Una Sterminata Domenica - Une

[TIFF] Una sterminata domenica – Triste jeunesse

« …mentre voi avete sempre fatto sentire importante, utile, per qualcuno. E poi… E poi, che cazzo mi avete fatto. »
[…alors que vous avez toujours fait en sorte de vous sentir important, utile, pour quelqu’un. Et puis… Et puis, qu’est-ce que tu m’as fait, bordel?]

una sterminata-domenica - locandina

Brenda est enceinte. Alex vient d’avoir dix-neuf ans et est sur le point de devenir père. Kevin remplit la ville de son nom. Chacun d’eux essaie de laisser sa propre marque sur le monde. 

Avec An endless Sunday (Una sterminata domenica), Alain Parroni propose un film sur la jeunesse italienne. Une jeunesse déprimante à regarder et un film qui traîne en longueur. 

Lent et ennuyant

Voici donc ma grande déception du TIFF 2023. Le film d’Alain Parroni est un enchaînement de situations, et de personnages se succèdent dans une construction narrative déconstruite, voire absente. 

Ils évoluent entre la campagne et la Ville éternelle, tentant de résister à leur manière à l’inexorable avance du temps et à la chaleur. Ces personnages antipathiques n’amènent rien de réellement intéressant sauf, peut-être, une image franchement déprimante d’une génération d’êtres sans valeurs. Heureusement, je connais suffisamment l’Italie et ses habitants pour savoir que ces personnages ne représentent pas la totalité des Italiens millénariaux. 

Una Sterminata Domenica - lent et ennuyant
Alex

C’est donc dans ce film sans histoire réelle et sans idées innovantes que le spectateur lutte pour ne pas s’endormir. Où est-ce que ce film devait s’en aller? Je comprends bien que l’idée que les jeunes Italiens se sentent pris dans un pays où ils n’ont pas d’avenir est au centre de ce projet cinématographique. Mais il y a un trop grand manque au niveau narratif pour qu’on s’accroche réellement. On se promène dans le temps sans trop savoir où on va. On tourne en rond avec 4 personnages qu’on a juste envie de détester, sans avoir le moindre élément à se mettre sous la dent. 

Et tout ça se déroule au rythme d’un film expérimental qui veut voir jusqu’où il est possible de ralentir un film sans que ça cesse de fonctionner. On doit tout de même admettre que Parroni fait preuve d’audace en présentant non pas 1 personnage principal antipathique, mais bien 3, accompagné par un personnage secondaire (le seul) encore plus détestable. 

Si c’est ça la jeunesse italienne…

Justement, parlons de ces personnages principaux. Les expériences individuelles d’Alex, Brenda et Kevin ne semblent avoir aucune connexion réelle, sauf la continuité chez Kevin, un pur connard de première. Vous savez, ce genre d’ado qui se croit tout permis et qui fait chier tout le monde autour. Il se promène en ville en dessinant des tags sur les murs et les fenêtres, au hasard de ses déambulations, crache sur les voitures ou les gens, traite ses amis comme de la merde, etc. Et comme on ne connaît rien d’autre sur lui, on a juste envie de le voir se faire écraser par un camion-benne. 

Una Sterminata Domenica - Si ça est la jeunesse italienne
Alex, Brenda et Kevin

Quant aux deux autres personnages, Brenda et Alex, il pourrait avoir un potentiel intéressant s’ils étaient un peu plus développés. On ne voit pas souvent ces ados sur le point de devenir parents parce qu’ils manquent d’éducation ou de jugement dans le cinéma italien. Malheureusement, le scénario ne nous y amène jamais. On les suit dans des moments qui semblent tirés au hasard, sans grand intérêt. Alex se trouvera un travail chez un genre d’éleveur de moutons franchement douteux et à l’esprit aussi vif qu’un dindon, alors que Brenda entretiendra chez le spectateur le grand questionnement à savoir si elle est une bonne fille dans une situation poche ou si elle est une gourgandine sans valeurs. 

En tout cas, si le réalisateur voulait montrer que cette génération n’a aucune valeur, il y parvient admirablement. Mais je doute que ce soit l’objectif. 

Un peu plus…

S’il y a une chose que Una sterminata domenica réussit à faire, c’est d’attirer l’attention sur une génération qui semble perdue. Pas parce qu’elle ne sait pas où elle veut aller, mais parce qu’elle ne voit peut-être pas les possibilités. Et si on veut être honnête, quelles sont les options d’avenir dans un monde comme celui que nous continuons à bâtir. Les jeunes Italiens ne sont certainement pas les seuls à se demander s’ils ont la moindre chance d’un avenir intéressant alors que les changements climatiques montrent de plus en plus la fureur qu’ils provoquent. Et pendant ce temps, que font les gens en position de pouvoir? Les gens qui ont plus de 30 ans? Rien de plus qu’avant. 

Una Sterminata Domenica - un peu plus

Peut-on en vouloir au jeune réalisateur européen d’offrir un film aussi vide alors que l’horizon semble tout aussi vide? Xavier Dolan a lancé une sorte de cris du cœur il y a quelques semaines. Ce film-ci pourrait être vu ainsi, un cri du cœur.

Je n’irai pas jusqu’à suggérer ce film. Il reste peu intéressant. Mais je ne suis pas prêt à dire qu’il n’a pas sa place dans le panorama cinématographique. Donnons-nous le temps de voir la suite des choses.

An endless sunday est présenté au TIFF, les 9, 11, 12 et 14 septembre 2023.

Bande-annonce  

Fiche technique

Titre original
Una sterminata domenica
Durée
110 minutes
Année
2023
Pays
Italie / Allemagne
Réalisateur
Alain Parroni
Scénario
Alain Parroni, Giulio Pennacchi et Beatrice Puccilli
Note
6.5 /10

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Fiche technique

Titre original
Una sterminata domenica
Durée
110 minutes
Année
2023
Pays
Italie / Allemagne
Réalisateur
Alain Parroni
Scénario
Alain Parroni, Giulio Pennacchi et Beatrice Puccilli
Note
6.5 /10

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