Nous voici maintenant prêts à regarder le programme 2 d’Asiate en court.
Sans oublier la liste des gagnants!
Kathy Tran et Agnès Gaudreau travaillent comme mécaniciennes automobiles au Bâtiment 7, un espace collectif qui facilite l’intégration des minorités. Nous apprenons à les connaître à travers ce lieu inspirant où elles peuvent vraiment être elles-mêmes.
Avec ce documentaire, Namaï Kham Po offre un beau portrait de ces deux personnes qui ont galéré pour se trouver en tant que soi, et ensuite pour se trouver une place dans la société. Le réalisateur utilise une mise en scène très classique pour présenter ses intervenants et son lieu. Mais ce genre de documentaire ne demande pas nécessairement d’être original dans sa mise en scène, seulement de savoir mettre ses intervenants à l’aide et de saisir ce qui est important. Et ça, c’est très bien fait.
Sahra, une réfugiée afghane au Canada, arrive à la porte de l’ex-dentiste iranien Hamed pour obtenir de l’aide pour extraire les dents en or de son défunt père avant qu’ils ne l’enterrent.
Ce film dramatique est bien réalisé. Le scénario permet à n’importe qui de comprendre ce qui se passe, les enjeux spécifiques et l’histoire au sens plus large. Avec une direction sobre, mais efficace, Alireza Kazemipour permet à ses acteurs de se mettre en valeur dans ces rôles pas si évidents.
Ce court métrage offre la possibilité pour le spectateur de mieux imaginer les défis qui peuvent parfois s’ajouter à celui de tout quitter pour s’établir ailleurs. Ici, avec une dose de tragique, Kazemipour montre non seulement les choix difficiles que doivent faire certains immigrants, mais aussi l’entraide qui peut faire partie intégrante de ces migrations.
C’est l’histoire d’une mariée qui est séparée de son mari soldat par la vie et la mort.
À la fin de la dynastie des Han de l’Est en Chine, une guerre civile a été lancée afin de concourir pour le pouvoir et les positions, et le peuple a souffert de l’exil.
L’homme, Wang Hui, était marié depuis moins de quelques mois et a été enrôlé de force dans l’armée. La jeune mariée Zhang, qui attend à la maison toute la journée, accompagnée des oiseaux du jardin, devient sans le savoir un rêve. Rêvant du retour de Wang Hui après avoir démantelé son armure, Zhang était à la fois heureuse et triste. Tout d’un coup, les tambours de guerre étaient terrifiants et les soldats étaient dans le chaos, eux qui étaient tous des squelettes de chair et de sang. Zhang s’est soudainement réveillé de peur, seulement pour réaliser que tout cela n’était qu’un rêve.
Avec Bride’s dream, Joe Chang offre probablement le film le moins intéressant de cette première édition d’Asiate en court. Le récit n’est pas clair, le son est agressant et les images semblent ne pas avoir été réellement travaillées.
Disons que ce court métrage est beaucoup trop brouillon pour susciter l’intérêt…
Lorsque Jay échoue à auditionner dans un groupe de K-pop, son avenir incertain ne se prolonge que dans la confortable ville de Montréal. Alors que les gens autour de lui ont des pensées sous-jacentes différentes à son sujet, son seul pilier de confiance réside dans son déguisement fantaisiste.
Avec Up all night, Andrew Luk propose une incursion dans la vie d’un personnage qui s’accroche à un rêve malgré les moqueries de ses proches. Le début du film est plutôt triste alors qu’on voit des collègues de Jay se moquer de lui en lui faisant croire qu’il a été sélectionné pour une seconde audition.
Derrière le rêve, il y a aussi toute la réalité de ces enfants d’immigrants, cette deuxième génération coincée entre les sacrifices de leurs parents et leurs rêves à eux. Le frère de Jay semble accepter de poursuivre le travail dans le restaurant des parents, alors que Jay, lui, veut se permettre de vivre ses propres passions. Au final, ce sont les jeunes qui se retrouveront pour faire le point… Un beau premier film pour Andrew Luk qui a su tirer avantage de l’aide de ses collaborateurs.
