Plongez dans horreur - part 2 - Une

Plongez dans l’horreur | Part II

Cet été, la Cinémathèque québécoise vous réserve un festival d’épouvante qui fera trembler même les plus téméraires. 

Affiche - Histoire horreur

Du 1er juillet au 31 août, une expérience cinématographique des plus tordues se profile à l’horizon : un cycle infernal dédié au genre de l’horreur. Attendez-vous à être plongés dans l’obscurité impitoyable d’une salle de cinéma, où le frisson et l’angoisse vous saisiront jusqu’à la gorge! Soyez prêts à être saisis par des émotions qui vous hanteront bien après votre séance.

Durant ce mois de juillet déjà si vite écoulé, les cinéphiles ont eu l’occasion de vivre une première série d’expériences cinématographiques. J’ai plongé tête première dans une sélection de films que je n’avais jamais eu l’occasion de voir auparavant :

  1. Audition — Takashi Miike (1999)
  2. Dracula — Tod Browning (1931)
  3. The Hound of the Baskerville — Terence Fisher (1959)
  4. Angst — Gerald Kargl (1983)
  5. La peau Blanche — Daniel Roby (2004)
  6. The wolfman — George Waggner (1941)
  7. Baxter — Jérôme Boivin (1989)
  8. Q — Larry Cohen (1982)

Parmi cette fabuleuse liste, voici deux films qui m’ont particulièrement séduite :

AUDITION — Takashi Miike (1999)

Audition un film devenu culte

Audition, le film de Takashi Miike sorti en 1999, est une parabole abrupte sur les relations hommes-femmes au Japon, qui évolue d’une romance aseptisée vers un cauchemar absolu. Cette œuvre cinématographique subtile et insidieuse, réalisée par un cinéaste reconnu pour son approche controversée et parfois très violente (Ichi the killer), est adaptée du roman éponyme de Ryu Murakami, un écrivain japonais connu pour son analyse sans concession de la face sombre et brutale du Japon. Le scénario est intelligemment construit, offrant une mécanique précise qui piège à la fois le protagoniste et le spectateur. 

audition - Takeshi Miike

L’histoire commence comme une romance ordinaire, avec Aoyama (Ryo Ishibashi), patron d’une société de production, qui recherche une nouvelle épouse après la mort de sa femme. Il vit seul avec son fils et souhaite refaire sa vie, mais ne sait pas comment s’y prendre pour tomber sur la bonne personne. Son ami réalisateur, Yoshikawa (Jun Kunimura), lui suggère de lancer une audition pour le rôle féminin du futur faux film. Ils organisent ensemble un casting et Aoyama tombe sous le charme d’Asami (Eihi Shiina), une jeune femme apparemment parfaite, mais au passé sombre et mystérieux. L’audition elle-même devient une métaphore subtile sur le cinéma, dissimulant le désir sexuel et amoureux derrière un alibi d’auteur.

Dès le début, Takashi Miike parvient à instaurer une ambiance oppressante grâce à des scènes clés soigneusement maîtrisées qui suggèrent au spectateur que des événements graves ou inattendus vont se produire. Malgré le ton léger du début, ce film est un mélange de thriller, d’humour et de romantisme qui bascule progressivement vers un cinéma d’horreur dérangeant et viscéral mettant en scène des scènes cruelles et raffinées. Aujourd’hui, Audition est une référence précieuse dans ce genre.

La mise en scène de Miike est remarquable, bien que différente de son style habituel, moins axée sur le débordement visuel et le trash. Il utilise ici un rythme lent et des flashbacks pour élever le film au-delà d’un simple thriller. Le personnage d’Asami devient progressivement le pivot du film, remettant en question la viabilité de sa relation avec Aoyama. Loin d’être une actrice qui joue un rôle, est en réalité une réalisatrice qui exprime sa vérité sans compromis. Miike amplifie la terreur en adoptant la perspective d’Aoyama et en jouant avec la tension et le retardement pour susciter la méfiance chez le spectateur. 

En résumé, Audition est un film d’amour et d’horreur assez subtil, plutôt glaçant, qui réussit à transgresser les règles narratives pour créer un choc puissant chez le spectateur. Audition se présente comme une œuvre insidieuse qui nous entraîne dans un jeu cinématographique où la précision de sa mise en scène ne laisse pas indemne. On ne peut s’empêcher d’apprécier son ingéniosité tout en étant confronté aux émotions qu’elle suscite. Cependant, avec un regard plus actuel, il est difficile de totalement blâmer Asami, vous ne pensez pas?

Note : 7,5/10

Bande-annonce

Recommandation de film du même réalisateur:

The Happiness of the Katakuris (2001)

Bande-annonce

DRACULA – TOD BROWNING – (1931) 

Entre Légende, beauté graphique un brin soporifique

Le voyage dans le monde du cinéma fantastique et de l’horreur démarre avec Dracula (1931), une première tentative audacieuse de Carl Laemmle Jr. pour plonger Universal dans l’effroi. Dirigé par Tod Browning, ce film pose les fondations des futurs Universal Monsters, avec un mélange intrigant de l’expressionnisme allemand, de poésie gothique et d’horreur suggérée.

Tirant plus d’inspiration de la pièce de théâtre de Hamilton Deane et John Baldestone que du roman originel de Bram Stoker, cette adaptation nous présente un Dracula qui s’affirme dans une beauté graphique saisissante. La photographie exquise de Karl Freund et les décors soigneusement conçus apportent une esthétique visuelle remarquable.

Dracula-1931

Pourtant, Dracula n’échappe pas à quelques écueils. Son rythme délicat et théâtral peut sembler endormant à certains moments. L’absence de musique, attribuable à son statut de pionnier du film d’épouvante parlant, peut également contribuer à cette ambiance somnambulique. Néanmoins, le film n’est pas dépourvu de moments de grâce authentiques, dont la première apparition du comte, qui captive et fascine en même temps.

Le point culminant du film réside incontestablement dans la performance de Bela Lugosi, qui propulse le personnage de Dracula dans l’immortalité cinématographique. Lugosi incarne avec brio un être raffiné et effrayant, oscillant entre l’aristocrate charismatique et le prédateur avide.

Malgré ses faiblesses, Dracula de Browning demeure une icône du genre, grâce en grande partie à la performance magistrale de Lugosi. Si vous êtes prêt à vous laisser ensorceler par une œuvre où l’ombre et la lumière dansent avec la terreur, ce classique du cinéma d’épouvante mérite assurément une place dans votre toile de films à découvrir.

Note : 7,5/10

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Recommandation de film du même réalisateur:

Freaks : La monstrueuse Parade – (1932)

Freaks

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