« Nous sommes responsables de ce qui nous unira demain. »
Le destin de Simone Veil, son enfance, ses combats politiques, ses tragédies. Le portrait épique et intime d’une femme au parcours hors du commun qui a bousculé son époque en défendant un message humaniste toujours d’une brûlante actualité.
Avec Simone, le voyage du siècle, Olivier Dahan dresse le portrait d’une femme qui a contribué comme peu l’ont fait à faire avancer la France.
Avant d’entrer dans les détails du film, il est pertinent de mettre en lumière quelques dates importantes de la vie de cette femme. Ce sont, d’ailleurs, les moments forts du film Simone : le voyage du siècle.
1927 : naissance Simone Jacob à Nice
1944 : Elle est arrêtée à seize ans lors d’un contrôle dans la rue, le lendemain des épreuves du baccalauréat. Le 13 avril, elle est déportée à Auschwitz avec sa mère et sa sœur.
1945 : janvier : Les nazis déplacent les détenus d’Auschwitz (menacés par l’avancée de l’Armée rouge) au cours des terribles « marches de la mort ». Simone, sa mère et sa sœur arrivent au camp de Bergen Belsen.
13 mars : Sa mère meurt du typhus.
15 avril : Les Britanniques libèrent le camp.
23 mai : Elle rentre des camps avec sa soeur Milou, sans ses parents ni son frère.
1946 : De retour à Paris, elle s’inscrit à Sciences Po. Elle y rencontre Antoine Veil qu’elle épouse.
1952 : Elle s’installe à Stuttgart dans l’Allemagne occupée. Elle perd sa sœur dans un accident de voiture.
1956 : devenue magistrate, elle est affectée à la direction de l’administration pénitentiaire, et œuvre à l’amélioration des conditions de vie des détenus, notamment les femmes.
1959 : envoyée en mission en Algérie pour inspecter les centres de détention, elle se bat pour dénoncer les mauvais traitements et obtient le rapatriement des prisonniers indépendantistes en métropole.
1970 : Elle est nommée secrétaire du Conseil de la Magistrature.
1974 : Elle est nommée ministre de la Santé du gouvernement de Jacques Chirac. C’est la première femme ministre de la Ve République. Elle fait voter la loi autorisant l’interruption volontaire de grossesse (IVG).
1993 : Edouard Balladur la nomme ministre des Affaires Sociales et de la Santé. Elle doit faire face, notamment, à l’épidémie de VIH-SIDA.
1998 : Elle est nommée membre du Conseil constitutionnel.
2008 : Elle entre à l’Académie Française. La même année paraît son autobiographie, sobrement intitulée Une vie (Stock éd.).
2017 : Simone Veil décède à l’âge de 89 ans, quatre ans après son mari et sa soeur en 2013. Un an après, le 1er juillet 2018, elle entre au Panthéon.
Quoi de mieux qu’un film qui amène des discussions avec différents points de vue. C’est le cas avec Simone, le voyage du siècle. Le réalisateur a choisi de monter son film de façon non linéaire, promenant son personnage – et le spectateur – à travers le temps. Mais plutôt que d’utiliser le plat flashback, Dahan utilise plutôt la narration pour justifier ses mouvements dans le temps.
À mes yeux, une histoire n’est pas forcément linéaire et cette approche me permet aussi de libérer la créativité. Ce ne sont pas des flashbacks ou des flash-forwards, mais des rimes. Des rimes de couleurs, de sons, de mots… Je souhaitais aller plus loin que dans La Môme dans cette recherche narrative qui fait que le portrait complet n’apparaît qu’à la fin.
En effet, ça permet de ne donner un portrait complet de son héroïne qu’à la toute fin du film. Mais ça rend aussi la tâche un peu plus ardue pour le spectateur qui doit déjà passer à travers un film de près de 2h15. Ce choix narratif est questionnable. Personnellement, ça ne m’a pas convaincu. Mais je ne serais pas prêt à dire que l’idée n’était pas bonne. C’est une belle façon de donner la latitude nécessaire à ses deux actrices qui partagent le rôle de Simone Veil. Plutôt que de simplement quitter une des actrices à mi-chemin, le spectateur peut les côtoyer toutes les deux d’un bout à l’autre du film.
L’autre point qui peut être discuté, c’est la présentation des camps de la mort. Le débat est encore présent dans les sphères cinématographiques : doit-on montrer ou taire la réalité des camps. Le réalisateur à choisi, ici, de n’en montrer que quelques moments bien choisis. Pleins de films nous ont montré la vie dans ces camps. Il n’y avait donc aucune raison d’y passer une longue période. Dahan place ses personnages, montre ce qui est important pour la compréhension du film et du personnage, et passe à autre chose.
Les scènes dans lesquelles ont voit Simone Veil dans les camps de la mort sont importantes, car le temps qu’elle a passé dans ces endroits a contribué à façonner son caractère. Ce que montre ce film, c’est que les camps n’ont pas fait de Simone Veil qui elle est, mais qu’ils ont aiguisé son caractère. Ils lui auront rendu l’injustice insupportable de manière épidermique. C’est ce qui rend son parcours rare, car beaucoup de gens se sont effondrés, même après avoir survécu.
Simone, le voyage du siècle sera présenté le 8 mars, par Cinefranco, pour souligner la Journée internationale des femmes 2023.
Je vous invite à acheter un billet afin de découvrir une grande femme. Le film sera présenté en salle.
Bande-annonce
© 2023 Le petit septième