Présentation TIFF 2023 - Une

Le TIFF est de retour – Les films les plus attendus!

Représentant du Petit Septième à Toronto, je serai présent à nouveau à la prochaine édition du Toronto International Film Festival qui aura lieu du 7 au 17 septembre. Le Petit Septième fait partie de la liste des médias accrédités pour couvrir le festival. Pour la seconde fois! 

Comme à l’habitude, une avalanche de films (https://tiff.net/films) attend les spectateurs à Toronto, dont le dernier film du génie de l’animation japonaise Hayao Miyazaki, Le Garçon et le Héron qui fait sa première internationale au TIFF. On va vous aider à faire votre sélection, si vous avez la chance (et les moyens) d’assister aux projections. 

Le Garçon et le Héron de Hayao Miyazaki
Le Garçon et le Héron

La grève à Hollywood

Avant toute chose, il faudrait préciser que le festival de Toronto, comme d’autres grands festivals de cinéma ayant lieu pendant l’été, est frappé directement par les grèves des scénaristes et des acteurs/actrices à Hollywood qui ont débuté il y a plusieurs semaines. Le bras de fer contre les studios et plateformes mastodontes s’explique par leurs conditions de rémunération dans l’ère du streaming. Comment calculer leurs redevances sur des productions diffusées inlassablement sur Netflix, Prime ou Disney+? Avant, ce calcul était plus simple, lorsque la diffusion et la distribution des films et séries se faisaient dans les salles de cinéma, à la location ou à la télévision. Avec le streaming, ces artistes se sentent totalement lésés. Ces préoccupations justifiées s’amplifient avec l’arrivée de l’intelligence artificielle dans les phases de production des contenus audiovisuels. Un scénario écrit par un robot devient possible. Un clonage de voix et d’image d’un acteur devient possible également. Bref, scénariste et acteur est-ce des métiers en voie de disparition? Il faut revoir The Congress d’Ari Folman (2013), prémonitoire, dans lequel l’actrice Robin Wright se voit proposer par la Miramount d’être scannée. Son alias pourra ainsi être librement exploité dans tous les films que la major compagnie hollywoodienne décidera de tourner, même les plus commerciaux, ceux qu’elle avait jusque-là refusés.

Le mouvement social signifie que la grande majorité des productions étatsuniennes – sauf exception, en particulier les productions indépendantes – sont à l’arrêt y compris leur promotion par les acteurs et actrices dans les festivals. C’est une paralysie mondiale que l’industrie du cinéma n’avait pas connue depuis 1960 lorsque des acteurs et des scénaristes d’Hollywood s’étaient mis en grève pendant plusieurs mois pour contester l’essor de la télévision et réclamer de meilleures conditions de travail. Conséquence directe : les Emmy Awards qui se déroulent traditionnellement en septembre ont été reportés le 15 janvier 2024. Sans oublier, les victimes collatérales : les techniciens, notammentau Canada, terre d’accueil des tournages américains, qui ont présentement des difficultés à trouver du travail dans un environnement encore plus compétitif, en plus touché par l’inflation des prix.

Y aura-t-il des vedettes cette année?

Le TIFF a dû batailler fort pour décrocher des accords intérimaires afin que des films américains sélectionnés puissent être promus et accompagnés par leurs vedettes liées au syndicat SAG-AFTRA. 

Sly On Sly
Sly

Le 21 août, le TIFF annonçait triomphalement la venue de l’immense star Sylvester Stallone avec le documentaire très attendu et produit par Netflix qui lui est dédié, Sly. Le 29 août, le média hollywoodien Deadline annonçait la venue de Sean Penn et Dakota Johnson pour la première internationale de Daddio de Christy Hall; Finn Wolfhard, la star de la série Stranger Things, pour son film Hell Of A Summer qui fait sa première mondiale; Viggo Mortensen pour son western féministe The Dead Don’t Hurt et Nicolas Cage pour Dream Scenario de Kristoffer Borgli. Ces vedettes rejoignent le cinéaste espagnol Pedro Almodovar qui vient présenter cette année un western avec le court métrage Strange Way of Life.

Les films que l’on ne veut pas rater

Qui succèdera à The Fabelmans de Steven Spielberg qui a remporté le Prix du Public lors de la dernière édition? Pour celles et ceux qui envisagent de se rendre au festival, vous pouvez faire votre programme en consultant le planning des projections ici https://tiff.net/films?schedule.

Les Indésirables de Ladj Ly (France) – Première mondiale / Special Presentations

Les Indésirables
Les Indésirables

Après le remarquable et inoubliable Les Misérables (TIFF 2019), le cinéaste virtuose français Ladj Ly revient au festival de Toronto avec son dernier opus dans lequel un militant local et un jeune maire en herbe s’affrontent sur la meilleure voie à suivre pour leur banlieue parisienne défavorisée. Les Indésirables (Bâtiment 5) s’annonce comme un réquisitoire incendiaire contre les politiques qui maintiennent les populations pauvres dans des conditions de vie indignes.

