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JFF : des films gratuits pour les amateurs de cinéma japonais

D’août à octobre 2023, la Japan Foundation (JF) organise un événement spécial intitulé JFF+ INDEPENDENT CINEMA 2023. Cet événement vise à souligner l’importance des « mini-salles de cinéma » pour soutenir la diversité de la culture cinématographique japonaise et favoriser le dynamisme des communautés locales.

Forts du succès de la première édition de JFF+ INDEPENDENT CINEMA en 2022, qui a présenté 12 films japonais et 6 mini-salles pour le public international et a reçu une réponse positive, la Japan Foundation présente 12 films nouveaux films japonais recommandés par des mini-salles à travers le Japon et des cinéastes du monde entier. En outre, pour enrichir l’expérience des utilisateurs, divers contenus ont été mis sur le site web, qui permettront d’explorer plus avant le charme des mini-salles.

Les mini-salles jouent un rôle crucial dans le soutien de la culture cinématographique japonaise. En 2022, il y avait plus de 590 cinémas, dont un nombre impressionnant de 136 mini-salles, soit environ 20% du nombre total. En outre, sur les 538 films sortis en salles cette année-là, 60% étaient des productions à petite échelle projetées dans 49 salles ou moins. Beaucoup de ces films ont été projetés exclusivement dans des mini-salles.

Les 12 films offerts cet automne

Les films offerts sont disponibles partout dans le monde (ou presque), sauf au Japon, puisque l’objectif est de faire connaître la culture cinématographique japonaise à des non-Japonais. 

Avec ces 12 titres, la JF propose un bel éventail de genres et de styles, allant de la comédie au drame, en passant par le documentaire. Parmi les films offerts, on retrouve Follow the light (dont je vous parle un peu plus bas), de Yoishi Narita, Lonely Glory, de Keitaro Sakon, ou encore A muse nerver drowns, de Nozomi Asao. 

Lonely Glory - intro
Lonely Glory

Et parce que toutes les excuses sont bonnes pour que je vous parle de cinéma japonais, j’ai regardé 3 des 12 films. Je vous les présente rapidement.

Follow the light (光を追いかけて) (Yoishi Narita) — 2021

Affiche - Follow the Light

Akira est un lycéen de deuxième année qui a déménagé à Akita, la ville natale de son père, en raison du divorce de ses parents. Ayant du mal à s’adapter à sa nouvelle école, il est dépressif et rempli de ressentiment. Un jour, il est témoin d’une lumière verte flottant dans le ciel. Suivant la lumière, il arrive à un mystérieux crop circle dans une rizière, où il retrouve sa camarade de classe Maki, absente de l’école. Alors qu’ils partagent un secret, les deux se rapprochent rapidement. Cependant, en même temps, leur école est confrontée à une fermeture imminente en raison du dépeuplement. 

Avec Follow the Light (光を追いかけて), Yoichi Narita présente une œuvre qui explore la vie quotidienne des habitants de certaines régions rurales du Japon en utilisant des éléments de la science-fiction. Cette approche s’avère efficace pour aborder des thèmes tels que les relations humaines et la démographie. Le film décrit ainsi avec audace le contraste entre la beauté et le déclin des régions rurales du Tohoku. On le ressent comme une expression affectueuse du réalisateur envers sa ville natale.

C’est aussi un film de passage à l’âge adulte. J’avais eu l’occasion de voir ce film pendant le festival Fantasia de 2021. Je vous invite donc à lire ma critique complète en suivant le lien. 

Lonely Glory (わたしの見ている世界が全て) (Keitaro Sakon) – 2022

Lonely Glory - affiche

Dès son entrée à l’université, Haruka quitte sa ville natale et excelle dans une entreprise à risque. Cependant, sa volonté d’utiliser tous les moyens nécessaires pour atteindre ses objectifs devient sa perte puisqu’elle est contrainte de démissionner en raison d’accusations de harcèlement. À la recherche de financement après avoir tenté de démarrer sa propre entreprise, Haruko rentre chez elle après le décès de sa mère et propose de vendre la boutique et maison familiale. Sa sœur se montre peu intéressée, tandis que ses frères s’opposent avec véhémence à l’idée. Haruka propose un plan pour rendre les membres de sa famille autosuffisants. 

Outre la valeur divertissante d’un drame familial, le film présente également un aspect intrigant de critique indirecte de l’économie japonaise à travers le prisme des « magasins » locaux. Il nous amène à réfléchir sur l’importance des « commerces » de proximité dans les villes.

Lonely Glory mise aussi sur certains clichés afin de déboulonner d’autres idées reçues du Japon. Quand on pense au Japon, on pense surtout à l’esprit de sacrifice des Japonais qui mettent le bien commun devant les désirs personnels. Mais à travers le personnage principal de Haruko, le réalisateur montre que tous les Japonais n’ont pas cette qualité sociale. 

Lonely Glory
Les 4 membres de la famille

D’ailleurs, il est assez rare qu’un film propose un personnage aussi antipathique à titre de personnage principal. On se retrouve ici avec un film dramatique avec de légères touches humoristiques. 

A girl in my room (左様なら今晩は) (Natsuki Takahashi) – 2022

A girl in my room - affiche

Yohei (Riku Hagiwara), un jeune homme au cœur brisé qui se fait larguer par sa petite amie. Soudain, une fille fantôme (Shiori Kubo) apparaît dans la chambre de Yohei. N’ayant jamais connu l’amour de son vivant, elle devient curieuse des relations amoureuses entre hommes et femmes. Elle bombarde Yohei de questions chaque jour, l’ennuyant au début, au point qu’il essaie de trouver un moyen de l’exorciser. Cependant, à mesure qu’il passe plus de temps avec elle, il commence à se sentir à l’aise avec elle, réalisant qu’elle est comme une fille humaine normale. 

Avec A girl in my room (左様なら今晩は), Natsuki Takahashi offre une comédie romantique fantastique, basée sur le manga de Chugaku Yamamoto. 

Ce n’est pas un secret, je n’aime pas les comédies romantiques. Sauf, parfois, celles qui arrivent de France. J’ai tout de même décidé de regarder cette étrange comédie romantique japonaise. J’ai été agréablement surpris. L’humour touche la cible et le côté fantastique ajoute une petite note encore plus drôle. Il s’agit d’un humour très japonais. J’explique. Yohei se fait larguer par sa copine parce qu’il manque d’altruisme et ne se soucie pas assez d’elle. Mais quand on regarde ça d’un point de vue nord-américain, on a l’impression que les explications ne sont pas très convaincantes. Mais son manque de souci pour les autres et le fait qu’il n’est pas très travaillant pose un réel problème là-bas. Il y a aussi la collègue du jeune homme qui détonne un peu. Elle est, disons, très entreprenante pour une Japonaise. Peut-être même pour une Européenne. :Lol : Elle est amoureuse de Yohei et comme il ne capte pas, elle va prendre les choses en mains. Mais on fait quoi lorsqu’une jolie fille s’invite chez nous et qu’on a un fantôme à la maison? Un fantôme qui nous plait… 

A girl in my room
Yohei (Riku Hagiwara) et sa collègue

A girl in my room n’est pas un grand film, mais il s’agit d’un bon film, qui reste plutôt original. Les sourires sont nombreux et on pousse même quelques rires. Il s’agit donc d’une belle découverte que je vous suggère puisque ce film se regarde bien. 

***

Notez que ces 3 films, ainsi que les 9 autres, sont disponibles jusqu’à la fin du mois d’octobre 2023. 

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