Scrolling Part 1 est un aperçu et un enregistrement de la pratique artistique collective de Returning River. C’est une accumulation de sensations, d’émotions et de pensées acquises au fur et à mesure que les artistes se déplacent dans, sur et autour de divers lieux. C’est l’une de leurs premières rencontres après une longue période d’isolement. Ils se rassemblent pour bouger et élargir leurs perceptions de soi par rapport au lieu et à la société. Il s’agit d’une performance éphémère, spécifique au site, de témoignage et de réponse à un moment précis dans le temps pour personne et pour tout le monde.
Voici un genre de film de danse, un peu décalé, mais intéressant. Outre les mouvements des 4 interprètes, c’est la prise de son qui permet à se film de sortir des sentiers battus.
En effet, plutôt que de bouger sur une musique, les 4 danseurs se meuvent plutôt sur des sons créés de toutes pièces. Des sons plus mécaniques, durs, artificiels, mais inspirés du réel. C’est aussi un film plus expérimental qui semble avoir moins plu au public.
Fatigué et surmené, un employé frustré tente de partir pour la nuit. Ensuite, tout commence à basculer…
Fanny Lord-Bourcier et Maggie Zeng proposent une courte animation un peu fantaisiste sur leur ressenti de travailleuses de nuit dans un restaurant. Ce film est en quelque sorte le fantasme vécu par ces jeunes travailleuses de nuit qui s’ennuient à mourir dans un travail d’étudiant.
na·nit·ique / adjectif : « La première couvée de fourmis ouvrières produite par une reine fourmi utilisant uniquement la nutrition réservée dans son corps. Les nanitiques assument le sort initial de la colonie et sont souvent sous-alimentés en raison des conditions de construction de la colonie. Ainsi, les nanitiques peuvent être de plus petite taille que les fourmis ouvrières postérieures pour optimiser la survie du groupe… » — Mais qu’advient-il de la colonie lorsque la reine meurt? Les nanitics en avaient-ils assez fait?
Lors du Gala Prend ça court!, Nanitic avait raflé une grande quantité de prix. Du coup j’avais vraiment hâte de le voir, moi qui n’avais pas encore eu cette occasion. Je n’ai pas été déçu et je comprends pourquoi Carol Nguyen a remporté tant de récompenses.
Tout d’abord, ses jeunes actrices sont simplement splendides. Ce genre de rôle dramatique est toujours assez difficile pour un enfant. Mais la force du film vient aussi de l’ambiance et du questionnement qu’il amène : lorsque la matriarche décède, qu’arrive-t-il de l’unité familiale? Voilà un thème universel.
À travers cette atmosphère lourde, il y a toute l’innocence de l’enfance qui est montrée. Les deux cousines créent leur petit monde dans lequel des bols et des fourmis deviennent une occasion de découvrir le monde et son fonctionnement. L’accent est réellement mis sur les 2 fillettes alors que les adultes (sauf la grand-mère qui ne parle pratiquement pas) sont relégués à l’arrière-scène.
Un réel tour de force qui me laisse voir un brillant avenir pour cette jeune réalisatrice.
The GraveSleepers est un court métrage d’animation explorant les thèmes de l’éphémère, de la mortalité et de la condition humaine. Inspiré d’événements factuels qui ont conduit un groupe d’itinérants à habiter des rangées de tombes vides dans un cimetière de la périphérie de Téhéran, گور خواب ها / The GraveSleepers, est un titre littéral de ce qui vise à offrir une interprétation lyrique, interrogeant le fragile et le fugace nature de notre existence sur fond de poussière.
Film plus poétique, The GraveSleepers offre une sorte de vision sombre sur la mort à travers ses personnages animés de façon un peu floue. Bien que le film ne soit pas évident à comprendre, il reste magnifique à regarder. La réalisatrice, qui est d’abord une artiste d’art visuelle, offre un moment d’introspection sur le thème de la mort et de la vie qui l’entoure.
4 prix étaient décernés à la fin de la soirée de projections. Voici donc les gagnants.
Mention honorable : L’atelier (Namaï Kham Po) – Le jury a beaucoup aimé le sujet et la façon de le traiter.
Le prix de la Meilleure interprétation à l’actrice Parmiss Sehat pour son rôle de Sahra dans The Gold Teeth.
Le Coup de coeur du jury a été remis au magnifique Papaya de Dédé Chen.
Le prix du Meilleur film a été décerné au touchant In the Shadow of Pines d’Anne Koizumi.
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