Inchallah a Boy de Amjad Al Rasheed (Jordanie, France, Arabie Saoudite, Qatar, Égypte) – Première nord-américaine / Centrepiece

Inchallah a Boy
Inchallah a Boy

Jordanie, de nos jours. Après la mort soudaine de son mari, Nawal, 30 ans, doit se battre pour sa part d’héritage, afin de sauver sa fille et sa maison, dans une société où avoir un fils changerait la donne. Inshallah a Boy est le premier long métrage du réalisateur jordanien Amjad Al Rasheed. Après sa sélection au Festival de Cannes, le film fait sa première en Amérique du Nord au TIFF. Plongée dans un pays où les hommes font les lois, la caméra humaniste du cinéaste dresse un portrait glaçant de son pays à travers un personnage féminin incroyablement fort, qui va se dresser contre l’autorité patriarcale. 

Seven Veils de Atom Egoyan (Canada) – Première mondiale / Special Presentations

SEVEN VEILS
Seven Veils

Le réalisateur de Exotica (1994) revient au TIFF avec la star de Chloé (2009), Amanda Seyfried, pour un psychodrame sur une jeune directrice de théâtre obligée de réévaluer son traumatisme alors qu’elle travaillait sur une adaptation de Salomé. Seven Veils poursuit la fascination de Atom Egoyan pour la manipulation et les abus, alors que les hommes en place imposent leur volonté aux femmes et les laissent gérer les conséquences.

Hit Man de Richard Linklater (États-Unis) – Première nord-américaine / Special Presentations

Hitman
Hitman

Dans son dernier opus, le réalisateur du génial Boyhood (2014) continue dans un registre ludique son exploration de l’individu et de la manière dont la morale s’applique à la vie quotidienne. Gary Johnson (Glen Powell) est professeur de philosophie de jour et enseigne à ses étudiants les théories de la moralité. Pendant son temps libre, il travaille avec la police dans des fourgons de surveillance en tant qu’enquêteur expert en technologie lors d’opérations d’infiltration. 

Perfect Days de Wim Wenders (Japon) – Première canadienne / Centrepiece

Perfect Days
Perfect Days

L’immense réalisateur allemand Wim Wenders (Paris, Texas, 1984; L’Ami américain, 1977) est de retour au cinéma après quelques années loin du grand écran. Avec Perfect Days, il réalise une étude de personnage poignante et un voyage chargé d’émotion dans l’âme de Tokyo. Rayonnant de charme et embrassant toutes ses meilleures œuvres, ce mélange unique de fiction et de vie ordinaire trouve un angle poétique et inhabituel pour nous guider : les merveilles architecturales de certaines toilettes publiques de Tokyo.

Simple comme Sylvain de Monia Chokri (Canada, France) – Première nord-américaine / Centrepiece

Simple comme Sylvain
Simple comme Sylvain

Le dernier film de l’actrice et réalisatrice québécoise Monia Chokri a reçu une ovation de 7 minutes lors de sa présentation au dernier festival de Cannes dans la section Un Certain Regard. On a hâte de le découvrir au TIFF. Sophia est professeure de philosophie à Montréal et vit en couple avec Xavier depuis 10 ans. Sylvain est charpentier dans les Laurentides et doit rénover leur maison de campagne. Quand Sophia rencontre Sylvain pour la première fois, c’est le coup de foudre. Les opposés s’attirent, mais cela peut-il durer? Chokri explore dans une comédie romantique les différences de classe et l’infidélité.

Anatomie d’une chute de Justine Triet (France) – Première canadienne / Special Presentations

Anatomie d'une chute
Anatomie d’une chute

La Palme d’or au dernier Festival de Cannes sera enfin visible au Canada. Sandra, Samuel et leur fils malvoyant de 11 ans, Daniel, vivent depuis un an loin de tout, à la montagne. Un jour, Samuel est retrouvé mort au pied de leur maison. Une enquête pour mort suspecte est ouverte. Sandra est bientôt inculpée malgré le doute : suicide ou homicide? Un an plus tard, Daniel assiste au procès de sa mère, véritable dissection du couple.

Stop Making Sense de Jonathan Demme (USA) – Première mondiale / Special Presentations

Stop Making Sense
Stop Making Sense

Une nouvelle restauration 4K du concert filmé du légendaire groupe américain Talking Heads réalisée par Jonathan Demme (le réalisateur du Silence des agneaux) et filmé en 1983 sera présentée au TIFF en première mondiale IMAX. Stop Making Sense s’annonce comme un cours magistral sur la manière de filmer des performances live, dans lequel Demme et le directeur de la photographie de Blade Runner, Jordan Cronenweth, dépouillent les Talking Heads, en gardant à l’esprit la mise en scène méticuleuse du chanteur Byrne. 

Bien sûr, il y a beaucoup d’autres films à découvrir, je pense en parciulier à Les Filles d’Olfa de la Tunisienne Kaouther Ben Hania, A Happy Day du Norvégien Hisham Zaman, Shayda de l’Austro-Iranienne Noora Niasari, In Flames du Canadien Pakistanais Zarrar Kahn, le dernier documentaire de l’Américain Frederik Wiseman Menus-Plaisirs Les Trois gros et Mambar Pierrette de la Camouraine Rosine Mbakam. On reviendra vous parler de nos coups de cœur, ou déceptions, au cours du TIFF. En attendant, je vous souhaite un excellentfestival!

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