Comme vous le savez (ou non), il m’arrive de sortir du cadre strict du cinéma. Bon, ok, pas si strict que ça. Mais comme je crois sincèrement que le cinéma et les autres formes d’arts sont souvent beaucoup plus proches qu’on a tendance à l’imaginer, il m’arrive de parler d’événements qui ne sont pas en lien direct avec le cinéma. C’est le cas ici.
J’avoue que je ne serais pas allé voir ce spectacle si ce n’avait été de la présence de mes enfants. Mais, honnêtement, j’ai trouvé ça fascinant. Et d’ailleurs, il y avait des adultes non accompagnés qui étaient présents.
Avant de vous donner plus de détails, je laisse mes petits critiques en herbe vous donner leur opinion.
Hi-Tech et Low-Tech
Avec la très grande présence de la technologie qui nous entoure, on ne réalise souvent plus qu’avant le Hi-tech, il y a le low-tech. Et avec Au jardin des potiniers, Création dans la chambre et Ersatz démontrent de brillante façon que lorsque c’est bien fait, le low-tech n’a rien à envier à la technologie.
Si on voulait catégoriser cette œuvre, on pourrait dire qu’il s’agit d’une performance théâtrale de type interdisciplinaire. On pourrait ajouter qu’il n’y a pas de texte. Oui, ça semble un peu bizarre. Et ce l’est. Mais c’est exactement cette différence qui rend cette prestation si unique et intéressante.
Félix-Antoine Boutin, Léonard Cornevin, Odile Gamache, Pierre Mercier, Camille Panza, Gabriel Plante et Noam Rewski proposent donc cette œuvre interdisciplinaire et intermédium remarquable. Et mon garçon de 7 ans semble tout à fait d’accord avec moi. Il était tellement intrigué que, une fois le spectacle terminé, il a demandé à un des créateurs (et technicien) comment ça fonctionnait. J’en ai donc profité pour m’insérer dans la conversation.
Les créateurs sont donc aux abords de la grande planche qui sert de scène – et dans laquelle il y a des trous pour y passer la tête – pour pousser des boutons qui activent des processus qui ont été programmés, mais aussi pour manipuler des leviers, des pédales et des cordes qui font bouger certaines pièces de la scène. Parfois ça fait voler un insecte, et parfois ça soulève une montagne. Ou encore ça propulse des petites boules un peu partout sur la plateforme. Et ça fait réagir.
En quelques mots
Au Jardin des Potiniers propose donc une immersion contemplative et ludique à l’intérieur d’un territoire où se construit une botanique inventée. Le public est invité à devenir les pierres ou les montagnes au cœur de ce territoire, la tête émergée et le corps sous la maquette, pour éprouver de manière sensible l’évolution cyclique d’un microcosme composé de végétaux fictifs. C’est donc à l’échelle miniature que la magie s’opère, chaque personne ayant sa propre perspective sur ce monde qui évolue à quelques centimètres de leur visage.
Cette approche nouvelle du cadre scénique permet une intimité singulière entre le public, l’œuvre, les matières qui la composent et les fabricants du spectacle. Cet univers poétique « non-anthropocentrisme » impose une temporalité différente, qui laisse place à la contemplation et à l’émerveillement face à des évènements simples, dans une perspective plus globale que l’humain.
Je vous offre un petit extrait sonore pour vous donner une idée de l’ambiance.
Les représentations à La chapelle sont terminées, mais le spectacle se déplacera vers Ottawa dans les prochaines semaines.
