Si vous naviguez sur internet, il est possible que vous soyez tombé sur une personne qui est surnommée le “Weird Guy”. Ce curieux homme qui porte le nom d’Onyx the Fortuitous est apparu dans de nombreux reportages télévisés, la plupart sur des sujets étranges, et qui se présente à la caméra avec une prononciation bizarre ainsi que des propos absurdes. Il s’agit bien évidemment d’un personnage de fiction, créé par le vidéaste Andrew Bowser. Outre ces remontages de reportages, il a aussi mis en scène Onyx dans de nombreuses vidéos sur sa chaîne BowserVids. Même si son nombre d’abonnés est bien moindre que des youtubeurs célèbres comme MrBeast, il a su se construire une petite communauté fidèle. À un point où il a pu faire un film le mettant en vedette avec Onyx the Fortuitous and the Talisman of souls.
Financé avec succès via Kickstarter, le film raconte l’histoire de Marcus, un jeune homme paumé qui trouve du réconfort dans le satanisme sous le nom d’Onyx the Fortuitous. Il a l’occasion de réaliser le rêve de sa vie en participant avec quatre autres personnes à un rituel organisé par le grand Bartok. Mais très vite, les choses vont dégénérer.
Des clichés
Comme vous le voyez, le pitch du film n’est pas très original. Le scénario est en tant que tel très cliché et déjà vu, notamment avec des archétypes de personnages assez banals et une trame plutôt prévisible. Le film se permet quand même quelques moments de divergence, notamment une scène hilarante qui parodie le clip de la chanson I’d Do Anything for Love de Meat Loaf. Le scénario est surtout un prétexte pour mettre en scène le personnage d’Onyx dans une situation qui le dépasse.
Comme tout le film se base sur lui, il faut savoir l’apprécier, car on risque sinon de plutôt s’ennuyer. Certains vont apprécier le caractère coincé du personnage ainsi que sa façon si particulière de parler, le tout en riant de ses blagues. D’autres vont juste être incapables de l’entendre après cinq minutes à l’écran. Pour ma part, c’est 50/50. J’arrive à supporter le jeu particulier que donne Bowser à sa création et j’ai ri à certaines de ses blagues, mais je dois avouer qu’il me saoulait pendant quelques scènes.
Au-delà de la simple autopromotion
Cependant, on ne peut pas nier que le film a été fait avec passion. En effet, contrairement à d’autres youtubeurs qui ne voient leurs films que comme un simple moyen de se promouvoir, ce qui donne souvent un résultat désastreux (mais pas l’AVGN), Andrew Bowser sait comment mettre en image un film. Si elle n’a rien de spectaculaire, la mise en scène se tient quand même bien et la photographie est plutôt bonne. Mais le film rend aussi hommage à de nombreux films d’horreur, que ce soit Beetlejuice, Gremlins ou bien Re-Animator. De plus, les acteurs secondaires sont aussi très bons, mention spéciale à Jeffrey Combs, soit le Re-animator lui-même, qui se donne à fond dans le rôle du méchant. Et puis, il y a Ralph Ineson qui donne sa voix à un démon, et entendre la voix de Ralph Ineson est toujours un bonheur pour moi.
Et que dire des effets spéciaux, plus spécifiquement des marionnettes. Elles sont toutes réussies. Créés soit avec ou par KreatureKid, les effets pratiques sont incroyablement réalistes et semblent plus vrais que nature. Si le démon géant semble être le seul à monter des limitations, tous les autres sont magistralement amenés à la vie par l’équipe du film. De plus, les designs cartoonesques de certains vont très bien avec l’ambiance à la fois horrifique et comique du film. Comme le dit le réalisateur, il a voulu rendre hommage aux films de monstres qu’il aimait et a mis une bonne partie du film pour faire en sorte qu’on se souvienne de ces monstres.
Onyx the Fortuitous and the Talisman of Souls n’est peut-être pas un grand film, mais il est très fun à regarder. Les fans du personnage vont beaucoup apprécier le long-métrage, les néophytes vont le découvrir (à eux de voir s’ils vont l’aimer ou non), mais les amateurs de comédie d’horreur ne vont pas s’ennuyer.
Onyx the Fortuitous and the Talisman of Souls a été présenté à Fantasia le 5 août 2023.
