« There’s something in here… You can’t see it… But… It lives inside. »
[Il y a quelque chose ici… Tu ne peux pas le voir… Mais… Ça vit à l’intérieur.]
Samidha (Megan Suri) cherche désespérément à s’intégrer à l’école, rejetant sa culture indienne et sa famille pour être comme tout le monde. Lorsqu’un esprit démoniaque mythologique s’accroche à son ancienne meilleure amie (Mohana Krishnan), elle doit accepter son héritage afin de le vaincre.
Avec It lives inside, Bishal Dutta offre un rare film d’horreur américain qui fout réellement la trouille. Un film bien construit, qui pousse la chanson au-delà du simple film d’épouvante.
S’il y a une chose que It lives inside réussit à faire, c’est bien de faire peur. J’ai bien failli terminer le film avec la lumière allumée. Finalement, j’ai attendu après, mais soyez certains que je ne me suis pas endormi tout de suite. J’ai allumé les lumières et je me suis changé les idées.
Il y a trois éléments qui contribuent à rendre ce film si effrayant : l’image, le son, et Megan Suri.
Dutta ne révolutionne pas le genre, mais lui et son équipe utilise les éléments du genre de façon efficace. L’image, créée par Matthew Lynn, est sombre, la majorité du film se déroulant dans la pénombre. Ce qui permet une belle utilisation de l’orangé lorsqu’on se retrouve dans l’antre du démon. L’effet est réussi puisque non seulement ça donne l’impression que la victime est en enfer, mais ça crée une brisure stylistique dans le film. Quant au son, c’est le travail sonore associé à cet esprit qui donne des frissons. Des craquements, des déchirures ou encore des soupirs créent une anticipation chez le spectateur. Et il n’est pas déçu.
Puis il y a le jeu de la jeune Megan Suri. Elle parvient admirablement à transmettre la peur au spectateur.
Pour créer son histoire, le réalisateur a pioché dans sa culture indienne afin d’en faire sortir une créature mythique, un genre de dévoreur d’âme qui survit grâce aux pensées négatives de ses victimes. Le réalisateur réussit à créer une parfaite montée narrative et visuelle avec sa créature qui est suggérée au début pour tranquillement se laisser voir. Le moment ultime est réussi tant visuellement que sonorement.
Il complète l’horreur avec une histoire typique de famille immigrante alors que l’enfant, né aux États-Unis, veut s’affranchir de la culture de ses parents — surtout la mère — attachés à leur culture d’origine.
En tant que spectateur nord-américain, il est particulièrement intéressant de voir les éléments culturels, dont la Durga Puja. La famille présente aussi une perspective traditionnelle avec le père qui travaille et la mère qui reste à la maison, mais montre un père très présent et proche de sa fille. Il semble être celui qui comprend le mieux sa fille, alors que la mère est montrée un peu comme celle qui veut le plus élever sa fille dans la culture indienne.
Rares sont les films d’horreur en provenance des États-Unis qui valent la peine. L’art du cinéma d’épouvante s’est perdu à mesure que l’accès aux technologies numériques a évolué. À l’occasion un petit bijou réussit tout de même à apparaitre. L’année dernière, c’était Deadstream. Cette année, c’est It lives inside.
Je vous en parle ici dans le cadre de Fantasia, mais le film arrivera sur les écrans dans les prochaines semaines. Ne manquez pas l’opportunité si vous aimez avoir peur. Ce genre d’occasion ne vient pas si souvent.
It lives inside est présenté au festival Fantasia, le 7 août 2023.
Bande-annonce
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