreur.
Si j’étais vous, j’éviterais de laisser traîner vos cheveux dans la baignoire…
Bande-annonce
Note : 9/10
Hardrocks (Paul-Emile Landez, Juliette Uliana, Bérangere Géhan, Lise Caro et Félicie Diaz) – Québec | 3 minutes
Au Paléolithique, l’humanité traverse une période glaciaire qui menace l’avenir de l’espèce. Seul un heureux hasard pourrait permettre aux humains de survivre…
Tout commence toujours quelque part…
Un court-métrage étudiant qui fait des étincelles.
Note : 8/10
Cruise (Sam Rudykoff) — Canada 7 minutes
Nous avons tous reçu des appels téléphoniques frauduleux, mais qu’en est-il de la personne qui les émet? Cruise est une satire sombre du monde du travail qui raconte l’histoire d’un télévendeur infortuné qui essaie tant bien que mal d’offrir une croisière gratuite. S’il échoue, les conséquences seront terribles.
Note : 9/10
Cat with glasses (Dirk Verschure) — Allemagne | 4 minutes
Le chat à lunettes en a assez de ses lunettes. L’illustre Dr. Spoo a une solution.
Avec une mention : Attention, ça pique!
Note: 8/10
Sexy Joël et son Wagyu (Cédric Senécal et Sam Proulx) — Québec | 5 minutes
Sexy Joël est à la recherche de son wagyu. Il parcourt les encans clandestins pour la retrouver. Il est prêt à éliminer tout le monde sur son passage.
Un beau carnage.
Avec une mention : Attention, ça pique et ça gicle!
Note : 6/10
Sweet juices (Sejon Im et Will Suen) — Australie | 15 minutes
Des chefs cuisiniers du marché noir risquent l’éviction et l’incarcération. Pour tenter de survivre, ils s’efforcent de créer la boulette ultime, déclenchant une lutte de pouvoir vicieuse au sein de l’élite de la ville.
J’avais étonnamment terriblement envie de manger des dumplings au bouillon…
Avec une mention : Attention, on est bien dans le trash qui gicle!
Note : 7/10
Bande-annonce
Barrage (Rémi Fréchette) – Québec | 19 minutes
En 1964, lors de la construction d’un barrage électrique, une découverte macabre cause un grave incident. Raymond et Fleurian sont envoyés sur le site pour remédier à la situation. Ils seront les premiers à découvrir ce qui s’est réellement passé avec les ouvriers…
Un peu dans la même vibe que The Lonesome Death of Jordy Verrill de la bande dessinée Creepshow. Une anthologie d’horreur réalisée par George A. Romero en 1982, et cet épisode en particulier est basé sur la nouvelle Weeds de Stephen King.
Note : 6/10
Birds whose legs break off (Dirk Verschure) – Allemagne | 7 minutes
Une maladie mystérieuse s’abat sur la population d’oiseaux.
L’un de mes préférés durant la soirée avec son côté très Happy Tree Friends.
Avec une mention : Attention, ça pique et ça gicle!
Note : 4,5/5
We forgot about the zombies (Chris McInroy) — États-Unis | 4 minutes
Deux hommes pensent avoir trouvé le remède aux morsures de zombies.
Note : 8/10
Marcel Beauséjour (Cédric Senécal et Sam Proulx) — Québec | 5 minutes
Trois jeunes cinéastes vont dans un chalet pour écrire un film, mais ils réveillent une malédiction en urinant dans le lac.
Lors de sa course quotidienne, une jeune femme est attirée par de mystérieux champignons lumineux. Elle regrettera bientôt de ne pas avoir suivi son chemin habituel…
Définitivement mon Number 1!
Avec une mention : Attention, ça pique et ça gicle!
Note : 10/10
Night of the living « dette » (Hugo Belhassen) — Québec | 2 minutes
Charles et Steeve se font aborder par une quêteuse beaucoup trop entreprenante.
Note : 8/10
Après ski (Stéphane Turgeon) — Québec | 5 minutes
Une femme occupe sa vie en pratiquant le ski de fond et en offrant des services en ligne très particuliers.
Bien loin du fameux film de « tous nus » québécois des années 70, j’ai eu mon petit lot de surprises.
Une escorte spécialisée se rend chez un client et les choses ne se passent pas comme prévues.
Un film pour les mamans.
Avec une mention : Attention, on est bien dans le trash!
Note : 8/10
Diva (Rémi Fréchette) – Québec | 9 minutes
Estelle découvre de nouveaux plaisirs quand elle commence à utiliser la diva cup.
Ma foi, Un kink comme un autre n’est ce pas?…
Avec une mention: Attention, on est bien dans le trash!
Note : 7/10
Du trash, du gore, du déjanté… et bizarrement, on en redemande!
Ah, cette soirée trash du Festival SPASM nous a laissés aussi essoufflés qu’un vampire après une nuit de beuverie. Mais pas de panique, ce n’était que l’apéro! Et si vous avez survécu à cette soirée, félicitations, vous êtes prêts pour la suite des festivités.
Les réalisateurs Rémi Frechette, Robin Anctil, Stéphane Turgeon, Hugo Belhassen. Présenté par Jarrett Mann
Mais n’oubliez pas : chez SPASM, même les temps morts… ne sont jamais vraiment morts.
